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Publié le 22/01/2012
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Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
Selon Socrate, le début de la sagesse se trouve en la lecture de la petite phrase « Connais toi toi-même. ». Cette exigence ne se ramène pas à se replier sur soi-même, mais au contraire à se connaître, pour mieux comprendre sa propre existence au monde. Mais notre conscience devrait pour cela nous prendre pour objet de notre perception. Nous devrions pouvoir nous regarder. Or cela est impossible. Ma conscience se construit à partir d ‘une idée, d’une représentation que je me fais de moi-même. Cette idée correspond-elle avec ce que je suis réellement ? Cela pose problème. Qui peut me l’assurer ? Cela obéit-il à un mécanisme, à une loi ? Et si je ne suis ce que j’ai conscience d’être, qui suis-je alors ? un être inaccessible, quelqu’un qui cherche à s’oublier ? Nous analyserons toutes ces difficultés.
La conscience est la connaissance savante de ce que je suis. Donc nous pouvons remarquer que le contenu de la conscience est la représentation de ce que je pense être. Et pour savoir ce que je suis, je ne peux le formuler qu’à travers la conscience d’être. Donc la question posée semble tourner en rond : même si je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être, je ne peux pas le savoir, je ne peux pas en prendre conscience, et donc ce n’est pas un problème pour moi.
D’autre part, si je ne suis qu’un être pensant, comme le précisait Descartes , dire que je sui un être différent de ce que ma conscience me dit que je suis implique comme un dédoublement de l’être, entre celui qui est, et celui qui se contemple à travers la conscience.
Pour que ce ne soit pas une question absurde, il faut la reformuler.
Être, c’est exister, c’est être présent au monde, marquer sa présence, en niant l’indépendance de ce qui m’entoure, comme l’explique Hegel, à travers l’analyse du double cogito ; D’autre part, j’existe à travers le regard d’autrui, qui me renvoie une image qui ne correspond pas nécessairement avec celle au quelle je cherche à avoir.
La conscience est la reconnaissance d’une idée de soi-même. Il faut s’interroger sur ce qui peut constituer ma conscience. L’idée de moi-même ne peut se constituer seule ; je ne peux pas me connaître, car je ne peux pas me contempler, me saisir comme un objet que je regarde et que je juge.
Une chose qui pense s’explique autrement que comme un passage autoritaire. Si nous expliquons que pour Descartes seule la certitude que nous pensons est indubitable, notre être se limite à l’activité de la pensée. Mais cela reste une prise de conscience limitée, car je ne sui sans doute pas qu’une chose pensante. L’âme, l’être, dans leur complexité posent problème.
L’idée de Hegel est que je construis une image et que je la théorise, puis je la mets à l’épreuve en agissant dans le monde, en cherchant la reconnaissance de ma singularité de sujet dans le regard de l’autre.
Mais mon être se forme-t-il uniquement grâce à l’activité de mon cogito, ou puis-je être un autre, totalement différent et étranger à ce que je me représente ? Y a-t-il un dédoublement de l’être ? Une opposition entre l’être et le paraître d’une part, entre le paraître et le représenté d’autre part ?
En ontologie (science de l’être), on pourrait expliquer qu’il y a une surproduction d’être ; Moi-même, je pourrais être deux ou trois personnalités différentes si j’étais schizophrène.
Plan détaillé :
I.Qu’est-ce qui peut me faire soupçonner que je ne suis ce que je pense être ?
- Descartes précise que la conscience est transparente à elle-même. Il ne peut pas y avoir de pensée qui échappe à notre conscience, et si il y a des pensées qui nous échappent, c’est qu’elles nous sont étrangères. Elles ne proviennent pas de nous.
- D’autre part nous sommes libres d’être ce que nous voulons être ; Notre être est un projet soumis à notre volonté ;
- Mais Freud fit remarquer que cette théorie ne suffit pas à expliquer tous nos comportements. Il faut introduire l’hypothèse qu’il existe un inconscient qui est une dimension de notre être dont nous n’avons pas conscience.
- II. Qui puis-je être si je ne suis pas celui que je pense être ?
Je suis victime d’illusions, et elles peuvent se construire autour de trois structures différentes :
- Soit je suis un être déterminé par ses conditions de vie matérielles, et dont la conscience ne peut être que le reflet inversé et idéalisée, un peu comme toute idée, épiphénomène de la réalité. Je suis victime d’une idéologie de classe. C’est la théorie marxiste.
- Soit je sui un être qui se voile la réalité de son existence, et qui construit des illusions pour oublier l’absurdité, le non-sens de son existence ; l’illusion est une volonté de donner une consistance à un être dont la seule finalité est de se reproduire puis de mourir ; Nietzsche expliquait très bien que l’homme nie la pauvreté de son existence, en se construisant une personnalité différente.
- Ou bien je suis un être inaccessible, que je ne peux pas connaître, et ma conscience ne possède qu’une connaissance superficielle de ce que je suis. Je suis totalement étranger à moi-même, l’être ne pouvant être saisi par des apparences. Mais cette dernière piste frise l’absurde.
III - Si au contraire je suis ce que je pense être, cela implique :
A - Soit qu’un Être supérieur m’assure l’exactitude des informations fournies par ma conscience ; Mais cela implique, comme dans la théorie cartésienne, de croire en Dieu, comme un Être si bon qu’il ne peut vouloir me tromper ;
B - Soit que les échanges avec les autres suffisent pour que je prenne conscience de ce que je suis, mais cela implique une réelle communication, et Sartre nous apprend que la conscience est toujours solitaire. Le regard de l’autre n’agit que comme un catalyseur.
C - Soit que je suis tel que ma conscience me construit. Dans ce cas, je ne suis à la base rien, qu’un néant d’être, et en suivant la théorie de Sartre je ne suis que ce que je veux être.
Conclusion :
La problématique reste que je ne peux atteindre mon être que par ma propre conscience. Don je ne peux pas comprendre que je ne suis pas cet être dont j’ai conscience, autrement qu’à travers une analyse spéculative et abstraire, comme celles de Marx ou de Nietzsche. Ce sont des philosophes du soupçon, car ils nous soupçonnent de ne pas être ce que nous croyons être. Mais dans ce cas ma présence au monde est incompréhensible et je deviens inquiet ; je me méfie, je doute, je remets en cause, et l’idée du sujet, comme l’analysera Freud, est abandonnée. Cette philosophie du soupçon mène au scepticisme, et pour y échapper, je dois rechercher ce qui peut m’assurer l’exactitude de ma conscience. Si ce n’est ni un hypothétique Dieu, ni les autres dont j’interprète le regard, cela veut dire que je me constitue au fur et à mesure que ma conscience se développe. Dans ce cas je suis d’abord un néant d’être comme le précisait Sartre, et je construit autour d’un projet d’être.
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