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salons littéraires - littérature.

Publié le 28/04/2013

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salons littéraires - littérature. 1 PRÉSENTATION salons littéraires, réunions d'hommes, de femmes de lettres et de beaux esprits qui connaissent leur apogée, en France, dans les milieux mondains et lettrés du 2 XVIIe et du XVIIIe siècles. ORIGINES Dès l'Antiquité, des cercles de beaux esprits des arts et des lettres se créent autour de personnalités telles la Grecque Aspasie (470--410 av. J.-C.), la compagne de Périclès, qui réunit des philosophes et des poètes dont Socrate, Platon, Alcibiade, Anaxagore, Xénophon, Sophocle, etc. Quelques siècles plus tard, c'est Mécène, ami des lettres et des arts, qui rassemble dans sa maison -- et permet d'obtenir la protection de l'empereur Auguste -- des hommes de lettres dont Virgile, Horace ou Properce. Au XVIe siècle, en France, c'est Louise Labé qui tient « bureau d'esprit «. Elle anime en effet un cercle mondain dans son hôtel particulier, faisant de son domicile un haut lieu de la société lyonnaise, accueillant tant les gens de lettres que les mondains. Peu après, la duchesse de Retz reçoit dans l'hôtel de Retz de nombreux poètes dont ceux de La Pléiade, Pierre de Bourdeille, Philippe Desportes, etc. Ce « salon vert « reçoit également de nombreuses aristocrates lettrées dont Henriette de Clèves, la duchesse de Nevers, Marguerite de Valois, Madeleine de l'Aubespine ou Hélène de Surgère. Madame Acarie, à la même époque, crée un salon religieux où se pressent, entre autres, théologiens, curés, clercs et prélats dont François de Sales ainsi que des hommes et des femmes de l'aristocratie. 3 LE XVIIE SIÈCLE : L'EFFERVESCENCE DES SALONS À Paris, au début du XVIIe siècle, sous le règne d'Henri IV, les manières à la cour sont on ne peut plus grossières. Quelques aristocrates et gens de lettres, pour fuir ces manières rustres, se réunissent dans des salons. Ces cercles, la plupart du temps tenus par des femmes qui reçoivent qui elles veulent dans leur ruelle (espace situé entre le mur de leur chambre et leur lit, où elles se tiennent), réunissent des mondains et des grands esprits afin de cultiver le bon goût et le raffinement tant langagier que moral et vestimentaire. Ces salons confinés, où se rencontrent régulièrement (souvent de façon hebdomadaire) des personnalités de l'aristocratie, de la politique, des lettres et des arts pour des conversations littéraires, morales, galantes ou philosophiques, sont le lieu d'une grande effervescence intellectuelle. 3.1 L'hôtel de Rambouillet L'hôtel de Rambouillet, tenu par Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet (appelée dans son salon Arthénice -- anagramme de Catherine), est le salon qui connaît la plus grande longévité (1607-1660) et le cercle le plus « brillant « (Madame de Rambouillet y reçoit de grands aristocrates et intellectuels : le grand Condé, le duc de La Rochefoucauld, Vincent Voiture, Gilles Ménage, Madeleine de Scudéry et parfois Pierre Corneille, la marquise de Sévigné ou Madame de La Fayette, etc.). 3.2 Le salon de Valentin Conrart, devenu l'Académie française Un autre salon important est celui de Valentin Conrart qui, recevant beaucoup de personnalités de valeur, attire l'attention de Richelieu. Ce dernier a alors l'idée de créer un « salon « officiel, « une compagnie de personnes libres et détachées de l'obligation d'instruire le public, qui voulussent joindre ensemble leur étude et leur travail «, qui devient l'Académie française en 1634 (voir Institut de France). Après quelques réunions au domicile de Valentin Conrart, Richelieu officialise l'Académie française et l'installe à la Chancellerie. 3.3 L'effervescence des années 1650-1660 : la préciosité À partir des années 1650, de nouveaux salons s'ouvrent à Paris, ceux de Mesdames Sablé, Scarron (future Madame de Maintenon), de Choisy, de la comtesse de la Suze, la duchesse de Longueville, de Mesdemoiselles de Montpensier, de Sully ou de Scudéry. D'autres salons s'ouvrent également en province, à Lyon, Riom, Montpellier ou Grenoble. Entre 1652 et 1659, Mademoiselle de Scudéry (appelée Sapho dans son salon), qui a brillé par sa culture et son esprit chez Madame de Rambouillet, reçoit à son tour dans son propre salon chaque samedi de nombreuses personnalités mondaines et littéraires. Très vite devenu le salon « à la mode «, dans lequel se presse tout un chacun, le salon de Mademoiselle Scudéry, moins mondain et plus intellectuel que ses prédécesseurs, est le lieu où il faut être pour commenter avec esprit les potins et surtout les faits littéraires, où se tiennent des débats sur l'amour idéal et où s'organisent des joutes poétiques où l'on sublime l'amour. Mademoiselle de Scudéry est l'une des premières personnalités que l'on appelle « précieuse «. C'est grâce à elle que la littérature précieuse -- caractérisée par la rareté du lexique et par une sophistication extrême de la tournure --, se propage dans les milieux mondains. L'influence des salons de cette période sur l'évolution des usages et des goûts littéraires au 3.4 La fin du XVIIe XVIIe siècle est considérable. siècle D'autres salons connaissent un certain succès à la fin du XVIIe siècle, comme celui de Ninon de l'Enclos qui a lieu chaque jour de cinq à neuf heures de l'après-midi et où se retrouvent tous les grands noms de la littérature de cette époque. Celle que l'on appelait « Notre Dame des Amours «, parce qu'elle a eu de nombreux amants, a conseillé Molière pour son Tartuffe et a soutenu le jeune Voltaire en lui léguant, à sa mort, mille francs afin qu'il s'achète des livres. 4 Au LES SALONS AU XVIIIE SIÈCLE : DES LUMIÈRES À LA RÉVOLUTION XVIIIe siècle, la vogue perdure, avec, entre autres, les salons de Madame de Tencin qui tient le premier salon « capitaliste « regroupant des banquiers, les salons de Julie de Lespinasse et de la marquise du Deffand, proches des encyclopédistes et des Lumières, ceux de la marquise du Châtelet, muse et maîtresse de Voltaire, qui attire nombre de personnalités par ses qualités scientifiques, et de Madame Geoffrin qui tient un salon particulièrement convoité, etc. Il existe en outre des salons tenus par des peintres comme Madame Vigée-Lebrun, des comédiennes comme Adrienne Lecouvreur et Mademoiselle Quinault, ou des cantatrices telle Sophie Arnould. La politique a également sa place dans les salons du XVIIIe siècle, notamment le mouvement des Girondins pendant la Révolution, qui se réunit dans les salons de Madame Roland ou de Sophie de Condorcet. Le salon de Madame de Staël à Paris réunit également des personnalités politiques et des gens de lettres avant que sa fondatrice ne soit contrainte de s'exiler en Suisse au château de Coppet, sur les rives du lac Léman, où son salon rassemble des écrivains cosmopolites et consacre le féminisme romantique ; Benjamin Constant se sert d'ailleurs du cercle de sa maîtresse pour diffuser ses idées philosophiques. 5 LE XIXE SIÈCLE : NAISSANCE DES CÉNACLES ROMANTIQUES Dans la lignée du salon de Madame de Staël, les salons de Madame de Récamier et de Madame de Girardin sont également des lieux d'activité littéraire intense. De nombreux salons s'inscrivent comme ceux-ci dans la tradition des salons féminins du XVIIe siècle, notamment ceux de Madame de Krüdener, de Sophie d'Houdetot (l'inspiratrice de Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau), de Madame Ancelot (une sorte d'antichambre de l'Académie française), de Madame Sabatier (une muse de Charles Baudelaire), de Madame Caillavet (« l'égérie des plus grands écrivains de son temps «, selon Anatole France), de Marie d'Agoult ou de la Princesse Mathilde. Certains ont une vocation politique comme celui de Juliette Adam (l'égérie de Léon Gambetta) ou de Madame Straus, dreyfusienne convaincue, d'autres on une vocation scientifique telle la Société d'Arcueil qui réunit notamment Pierre Laplace et Claude Berthollet. Les salons de Ludovic Halévy et de George Sand s'ouvrent quant à eux à tous les arts et toutes les disciplines tandis que le romantisme se fait une place de choix dans le salon de Delphine Gay (muse romantique) ou celui de Charles Nodier, qui donne naissance aux cénacles romantiques. À la fin du siècle, l'avant-garde se réunit chez Nina de Villard ou chez Rachilde, tandis que le Grenier Goncourt devient l'académie du même nom. Marcel Proust, qui a beaucoup fréquenté les salons de la toute fin de siècle et du début du XXe siècle, s'est pour sa part inspiré, pour décrire le salon des Verdurin (dans À la recherche du Temps perdu), du salon artistique et mondain de Marguerite de Saint-Marceaux. 6 LE XXE SIÈCLE : DES SALONS OUVERTS SUR LES DISCIPLINES ET LE MONDE Au début du XXe siècle, quelques salons classiques, comme ceux de la comtesse Greffulhe ou de la princesse de Bibesco, perpétuent la tradition séculaire, tandis qu'émergent des salons d'un genre nouveau qui réunissent toutes les disciplines des arts, des sciences et de la politique (ceux de la Revue du mois tenu par Émile Borel, de Misia Sert, de Constantin Brancusi, d'Elvire Popesco, de Camille Flammarion (le Salon des étoiles) ou de Clémens Heller. Certains s'ouvrent à un public international, tels ceux de Georgette Leblanc et Margaret Anderson, de Florence Gould (le « rendez-vous du monde entier «) ou de Natalie Clifford Barney, surnommé « le temple de l'Amitié «. Des éditeurs et libraires, comme Sylvia Beach ou Adrienne Monnier, réunissent également de nombreux intellectuels français ou anglo-saxons. Le salon de Gertrude Stein rassemble quant à lui l'avant-garde de son époque, notamment les cubistes. Des écrivains comme Marguerite Duras reçoivent des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale tandis que Coco Chanel inaugure des rencontres mondaines, artistiques et littéraires, tout comme André Masson. Francine Weisweiller reçoit pour sa part le gotha de la culture et du cinéma de son époque. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle la tradition se perd peu à peu, mais quelques salons survivent à cette mode, comme celui d'Ève Delacroix. Aujourd'hui, les dignes héritiers de ces salons sont peut-être les cafés philosophiques s'inscrivant eux-mêmes dans la lignée des rendez-vous organisés par Jean-Paul Sartre dans les cafés de Saint-Germain-des-Prés, après la Seconde Guerre mondiale. Quelques salons ont également vu le jour dans d'autres pays, comme en Égypte, celui de May Ziadeh, considéré comme un lieu d'avant-garde du Caire de la fin du laquelle se retrouvent Allen Ginsberg et Jack Kerouac, membres de la beat generation, dans les années 1960. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. XIXe et du début du XXe siècle ou la Six Gallery de San Francisco (aux États-Unis) dans

« des Lumières, ceux de la marquise du Châtelet, muse et maîtresse de Voltaire, qui attire nombre de personnalités par ses qualités scientifiques, et de Madame Geoffrin qui tient un salon particulièrement convoité, etc.

Il existe en outre des salons tenus par des peintres comme Madame Vigée-Lebrun, des comédiennes comme Adrienne Lecouvreur et Mademoiselle Quinault, ou des cantatrices telle Sophie Arnould.

La politique a également sa place dans les salons du XVIII e siècle, notamment le mouvement des Girondins pendant la Révolution, qui se réunit dans les salons de Madame Roland ou de Sophie de Condorcet.

Le salon de Madame de Staël à Paris réunit également des personnalités politiques et des gens de lettres avant que sa fondatrice ne soit contrainte de s’exiler en Suisse au château de Coppet, sur les rives du lac Léman, où son salon rassemble des écrivains cosmopolites et consacre le féminisme romantique ; Benjamin Constant se sert d’ailleurs du cercle de sa maîtresse pour diffuser ses idées philosophiques. 5 LE XIX E SIÈCLE : NAISSANCE DES CÉNACLES ROMANTIQUES Dans la lignée du salon de Madame de Staël, les salons de Madame de Récamier et de Madame de Girardin sont également des lieux d’activité littéraire intense.

De nombreux salons s’inscrivent comme ceux-ci dans la tradition des salons féminins du XVII e siècle, notamment ceux de Madame de Krüdener, de Sophie d’Houdetot (l’inspiratrice de Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau), de Madame Ancelot (une sorte d’antichambre de l’Académie française), de Madame Sabatier (une muse de Charles Baudelaire), de Madame Caillavet (« l’égérie des plus grands écrivains de son temps », selon Anatole France), de Marie d’Agoult ou de la Princesse Mathilde.

Certains ont une vocation politique comme celui de Juliette Adam (l’égérie de Léon Gambetta) ou de Madame Straus, dreyfusienne convaincue, d’autres on une vocation scientifique telle la Société d’Arcueil qui réunit notamment Pierre Laplace et Claude Berthollet.

Les salons de Ludovic Halévy et de George Sand s’ouvrent quant à eux à tous les arts et toutes les disciplines tandis que le romantisme se fait une place de choix dans le salon de Delphine Gay (muse romantique) ou celui de Charles Nodier, qui donne naissance aux cénacles romantiques.

À la fin du siècle, l’avant-garde se réunit chez Nina de Villard ou chez Rachilde, tandis que le Grenier Goncourt devient l’académie du même nom.

Marcel Proust, qui a beaucoup fréquenté les salons de la toute fin de siècle et du début du XXe siècle, s’est pour sa part inspiré, pour décrire le salon des Verdurin (dans À la recherche du Temps perdu ), du salon artistique et mondain de Marguerite de Saint-Marceaux. 6 LE XX E SIÈCLE : DES SALONS OUVERTS SUR LES DISCIPLINES ET LE MONDE Au début du XXe siècle, quelques salons classiques, comme ceux de la comtesse Greffulhe ou de la princesse de Bibesco, perpétuent la tradition séculaire, tandis qu’émergent des salons d’un genre nouveau qui réunissent toutes les disciplines des arts, des sciences et de la politique (ceux de la Revue du mois tenu par Émile Borel, de Misia Sert, de Constantin Brancusi, d’Elvire Popesco, de Camille Flammarion (le Salon des étoiles) ou de Clémens Heller.

Certains s’ouvrent à un public international, tels ceux de Georgette Leblanc et Margaret Anderson, de Florence Gould (le « rendez-vous du monde entier ») ou de Natalie Clifford Barney, surnommé « le temple de l’Amitié ».

Des éditeurs et libraires, comme Sylvia Beach ou Adrienne Monnier, réunissent également de nombreux intellectuels français ou anglo-saxons.

Le salon de Gertrude Stein rassemble quant à lui l’avant-garde de son époque, notamment les cubistes.

Des écrivains comme Marguerite Duras reçoivent des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale tandis que Coco Chanel inaugure des rencontres mondaines, artistiques et littéraires, tout comme André Masson.

Francine Weisweiller reçoit pour sa part le gotha de la culture et du cinéma de son époque.

Depuis la deuxième moitié du XXe siècle la tradition se perd peu à peu, mais quelques salons survivent à cette mode, comme celui d’Ève Delacroix. Aujourd’hui, les dignes héritiers de ces salons sont peut-être les cafés philosophiques s’inscrivant eux-mêmes dans la lignée des rendez-vous organisés par Jean-Paul Sartre dans les cafés de Saint-Germain-des-Prés, après la Seconde Guerre mondiale. Quelques salons ont également vu le jour dans d’autres pays, comme en Égypte, celui de May Ziadeh, considéré comme un lieu d’avant-garde du Caire de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ou la Six Gallery de San Francisco (aux États-Unis) dans laquelle se retrouvent Allen Ginsberg et Jack Kerouac, membres de la beat generation, dans les années 1960. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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