Sénèque Vaincre la douleur

Sénèque exhorte Lucilius, son correspondant, à supporter la douleur

Combien de coups les athlètes reçoivent-ils au visage et combien sur tout le corps/

Cependant ils supportent tout tourment par désir de gloire, ils supportent ces souffrances non seulement parce qu’ils s combattent  mais pour combattre:/

L’entraînement même est un tourment./

 Nous aussi sachons tout vaincre dont la récompense n’est pas une couronne, ni une palme, ni un crieur faisant silence pour la proclamation de notre nom, mais (la récompense c’est) la vertu, la fermeté d’âme et  une sérénité assurée pour le reste de nos jours,/

 Si la fortune a été soumise une seule fois dans un combat./

Je ressens une douleur cruelle. Comment donc ?/

 Ne souffre-tu pas si tu la supportes à la manière d’une femme ? /

De même que l’ennemi est plus cruel pour les fuyards, de même tout désagrément fortuit harcèle davantage celui qui cède et qui recule./

Mais c’est insupportable ! Comment ? /

Sommes nous courageux pour cela, à savoir : supporter des choses légères ? Veux-tu que la maladie soit longue ou bien violente et brève ?/

Si elle est longue, elle a des rémissions,  elle laisse la place à un rétablissement, elle fait don de beaucoup de temps, il est nécessaire qu’elle est ses crises et qu’elle ait son terme ;/

 La maladie brève est précipitée fera l’une ou l’autre, ou bien elle s’achèvera ou bien elle vous achèvera./

Mais qu’est ce qui importe : qu’elle ne soit plus où que je ne sois plus ?

Dans les deux cas, c’est la fin de la douleur.