Se souvenir, c'est retrouver ce qu'on savait avoir perdu (Saint-Augustin). Commentez ?

"La volonté de se souvenir ne pourrait exister si nous ne gardions dans le tréfonds de notre mémoire la totalité ou quelque chose de ce dont nous voulons nous souvenir...". Et voilà bien encore la cassure, l'infinie distance entre l'homme et l'animal ! Ou pour le reprendre par propos vulgaire, je ne serai pas assez bête pour me mettre à chercher quelque chose que je n'ai pas perdu. Je connais ce que je cherche, j'ai touché ce corps, j'ai déjà prononcé ce mot, je me souviens de me souvenir. Donc, faire appel à sa mémoire cela suppose la représentation de la chose, cela suppose que je la vois avec les yeux de mon âme tandis qu'elle s'est absentée, tandis qu'elle est maintenant loin de moi. Voilà en quoi consiste le souvenir et ce qui le distingue du "processus". Ajoutons même qu'il est stupéfiant que la confusion subsiste ; le véritable souvenir n'est point un vestige, ni une empreinte matérielle, ni une trace (qu'on l'appelle comme on veut, et du nom "d'engramme" pour bien faire), le souvenir est une pensée.