Sonnets sur la mort - Jean de Sponde

Auteur : Jean de Sponde (1557-1595). Début du baroque, littérature austère, Forte présence de la mort et du salut Texte : Ce sonnet raconte le combat d’une âme pour échapper à la tentation En quoi ce sonnet reflète-t-il les tourments de l’auteur ? En quoi la construction de ce sonnet reflète-t-il les tourments ?

I. La construction du sonnet

Sonnet = quatorze alexandrins organisé en deux quatrains et deux tercets 1. Une âme soumise à la tentation On retrouve trois chps lexicaux : - La tentation (=Satan) - Le naufrage (= tempête, orage ; Le monde n’est plus solide mais liquide, il est décrit comme une mer ; instabilité) - Le bâtiment (métaphore du corps ; bâtiment qui menace de s’écrouler) L’auteur fait donc des efforts pour permettre une lecture verticale en fonction des chps lexicaux. 2. Une lecture verticale et les vers rapportés = Les vers rapportés sont des vers composé de façon à ce qu’ils puissent se rapprocher de façon vertical. Les vers s’accordent par des reprises lexicales. 3. L’architecture torsadée des vers - Reprises de termes dans le même ordre (v5-13) - Formation d’un trio (v7-8-10-12) - Reprise inversé (v2-11 et v3-13,14) Effet de spiral qu’on retrouve sur les architectures baroques (le tombeau st Pierre) Nous avons ici une construction complexe du sonnet avec une lecture linéaire, verticale, des vers en torsades. La complexité de la forme montre les tourments de l’auteur. Le sonnet est un peu une métaphore du monde intérieur.

II. Les tourments de l’auteur

- Présence de la première personne « moi, m’, me, mon, je.. «, cette première personne qui subit l’action par le jeu des pronoms : extrême vulnérabilité. - Hyperbole : répétition de « et « insistance sur la fragilité - Présence de la seconde personne avec les interrogations, montre que le poète est en doute, appel directe à Dieu (protestant) - L’âme du poète est objet de lutte entre l’Ange révolté (Lucifer) et Dieu. (Champ lexical de la tempête). Psychomachie (= combat dans l’âme) - Armes de Satan (plaisir et tentation) vs Armes de Dieu (puissance et stabilité) - Dramatisation présent d’habitude « je sens « combat éternel jamais gagné. - Futur de certitude « sera, perdra, mourra, rompra « certitude du poète de la victoire de Dieu, le bien qui triomphera sur le mal avec notamment le « mais « qui retourne la situation, triomphe de Dieu.

CONCLUSION : On a montré que la construction architecturale du sonnet révèle les tourments de l’auteur, drame intérieur de l’âme du poète. Elle le dramatise. On a un poème spirituel qui montre une âme en quête de salut, on a une esthétique baroque qui soulève l’instabilité du monde et l’importance du Salut.