Sylvie Germain - Magnus - commentaire composé
Publié le 26/09/2012
Extrait du document
«
« mâchoires serrées » et est prêt à « charger » contre ces noms qui l'agressent de toutes parts. Le mot
« Magnus » représente l'apogée du passage.
C'est en effet le nom reliant l'âme de Magnus au monde extérieur.
Et c'est à partir de ce point que bascule le passage.
La «clarté laiteuse» la «lueur d'aube» et les «rayons
obliques» du soleil qui éclairent cette scène démontrent l'illumination de Magnus.
On retrouve également dans le texte une multitude d'oppositions et d'oxymores qui renvoient à l'affrontement
entre ces deux mondes : « Il a si froid qu'il en transpire, une sueur glacée coule le long de son dos ;.. », des
caresses qui « l'endolorissent de leur tendresse perdue ».
Les oppositions tant au niveau lexical que dans les figures de style démontrent que la recherche du nom passe
par une période sombre et abjecte et finit par déboucher dans la lumière totale de la révélation.
Dans tout le passage, il règne une atmosphère mystique et religieuse.
Effectivement, l'allitération « Klatsche, Klapse, Knalle, Knarren,... » suggère la musicalité d'une prière répétée
comme dans la récitation d'un chapelet par exemple.
Dans le passage on retrouve également un vocabulaire qui fait référence à l'ambiance feutrée et recueillie d'un
lieu de prière.
En effet, Magnus ne veut plus « entendre résonner en lui ces noms » et lors de la procession ils
ne sont plus qu'un « murmure », un « soupir » ou encore un « sanglot ».
De plus, les références à la passion du Christ sont nombreuses.
La « procession » des noms nous renvoi à La
Semaine Sainte par exemple au Mexique.
Les pénitents se flagellent le dos.
Ils se frappent au rythme de leur
marche comme Magnus frappe le sol de son bâton, comme un ostinato, en arpentant la grange.
Dans la
« procession de vocables », « chaque nom a sa carnation, son allure et son timbre ».
Les différents noms
peuvent donc correspondre aux douze stations du calvaire du Christ.
Magnus suit ce cortège et « meurt » lui
aussi comme le Christ.
Jésus ressuscita le troisième jour au lever du soleil.
Magnus trouve la lumière et
ressuscite lui aussi à l'aube.
Grâce à la relation entre la procession des noms et la passion du Christ, à l'ambiance ouatée et méditative d'un
lieu de culte ainsi qu'aux figures de style, le passage est empli d'une atmosphère spirituelle et religieuse.
.
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