sujets graves et sérieux sur le mode plaisant et humoristique
Publié le 27/02/2008
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Question: \"Pensez-vous que l'on puisse traiter de sujets graves et sérieux sur le mode plaisant et humoristique?\"
Lorsque l'on écrit pour exprimer ses idées à un public large sur un problème, une situation importante ou grave, la censure est là pour établir certaines limites. Auparavant, la censure s'est montrée très restrictive à la fois sur le contenu, c'est à dire en rapport avec le sujet traité, mais aussi sur la forme, le registre de l'œuvre littéraire. Mais nous pouvons nous demander si de nos jours la liberté d'expression ne porte pas plus sur le sujet dont on parle, que sur le registre et la manière don l'auteur à choisi de s'exprimer. Car si la liberté d'expression aujourd'hui en France est telle que l'on puisse parler d'énormément de choses librement, seule la forme employée par l'auteur dans son œuvre déterminera la censure partielle ou totale de l'œuvre, et donc sa publication ou non, ou même encore une polémique du public en réponse à une provocation flagrante faite dans l'œuvre.
Il se pose alors une question: pouvons-nous traiter de sujets sérieux, et même graves sur le mode humoristique ou bien plaisant?
Pour répondre à cette question nous allons tout d'abord développer à l'aide d'exemples ce qu'apporte le mode plaisant ainsi que les inconvénients du mode sérieux. Puis nous observerons les avantages d'un ton plus sérieux, et les désagréments qu'apporte le mode humoristique pour traiter de ces même sujets sérieux. Enfin nous exposerons une synthèse en troisième partie afin d'aider à la compréhension générale, qui portera sur les principaux arguments sur la nécessité de la liberté d'expression mais également sur ses limites.
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L'auteur qui aborde un sujet sérieux ou bien grave tel que la censure ou la guerre s'appuie sur des faits qui parlent d'eux-mêmes et qui dénoncent quelqu'un, une institution ou encore un conflit. Pour que cette dénonciation ait plus d'impact auprès du lecteur, certains écrivains n'hésitent pas à employer une forme d'humour qui est particulièrement forte: l'ironie. L'ironie consiste par exemple à transmettre au lecteur ses idées en accentuant les aspects grotesques de la démarche intellectuelle de celui que l'on ne défend pas. Ce faisant, l'auteur cherche à tourner en dérision le parti adverse pour le déstabiliser. C'est ce que fait Voltaire dans Candide lorsqu'il dénonce la guerre à sa manière dans le chapitre III. Celui-ci emploie des termes cocasses pour exprimer la guerre tels que dans l'oxymore une \"boucherie héroïque\" qui met en valeur les soldats. Bien évidemment, Voltaire ne fait pas ici l'éloge de cette guerre ni de ceux qui la font puisque par ailleurs, il décrit dans ce même chapitre toutes les atrocités que ces même soldats ont pu faire dans les villages environnant la bataille. Cette ironie illustre dans le contexte du conte philosophique de Candide,l'opposition flagrante qui existe entre la réalité guerrière dont Candide est le témoin, et le point de vue que Candide arbore en suivant son maître à penser Pangloss au début du récit. En effet Pangloss le philosophe soutient un discours optimiste sur la vie, selon lequel \"tout est bien dans le meilleur des mondes possibles\". Voltaire dénonce donc par l'ironie un sujet très sérieux qu'est la guerre.
Cela dit, il n'est pas le seul à traiter les sujets sérieux avec légèreté pour accentuer l'effet de ses propos, puisque Victor Hugo lui aussi, à usé du mode plaisant dans la préface de son drame historique Le roi s'amuse publié en 1832. Sa pièce de théâtre avait été \"suspendue\" \" puis défendue\" par le ministère. Dans la majeure partie de sa préface, de la ligne 1 à 39, il utilise un autre humour lorsqu'il accuse le gouvernement et sa censure. Il y explique au lecteur sa mésaventure lorsqu'il apprend cette censure inattendue de la part du ministre; et dans un premier temps il exprime toute sa surprise par le champ lexical de l'étonnement qui est intégré tout au long du texte: \"inouï\", \"douté\", \"incroyable\", \"ne pouvant croire\", \"profond étonnement\". Pour montrer au lecteur son opinion personnelle sur cet acte il n'hésite pas à accuser cette mesure d'\"arbitraire\", et venant d'un ministre qui s'était accordé le \"droit divin\" de lui prendre \"sa pièce\", \"sa chose\", \"son droit\". Il compare même avec ironie le ministère à un \"pachalik\" au \"divan\", ou encore interpréte l'acte de censure comme la manifestation d'un \"despotisme Asiatique\".
Plus proche de nous, et dans d'autres domaines d'expressions, l'ironie et d'autres formes d'humour tel que la caricature, sont toujours présents pour traiter de manière plaisante et souvent humoristique de sujets graves. Plantu ou Jean Plantureux de son vrai nom, par exemple, illustre par l'un de ses dessins dans le journal \"Le Monde\", sa vision de La liberté de la presse. On y voit une main en train d'écrire avec un crayon, la \"tête\" de ce crayon n'est autre qu'un gendarme ou un militaire à la mine sévère qui surveille tout ce que ce crayon écrirait. Ce mode est léger pour aborder et dénoncer un problème qui reste grave aujourd'hui dans de très nombreux pays tels que la Chine, ou bien encore la Russie pour ne citer que quelques pays. Ce problème que dénonce ici Plantu est, bien entendu, la censure. Par ce mode peu conventionnel qu'est le dessin caricatural, et aussi par le mode plaisant qu'il emploie pour traiter ce genre de sujets sérieux, Plantu transmet bien au lecteur sa vision revendicatrice et son message contre la censure. Ce mode plaisant qu'il emploie ici est un outil à part entière pour aider à la compréhension du lecteur qui observe cette opinion sur la caricature et peut l'accepter avec légèreté comme une réalité. Traiter de sujet sérieux et aussi grave sur le mode plaisant est donc possible.
Toujours au sein de l'information, on trouve cette forme d'ironie dans Le Canard enchaîné et aussi, à la télévision avec Les Guignols de l'info qui traitent l'information avec une ironie comparable à celle qu'emploie Plantu, mais aussi plus flagrante. Les Guignols de l'info vont plus loin en se montrant plus piquants dans leur caricatures, et parfois même jusqu'à atteindre la satire. De plus l'image télévisée apporte naturellement plus d'effet et aussi plus d'impact auprès du téléspectateur que ne saurait apporter une simple image inanimée. Ces deux journaux recherchent alors à dénoncer par la caricature, la parodie, et même la satire, soit les erreurs et les maladresses de certaines personnalités en accentuant l'aspect ridicule ou incohérent de leur action, soit les réalités du monde plus grave telles que les guerres ou les génocides. Ces registres sont alors des outils, et même des armes particulièrement efficaces lorsqu'elles sont bien utilisées pour protester contre les actes d'une personne touchant à un sujet grave. Lorsque les Guignols de l'infoexagèrent sciemment les incohérences des propos américains lors de la guerre en Irak, l'opinion publique est rapidement fixée sur les motivations réelles que pouvaient avoir les Etats-Unis à entreprendre cette guerre. Ils dénoncent par là les manœuvres abusives que cette guerre à pu faciliter, en rapport avec le pétrole Irakien dont les Etats-Unis ont cruellement besoin, ou encore en rapport avec l'industrie américaine qui fonde sa croissance industrielle sur la fabrication d'armes et qui a besoin de ces guerres pour justifier au public ses productions d'armes excessives. Le Canard enchaîné, lui, tourne en dérision plus gentiment cette fois le Premier Ministre Français, Monsieur Dominique De Villepin tourmenté par un corbeau, à cause de l'affaire Clearstream.
La force qu'apporte l'ironie pour appuyer un reproche devant le public a même été utilisée au cinéma pour traiter de sujets tout à fait sérieux, et manifester une opposition aux pratiques d'une politique gouvernementale ou d'un homme politique en particulier. C'est ce que fait le metteur en scène Michael Moore pour tenter de déstabiliser la mentalité de certains Américains notamment par rapport au port d'arme autorisé aux civils dans Bowling for Columbine en 2002 et aussi dans Fahrenheit 9/11 en 2004. Il parvient en effet à poser les bonnes questions, celles qui amènent chacun à réfléchir, et ce, sur un ton toujours humoristique ou cocasse pour ne pas laisser le spectateur sombrer dans une déprime devant les accumulations de faits accablants énumérés et développés contre ces politiques gouvernementales, ou bien directement contre le Président lui même.
L'humour par la dérision ainsi que les modes plaisants dans toute leur diversité: parodie, jeu de mots légers, ironie, ou encore le non-sens sont donc parfois très appropriés au même titre qu'un registre raisonnable pour traiter plus sérieusement qu'il n'y parait de sujets graves.
Lorsque l'on traite d'un sujet sérieux dans un registre tout aussi sérieux, il peut y avoir des risques. Tout d'abord, prenons par exemple certains reportages de journalistes envoyés spécialement pour informer le public sur un évènement bien précis de gravité, ou d'importance tel que la guerre. Nous ne citerons qu'une enquête parmi tant d'autres, celle réalisée par des reporters de France 3 diffusé dans l'émission \"Thalassa\" l'an dernier et qui s'est vue décerner le prix de la meilleur investigation en 2005 sur les conséquences des essais nucléaires français dans le Pacifique sur les populations, ainsi que sur les responsabilités politiques. Ce documentaire à en effet été partiellement censuré, comme de nombreux autres documents télévisés qui traitent parfois \"trop\" sérieusement de sujets sensibles. Ainsi, même lorsque nous sommes face à la réalité et que l'on souhaite la traiter sérieusement, il n'est pas toujours bon de la dévoiler totalement, des précautions s'imposent.
Aussi, derrière ceux qui parlent sérieusement, il y a en France une certaine personne qui fait régulièrement parler d'elle lorsqu'elle affirme sur un ton soi-disant sérieux des aberrations sur des sujets parfaitement sérieux. Ici il s'agit en particulier de M. Jean Marie Le Pen, qu'il est toujours délicat de mentionner. Pour ne citer de lui qu'un unique exemple, il affirme en 1991, que l'utilisation des chambres à gaz comme technique d'extermination utilisée par les nazis n'était \"qu'un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale\". Il sera tout de même condamné par la justice pour ces paroles, à verser des dommages et intérêts pour banalisation de crimes contre l’humanité et consentement à l’horrible. Ainsi donc, même le ton sérieux et grave ne représente pas forcément une garantie de l'authenticité des propos. Parmi les précautions à prendre pour traiter un sujet sérieusement, au-delà du sérieux du locuteur, il faut s'assurer de la teneur de ses opinions.
Enfin, en littérature, pour exprimer toute la dureté de la vie dans les mines et plus généralement de la vie ouvrière au XIX° siècle, Emile Zola décrit, sans retenue, dans son œuvre naturaliste des \"Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second-Empire\", les difficultés matérielles ainsi que les déboires relationnelles, et mêmela \"déchéance fatale d'une famille ouvrière\" comme le dit Zola lui même. L'adaptation au Théâtre de cette œuvre sera même censurée par le second Empire. L 'Assommoir par exemple, dès sa parution en 1872 dans un journal, fut immédiatement attaqué par la critique littéraire car le langage des personnages, qui est celui des ouvriers de l'époque, nombreux à Paris, est un peu cru, mais aussi parce qu'au-delà du sérieux des propos dans l'écriture et dans la narration sur un sujet parfaitement sérieux, Zola par son écriture, transmet aux ouvriers Français une vision de destinée impitoyable. Aucune nécessité de vérité sur un fait précis, ni même aucune volonté de dénonciation contre quelque personne que se soit n'a motivé cette œuvre, elle figure donc au lecteur comme une œuvre funèbre, lugubre et gratuite. (NDLR: avis subjectif, je laisse l'auteur responsable de ces propos. V.L.C. )
D'autres écrivains romanciers ont également traité de sujets graves sur un ton sérieux mais de telle sorte qu'à leur lecture, ou bien même la vision de l'adaptation cinématographique du livre, cela puisse plonger le lecteur dans une atmosphère peu supportable, et même l'incommoder dans une sorte de malaise. C'est le cas de Georges Orwell l'écrivain britannique qui à écrit 1984. Il y décrit dans ce roman d'anticipation publié en 1949, un régime totalitaire dans sa plénitude, et comment un homme peut devenir criminel par le fait de penser. Ce sérieux n'est donc pas aussi approprié que nous pourrions le croire pour s'exprimer sur des sujet graves.
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Toutefois pour traiter de sujets graves, certains propos sérieux peuvent se montrer nécessaires. Victor Hugo l'a bien compris puisqu'en plus d'utiliser l'ironie dans la première partie de sa préface dans Le roi s'amuse, comme nous l'avons vu, il reprend un ton parfaitement sérieux à partir de la ligne 40 jusqu'à la fin pour que le lecteur comprenne clairement sa revendication. Victor Hugo \"ne dépend, lui poète, d'aucun ministre\" et il affirme en tant que \"libre écrivain\" vouloir \"réclamer devant le pays\" à la fois par cette préface et aussi par la justice, \"son droit\" qu'est la représentation de son oeuvre en public. Par ces propos, exprimés sérieusement, qui contrastent avec l'ironie de la première partie de sa préface, toute la force de son message est transmise au lecteur. Un ton plus sérieux et plus direct envers le public est donc aussi profitable à la compréhension de celui qui lit, et même, son écriture à la fois directe et posée aide le lecteur à se positionner par rapport à la censure.
L'écrivain britannique Ray Bradburry pour exprimer son idée d'un futur, dont la société est touchée par la censure généralisée de tous les livres possibles par le feu, utilise également un registre pleinement sérieux. Il dénonce dans son livre Fahrenheit 451, publié en 1953, les effets néfastes pour les être humains qu'aurait une société sans livre. Dans l'extrait du corpus, on y retrouve dans un dialogue l'explication qui justifie une telle société de censure. Selon l'orateur, le principal désir des êtres humains est d'être heureux; et le principal obstacle à ce bonheur, ce sont les livres qui nous empêchent d'être \"distrait\", d'être \"en mouvement\". Ce sérieux avec lequel Bradbury dénonce tout au long de son récit la censure opérée par le totalitarisme, fait comprendre au lecteur tout le danger que représente celle-ci. Par la même occasion, Bradbury rappelle au lecteur l'importance de la liberté d'expression de chacun dans la société, et c'est une liberté qui passe par les livres. Pour autant, il permet au lecteur de se repositionner dans son opinion par rapport à cette liberté d'expression.
Dans un art tout autre qu'est la peinture, Pablo Picasso a une approche tout aussi sérieuse de la guerre, et en particulier du bombardement gratuit qui a eu lieu sur la ville de Guernica le 1er Mai 1937. Il parvient à dénoncer cet évènement cruel dans tout ce qu'il a de plus terrible en tentant d'en peindre ses conséquences que sont la souffrance, la mort, le chaos. Dans son œuvre picturale Guernica, il communique tout son message sur la réalité qu'est la guerre. Il peint son œuvre en noir et blanc pour y ajouter l'ambiance de peu de couleur et donc avec peu d'espoir et de gaieté qu'a réellement représenté cet évènement qui n'a laissé aucune chance aux habitants du village. Les formes et les contours sont géométriques, justement chaotiques, ce qui donne à la toile dans son ensemble un aspect de violence . Pablo Picasso parvient dans Guernica à représenter ce qu'est la guerre sans détour artistique, sans ornement. Et c'est ce qui a fait de ce tableau un symbole, car il ne personnalise pas la mort ou bien la guerre comme l'a fait le peintre Julien Félix Rousseau, surnommé le Douanier Rousseau, dans son tableau intitulé La guerre ou La chevauchée de la Discorde, mais retranscrit dans sa toile uniquement les effets de la Guerre sur les hommes. Même sur un autre support que la littérature, Pablo Picasso parvient par son approche réfléchie de la guerre à la définir dans tout ce qu'elle représente.
Maintenir un registre réfléchi et sérieux pour traiter de sujets graves permet de bien se faire comprendre au lecteur. Cela permet également à l'auteur, comme nous l'avons vu, de se positionner. Mais, outre le fait de le convaincre dans un point de vue subjectif, il peut être aussi un outil pour rétablir la vérité sur un fait, un événement en tentant d'établir un discours objectif.
En effet, même dans notre quotidien nous sommes confrontés à un sérieux qui est toujours nécessaire pour établir ou bien pour rétablir la vérité sur un évènement, un sujet grave. Les informations quotidiennes par exemple, c'est-à-dire la plupart des journaux de la presse, ou des journaux télévisés, ont constamment ce devoir d'ajuster leur attitude pour qu'elle soit conforme au contenu du message qu'il souhaitent faire passer aux téléspectateurs. En effet, pour une approche crédible d'un événement que le téléspectateur ne connaît pas, les médias se doivent d'entretenir un discours grave en rapport avec le poids ou l'ampleur de l'événement. Cette crédibilité des médias pour exprimer une vérité sur un acte, va informer puis conforter le téléspectateur jusqu'à ce qu'il atteigne un état de conviction de la véracité de l'acte en lui même.
Ce sérieux est également de rigueur dans les manuels d'Histoire qui eux aussi ont le devoir de rétablir la vérité avec le plus possible de neutralité. On dit que l'Histoire est racontée par les vainqueurs, ce qui parfois pose justement le problème de l'objectivité des propos, ainsi que de leur exactitude. Lorsque l'on se contente d'énumérer les dates historiques ou bien les chiffres ainsi que les actes correspondants, cette objectivité est plus facilement maintenue, mais lorsque l'on interprète ces évènements historiques, la vérité est toujours légèrement écartée par la subjectivité de l'historien. Et pourtant cette objectivité est nécessaire au même titre que le sérieux avec lequel l'évènement historique est traité pour obtenir l'adhésion, puis la conviction du lecteur. Ici le discours posé et réfléchi joue un rôle important dans le rapport au lecteur de la vérité, et donc de sa conception de la réalité du monde qui l'entoure.
Et en peinture, l'approche avec sérieux d'une œuvre est primordiale pour dénoncer un évènement historique. L'artiste peintre doit tenir compte de la véracité de l'évènement, doit retranscrire le maximum de détails et utiliser une technique de peinture ne laissant que peu de place à l'interprétation du spectateur . Et qui mieux qu'un peintre ayant vu incident historique de ses propres yeux peut en matérialiser une image fidèle? Le peintre Francisco Goya était de ceux là. En effet Goya peint EL 3 de Mayo qui représente avec une précision étonnante la fusillade d'Espagnols qui a eu lieu le 3 Mai 1808 sur la montagne de la Moncloa par les troupes de Napoléon, à la suite de leur rébellion à Madrid la veille. Et si cette toile représente si fidèlement cette fusillade, au point qu'on en ait fait jusqu'à aujourd'hui un symbole, c'est dû, pour beaucoup, au fait que l'artiste ait lui- même assisté à cette fusillade. Goya parvient à retranscrire par la peinture un évènement historique dont l'aspect dramatique l'a profondément marqué, avec une grande fidélité car ce tableau est le témoin de l'Histoire, le témoin même de cette réalité.
Le registre sérieux à donc un pouvoir de transmettre un message nouveau à un lecteur et d'établir par ce même registre une notion de conviction, qui sera liée de manière plus ou moins proche de la réalité selon l'application de l'émetteur du message à transmettre la vérité.
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