saez
Publié le 16/09/2012
Extrait du document
Dans l’extrait, Céline dénonce l’absurdité des combats menés, il ne comprend pas l’intérêt de donner lieu à cette Grande Guerre. Bardamu voit son innocence brisée par l’atrocité de ces combats « On en a eu tellement plein les yeux, les oreilles, le nez, la bouche tout de suite, du bruit, que je croyais bien que c’était fini, que j’étais devenu du feu et du bruit moi-même… » En effet, il s’était engagé volontairement à la guerre et ne se doutait pas de l’absurdité d’un tel conflit. L’auteur ne juge pas un camp meilleur que l’autre puisqu’il tourne les Allemands en dérision à l’aide d’hyperboles « Nos Allemands accroupis [...] C’est à la mitrailleuse qu’ils poursuivaient à présent leurs sottises » et de métaphores « Tout autour de nous venaient voler comme des essaims de balles rageuses, pointilleuses comme des guêpes ». Seulement, la dérision n’est pas seulement centrée sur le camp adverse, à savoir les Allemands, puisqu’il critique également le manque d’humanité des soldats français « Il a été éclaté par un obus ! Et alors, nom de Dieu ! ». La haine de Céline n’est donc pas dirigée vers un camp particulier, mais vers la guerre en elle-même et la psychologie des soldats, similaires dans les deux camps, pourtant ennemis. Dans ce passage, l’absurdité d’un système hiérarchique est mise en évidence, notamment dans le dialogue entre le messager et le colonel. Le colonel fait preuve d’un manque d’humanité et de compassion à l’annonce de la mort du maréchal des logis Barousse. Il ne semble pas ressentir de peine par rapport à la mort d’un humain, ni même s’y intéresser. « Et le pain ? demanda le colonel ». Le narrateur exprime alors sa perplexité « Je me souviens bien qu’il eu le temps de dire tout juste : « Et le pain ? » Et puis ce fut tout. » Pourtant lui-même fait preuve d’une cruauté sans limite : « J’ai pensé au maréchal des logis Barousse qui venait d’éclater comme l’autre nous l’avait appris. C’était une bonne nouvelle. Tant mieux ! ». Il existe une opposition entre le messager, qui est si bouleversé qu’il ne peut à peine parler