science-fiction, littérature de - littérature.
Publié le 28/04/2013
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sexe et la morale, l’essor des sciences humaines.
La science-fiction exprime aussi à cette époque des doutes à l’égard du progrès technologique, se faisant ainsi l’écho de la critique du positivisme scientifique.
Bien qu’inventé par un écrivain américain,
Robert Heinlein, le terme de speculative fiction (« fiction spéculative ») est repris par les auteurs britanniques (John Brunner, Ian Watson), puis français pour désigner ce nouveau courant qui, tout en se situant dans une certaine tradition propre au
genre, n’en revendique pas moins une plus grande liberté dans le choix des thèmes ainsi qu’un style plus travaillé, souhaitant faire accéder de ce fait la science-fiction au rang des littératures « adultes ».
2. 7 Classification en sous-catégories
La diversité des œuvres de science-fiction engendre en fait plusieurs courants spécialisés chacun dans une thématique donnée.
Certains courants correspondent à l’évolution du genre ; si les écrivains de la génération des années soixante-soixante-dix
revendiquent le terme de « fiction spéculative », la science-fiction de l’« âge d’or » américain (années trente à cinquante) est considérée par ses détracteurs comme relevant de la « science dure » (hard science).
Parmi les courants spécialisés, l’ heroic fantasy (« fantastique héroïque ») recycle les mythologies anciennes et l’univers médiéval, tout en utilisant les méthodes de projection de la science-fiction (Fritz Leiber, le Cycle des épées ).
Plus récemment, la
vague du cyberpunk extrapole à partir du monde violent, déshumanisé et informatisé des villes contemporaines (anthologie Mozart en verres miroirs, 1986).
La science-fiction n’est donc pas, semble-t-il, la littérature d’un « ailleurs » absolu ; au contraire, elle nous ramène à nos angoisses, échafaude des métaphores de notre vie matérielle et spirituelle, tout en se présentant souvent comme un moyen
d’évasion.
3 SOURCE DE LA SCIENCE-FICTION
La science-fiction s’est nourrie des mythes, des traditions et de l’imaginaire de la littérature de tous les temps.
Les mythologies de l’Antiquité ne relèvent certes pas de la science-fiction, mais elles lui ont fourni certains de ses principaux thèmes ; c’est
en ce sens uniquement qu’elles peuvent être considérées comme des précurseurs.
Le thème de l’immortalité, cher à la science-fiction, est par exemple déjà évoqué dans le mythe babylonien appelé l’ Épopée de Gilgamesh, qui traite aussi de la recherche de la connaissance absolue.
Le désir de voler est au premier plan du mythe grec
d’Icare ( voir Dédale) : quant à l’ Histoire véritable (v.
160 av.
J.-C.) de Lucien de Samosate, elle traite déjà du voyage vers la Lune.
Les récits de voyage et les contes mettant en scène d’étranges créatures dans de lointains pays sont par ailleurs
répandus dans les littératures grecque et latine (comme dans le mythe de l’Atlantide).
Par la suite, des voyages vers la Lune sont imaginés par quantité d’auteurs, comme Cyrano de Bergerac, l’astronome allemand Johannes Kepler ou William Godwin.
Les histoires portant sur des voyages imaginaires, souvent satiriques, sont également
légion depuis fort longtemps dans la littérature : l’un des meilleurs exemples reste sans nul doute les Voyages de Gulliver (1726), de Jonathan Swift.
Un autre thème courant dans la science-fiction est l’utopie, qui consiste à imaginer des sociétés ou
des mondes parfaits ; déjà au IVe siècle av.
J.-C., Platon décrit une cité idéale dans la République. Il sera imité bien des siècles plus tard par Thomas More dans son ouvrage Utopie (1516).
Cependant, la problématique de ces textes et leur fonction idéologique n’ont rien à voir avec celles de la science-fiction : ils sont situés dans un univers organisé et vraisemblable, et ont des motivations sociales, philosophiques ou religieuses plus ou
moins affichées, qui les situent aux antipodes d’une littérature d’« évasion » manipulant les peurs contemporaines.
La science-fiction telle qu’on l’entend aujourd’hui n’existerait pas sans les innovations littéraires qui ont accompagné les bouleversements de la révolution industrielle occidentale.
Frankenstein (1818), de Mary Shelley, est probablement l’œuvre la plus représentative de cette « inquiétude moderne » qui va favoriser la naissance de la science-fiction.
Cet ouvrage, qui relate l’histoire tragique d’un médecin grisé par les possibilités
nouvelles que lui donne la connaissance, est tout entier pénétré par la conviction du pouvoir illimité de la science et par la crainte de ses dangers.
Mais Frankenstein est aussi un drame humain.
De nombreux auteurs du XIX e siècle, tels que Nathaniel
Hawthorne, Edgar Allan Poe et Mark Twain aux États-Unis, ainsi que Rudyard Kipling en Angleterre, abordent également la question de la connaissance, de la science et de ses débordements.
4 LA LITTÉRATURE DE SCIENCE-FICTION FRANÇAISE
4. 1 Précurseurs
En dehors de quelques nouvelles d’Edgar Allan Poe et avant le succès d’Herbert George Wells, le premier grand auteur de science-fiction (plus exactement de romans d’anticipation) est le Français Jules Verne.
Ses œuvres témoignent d’une grande
connaissance des sciences et des technologies de son époque ainsi que d’un véritable don visionnaire qui permet à l’auteur d’imaginer les évolutions à venir de la science et de la société.
Jules Verne traite de géologie en décrivant l’exploration des volcans dans Voyage au centre de la Terre (1864) ; il évoque la possibilité des voyages dans l’espace avec son roman De la Terre à la Lune (1865) et avec la Chasse aux météores (1877).
Dans Vingt Mille Lieues sous les mers (1870), il imagine des sous-marins utilisant la radioactivité comme mode de propulsion et envisage la possibilité pour l’Homme de vivre dans un univers aquatique grâce à certaines techniques élaborées.
D’autres auteurs lancés sur les traces de Jules Verne, comme Rosny aîné, Maurice Renard (1875-1939) ou Régis Messac (1893-1943), contribuent à développer le genre, tout en témoignant d’un pessimisme certain.
4. 2 Période contemporaine
Dépréciée par la critique littéraire et par certains auteurs qui la considèrent comme un genre inférieur, la science-fiction en France connaît pourtant un regain d’intérêt grâce notamment à René Barjavel ; ses récits Ravage (1943), le Voyageur
imprudent (1944) et la Nuit des temps (1968) illustrent fort bien ce que l’on appelle alors l’« utopie négative ».
Cette dernière dépeint des univers dotés d’une technologie avancée, où l’homme est réduit en esclavage (régime totalitaire, prise de
pouvoir par les machines ou par des créatures supérieures), ou bien aliéné (dans son corps ou dans son âme) par la prolifération technologique.
Ainsi, dans Ravage, une simple panne d’électricité généralisée parvient à détruire une civilisation
entière ; celle-ci, totalement dépendante de sa technologie, se voit alors forcée de retourner à la vie sauvage.
Jusque dans les années soixante-dix, l’audience de la science-fiction se restreint à un cercle de passionnés : elle s’enrichit alors d’une dimension sociale et politique.
Cette nouvelle tendance est notamment illustrée par Jean-Pierre Andrevon (né en.
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