Saint-John Perse - littérature française.
Publié le 30/04/2013
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Saint-John Perse - littérature française. 1 PRÉSENTATION Saint-John Perse (1887-1975), poète et diplomate français, dont l'oeuvre célèbre la splendeur du monde dans un langage foisonnant et ample, aux accents sacrés. 2 LE DIPLOMATE, LE POÈTE Né à Saint-Léger-des-Feuilles, à la Guadeloupe, Marie René Alexis Saint-Leger Leger, qui choisira le pseudonyme de Saint-John Perse, y passe son enfance ; c'est dans ces paysages que s'enracine son premier recueil, Éloges (1911), qui relève d'une poésie des éléments, et dont la deuxième partie, Images à Crusoé, composé en 1904, évoque à la fois le quotidien et l'éternité de l'île. Il vient s'établir en métropole avec sa famille en 1899, et mène à bien des études de droit, à Bordeaux puis à Paris. Très tôt, il noue des liens avec les écrivains qui gravitent autour de la Nouvelle Revue Française (N.R.F.), tels Paul Claudel, Jacques Rivière, Valery Larbaud ou André Gide. Il embrasse la carrière diplomatique en 1914. Après un premier poste de secrétaire d'ambassade en Chine, où il conçoit Anabase (1924), il est directeur de cabinet d'Aristide Briand de 1925 à 1932, puis secrétaire général du ministère des Affaires étrangères de 1933 à 1940. Déchu de la citoyenneté française et démis de ses fonctions par le gouvernement de Vichy pour avoir défendu une politique de fermeté à l'égard de l'Allemagne hitlérienne, il doit s'exiler aux États-Unis, où il s'installe en 1941. Nommé conservateur à la bibliothèque du Congrès de Washington, il se remet à l'écriture, que ses fonctions de diplomate l'ont contraint de négliger durablement. Il publie alors deux recueils, Exil (1942) et Vents (1946). Malgré la restitution, dès la Libération, de la citoyenneté française, il ne rentre des États-Unis qu'en 1957. Il fait alors de longs séjours dans les Caraïbes, ainsi que des voyages en Amérique du Sud et en Europe. Dès son retour en France, il fait paraître Amers (1957), puis Chronique (1960). L'ensemble de son oeuvre, qui jouit déjà d'une réputation internationale, lui vaut le prix Nobel de littérature en 1960. Il passe le reste de sa vie retiré dans sa propriété de la presqu'île de Giens, où il continue à écrire : l'Ordre des oiseaux (1962), Oiseaux (1963), Au souvenir de Valery Larbaud (1964), Pour Dante (1965), Chanté par celle qui fut là (1969), Chant pour un équinoxe (1975). L'édition de ses OEuvres complètes est établie, sous sa direction, en 1972. 3 UNE POÉSIE TELLURIQUE ET COSMIQUE Ce que chante Saint-John Perse, c'est le monde, des éléments qui le composent (l'air dans Vents, l'eau dans Amers...), au moindre de ses objets, de ses acteurs humains à la présence absence des dieux. Poésie du réel et de la transcendance, l'oeuvre célèbre l'univers ; en même temps, elle se l'approprie, l'intériorise, le transfigure au sein de l'imaginaire. Mais la poésie est aussi mimétique : sa forme, son rythme, son souffle, deviennent celui du monde car « la poésie devient la chose qu'elle appréhende «. Cependant, l'usage du verset chez Saint-John Perse ne doit pas être interprété, pas davantage que chez Claudel, comme le désir d'utiliser une langue plus proche de la prose que du vers. En aucun cas, en effet, le poète ne se prive de recourir à toutes les ressources de la langue et de la versification : extrême musicalité des mots, rythme ample et soigneusement mesuré des séquences, abondance des allitérations et des assonances, jeux d'échos et de renvois, etc. L'exaltation est très élaborée et la recherche verbale supérieurement maîtrisée. Utilisant en outre un vocabulaire d'une grande richesse, Saint-John Perse n'hésite pas à recourir à un lexique spécialisé, notamment dans ses descriptions de la nature. Le souffle cosmique et le rythme incantatoire de cette célébration du monde confèrent à la poésie de Saint-John Perse à la fois une tonalité épique (dans Anabase, en particulier) et une dimension sacrée qui, tout en faisant souvent référence au Livre (la Bible), « taisait religieusement le nom de Dieu «. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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