salons littéraires - littérature.
Publié le 28/04/2013
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des Lumières, ceux de la marquise du Châtelet, muse et maîtresse de Voltaire, qui attire nombre de personnalités par ses qualités scientifiques, et de Madame Geoffrin qui tient un salon particulièrement convoité, etc.
Il existe en outre des salons
tenus par des peintres comme Madame Vigée-Lebrun, des comédiennes comme Adrienne Lecouvreur et Mademoiselle Quinault, ou des cantatrices telle Sophie Arnould.
La politique a également sa place dans les salons du XVIII e siècle, notamment le
mouvement des Girondins pendant la Révolution, qui se réunit dans les salons de Madame Roland ou de Sophie de Condorcet.
Le salon de Madame de Staël à Paris réunit également des personnalités politiques et des gens de lettres avant que sa
fondatrice ne soit contrainte de s’exiler en Suisse au château de Coppet, sur les rives du lac Léman, où son salon rassemble des écrivains cosmopolites et consacre le féminisme romantique ; Benjamin Constant se sert d’ailleurs du cercle de sa
maîtresse pour diffuser ses idées philosophiques.
5 LE XIX E SIÈCLE : NAISSANCE DES CÉNACLES ROMANTIQUES
Dans la lignée du salon de Madame de Staël, les salons de Madame de Récamier et de Madame de Girardin sont également des lieux d’activité littéraire intense.
De nombreux salons s’inscrivent comme ceux-ci dans la tradition des salons féminins du
XVII e siècle, notamment ceux de Madame de Krüdener, de Sophie d’Houdetot (l’inspiratrice de Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau), de Madame Ancelot (une sorte d’antichambre de l’Académie française), de Madame Sabatier (une
muse de Charles Baudelaire), de Madame Caillavet (« l’égérie des plus grands écrivains de son temps », selon Anatole France), de Marie d’Agoult ou de la Princesse Mathilde.
Certains ont une vocation politique comme celui de Juliette Adam (l’égérie
de Léon Gambetta) ou de Madame Straus, dreyfusienne convaincue, d’autres on une vocation scientifique telle la Société d’Arcueil qui réunit notamment Pierre Laplace et Claude Berthollet.
Les salons de Ludovic Halévy et de George Sand s’ouvrent
quant à eux à tous les arts et toutes les disciplines tandis que le romantisme se fait une place de choix dans le salon de Delphine Gay (muse romantique) ou celui de Charles Nodier, qui donne naissance aux cénacles romantiques.
À la fin du siècle,
l’avant-garde se réunit chez Nina de Villard ou chez Rachilde, tandis que le Grenier Goncourt devient l’académie du même nom.
Marcel Proust, qui a beaucoup fréquenté les salons de la toute fin de siècle et du début du XXe siècle, s’est pour sa part
inspiré, pour décrire le salon des Verdurin (dans À la recherche du Temps perdu ), du salon artistique et mondain de Marguerite de Saint-Marceaux.
6 LE XX E SIÈCLE : DES SALONS OUVERTS SUR LES DISCIPLINES ET LE MONDE
Au début du XXe siècle, quelques salons classiques, comme ceux de la comtesse Greffulhe ou de la princesse de Bibesco, perpétuent la tradition séculaire, tandis qu’émergent des salons d’un genre nouveau qui réunissent toutes les disciplines des arts,
des sciences et de la politique (ceux de la Revue du mois tenu par Émile Borel, de Misia Sert, de Constantin Brancusi, d’Elvire Popesco, de Camille Flammarion (le Salon des étoiles) ou de Clémens Heller.
Certains s’ouvrent à un public international,
tels ceux de Georgette Leblanc et Margaret Anderson, de Florence Gould (le « rendez-vous du monde entier ») ou de Natalie Clifford Barney, surnommé « le temple de l’Amitié ».
Des éditeurs et libraires, comme Sylvia Beach ou Adrienne Monnier,
réunissent également de nombreux intellectuels français ou anglo-saxons.
Le salon de Gertrude Stein rassemble quant à lui l’avant-garde de son époque, notamment les cubistes.
Des écrivains comme Marguerite Duras reçoivent des résistants
pendant la Seconde Guerre mondiale tandis que Coco Chanel inaugure des rencontres mondaines, artistiques et littéraires, tout comme André Masson.
Francine Weisweiller reçoit pour sa part le gotha de la culture et du cinéma de son époque.
Depuis
la deuxième moitié du XXe siècle la tradition se perd peu à peu, mais quelques salons survivent à cette mode, comme celui d’Ève Delacroix.
Aujourd’hui, les dignes héritiers de ces salons sont peut-être les cafés philosophiques s’inscrivant eux-mêmes dans la lignée des rendez-vous organisés par Jean-Paul Sartre dans les cafés de Saint-Germain-des-Prés, après la Seconde Guerre
mondiale.
Quelques salons ont également vu le jour dans d’autres pays, comme en Égypte, celui de May Ziadeh, considéré comme un lieu d’avant-garde du Caire de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ou la Six Gallery de San Francisco (aux États-Unis) dans
laquelle se retrouvent Allen Ginsberg et Jack Kerouac, membres de la beat generation, dans les années 1960.
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