sculpture - sculpture.
Publié le 15/05/2013
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3.3. 1 La taille directe
Le sculpteur en taille directe attaque le bloc de pierre avec une idée plus ou moins élaborée des formes qu’il veut en dégager ; il peut partir d’esquisses dessinées ou modelées et reporte régulièrement sur son bloc des traits au charbon qui lui
permettent de se guider à toutes les étapes de son travail.
Celui-ci commence par l’épanelage et le dégrossissage du bloc, par la recherche des plans principaux puis des plans intermédiaires, et se poursuit par le dégagement des détails, le rendu du
modelé et le polissage.
Ces opérations nécessitent des outils de carrier et de tailleur de pierre : la pointe essentiellement, frappée au moyen du maillet, la boucharde, toute la variété des ciseaux, les gradines, le trépan, actionné par son violon, qui permet de creuser le bloc
en évitant les risques d’éclatement du travail en percussion.
Différents types de râpes et d’abrasifs permettent ensuite de donner à la sculpture le degré de finition et de polissage souhaité.
3.3. 2 La taille par mise aux points
La taille avec mise aux points part d’un modèle à grandeur définitive sur lequel on repère les points les plus saillants et leurs distances respectives, reportées sur le bloc et minutieusement contrôlées au fur et à mesure de l’avancement du travail par
des instruments de précision (méthode dite des « trois compas », compas de proportions, compas à branches courbes, châssis à mettre aux points, machine à mettre aux points).
Alors qu’elle existe depuis les Grecs, la mise aux points s’est surtout
développée au XVIII e siècle, dans le prolongement de tentatives menées depuis la Renaissance, quand s’affirme progressivement la distinction entre invention et exécution.
Celle-ci est de plus en plus souvent confiée à des praticiens spécialisés, qui
prennent en charge le procédé mécanique du report et laissent à l’artiste le privilège de l’invention, qui se fait essentiellement au stade du modelage des esquisses et du modèle.
L’écart entre invention et exécution se creuse définitivement au début
du XIXe siècle avec l’invention du « pantographe » par Achille Collas (1837), qui facilite encore les méthodes de report et autorise même l’agrandissement ou la réduction du modèle.
Le pantographe est ainsi à l’origine de l’abondante production de
fontes d’édition à partir de modèles en réduction qu’a connue le XIXe siècle.
C’est en partie en réaction contre cette vulgarisation excessive des œuvres qu’à la fin du siècle et au début du suivant, certains artistes prônent le retour aux techniques de
taille directe (Adolf von Hildebrand, le Problème de la forme dans les arts plastiques, 1893).
3.3. 3 La taille du bois
La taille du bois suit les mêmes principes et les mêmes étapes que la taille de la pierre.
La taille directe est cependant la démarche la plus appropriée à la nature fibreuse du matériau et à ses irrégularités de grain ou de fil, auxquelles l’artiste doit
pouvoir s’adapter en cours de travail.
Le chêne, le tilleul et le châtaignier sont utilisés pour leur solidité, et les essences fruitières (poirier, noyer) pour la finesse de leur texture, tandis que l’importation de bois exotiques, à partir du XVIe siècle, a
tourné certains sculpteurs vers l’ébène, l’acajou et le palissandre.
Dans tous les cas, la partie du bois propre à la sculpture est le duramen : ce qui reste de la bille après qu’on en a ôté l’aubier (en surface, trop friable) et le cœur (qui évolue trop et
entraîne des risques d’éclatement).
Les outils du sculpteur sur bois sont l’herminette et la doloire, pour le travail d’ébauche et de dégrossissement, les différentes sortes de gouges, le vilebrequin et le rabot.
3.3. 4 L’ivoire
On regroupe sous le nom générique d’ivoire non seulement l’ivoire proprement dit, tiré des défenses de l’éléphant, mais toutes les substances osseuses utilisées en sculpture, comme les dents d’hippopotame ou de cétacé, les canines de morse, les
défenses de rhinocéros.
Comme le bois, l’ivoire a une texture fibreuse dont l’artiste doit tenir compte.
Son travail s’apparente à celui du bois, mais réclame des outils plus délicats et un travail plus minutieux.
Par force, la sculpture de l’ivoire, dont
l’âge d’or se situe pendant la période médiévale, est restée cantonnée à la fabrication d’assez petits objets, sauf dans l’Antiquité qui l’associait à d’autres matériaux dans la création de statues monumentales (telle la statue chryséléphantine d’Athéna
pour le Parthénon d’Athènes).
3.3. 5 Le repoussé, le martelage et l’estampage
Les techniques du repoussé, du martelage et de l’estampage apparentent certaines réalisations sculpturales à celles de l’orfèvrerie, dont elles utilisent les outils.
Elles aboutissent à la création de motifs en relief plus ou moins saillants sur des bandes
de métaux banals (comme le cuivre) ou précieux (l’or et l’argent) qui s’appliquent ensuite sur des bâtis qu’elles peuvent entièrement dissimuler.
3. 4 Le renouvellement des techniques au XXe siècle
3.4. 1 L’assemblage
Au XXe siècle, les artistes élargissent considérablement les techniques de création dans l’espace et la gamme des matériaux utilisés.
L’une des conséquences de la technique du collage — développée par Georges Braque et Pablo Picasso — est la
découverte de la sculpture par assemblage de matériaux pauvres (papier, carton, bois et métal de récupération, fil de fer, etc.), qui connaît un important prolongement dans les tendances dadaïstes, et en particulier chez l’artiste allemand Kurt
Schwitters.
Les constructivistes russes et allemands utilisent les matériaux de l’industrie (métal, verre, plastiques, etc.) dans des assemblages rigoureux et précis, s’inspirant de l’esthétique des objets usinés et des machines.
Cubistes et constructivistes libèrent la
sculpture de sa traditionnelle dépendance de la masse en accueillant l’espace au sein de la structure et en jouant sur la légèreté et la transparence de certains matériaux.
Julio González et Pablo Picasso commencent, à la fin des années 1920, un cycle
de sculptures soudées, assemblant des éléments maigres ou linéaires en fer.
Ce « dessin dans l’espace », comme l’appellent les critiques contemporains, donne naissance à une longue tradition de sculpteurs soudeurs, parmi lesquels les Américains
David Smith, Richard Stanckiewicz et John Chamberlain, le Danois Jacobsen ou le Britannique Anthony Caro..
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