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Saba, Umberto - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Saba, Umberto - littérature. 1 PRÉSENTATION Saba, Umberto (1883-1957), poète italien. 2 SA VIE Austro-hongrois par sa naissance -- Trieste est alors un port autrichien --, né d'un père chrétien et d'une mère juive abandonnée par son mari avant même la naissance de l'enfant, Saba répudiera pour cette raison et par amour pour sa mère le patronyme paternel (Poli) au profit du pseudonyme qu'on lui connaît (et qui signifie « pain « en hébreu). Cette double filiation, juive et chrétienne, contribue à aviver sa sensibilité et à lui faire prendre très tôt conscience de sa différence et d'un certain état de solitude morale. Pour y faire face, Saba se contraint à prendre la mesure de ses propres limites en vivant des expériences fortes au contact du peuple. Jusqu'à l'âge de dix-neuf ans, il est tour à tour mousse sur des navires marchands, meunier et engagé volontaire dans l'armée italienne à Salerne. Installé provisoirement en Italie à partir de 1905, il choisit de se consacrer entièrement aux lettres, tirant au début ses revenus de piges dans des journaux et revues. Après un mariage d'amour avec Lina en 1911, qui lui donne une fille unique, (Linuccia, future épouse de Carlo Levi), Saba exerce jusqu'à sa mort, dans une ville de Trieste redevenue italienne, la profession de libraire antiquaire, menant une vie apparemment monotone, interrompue seulement par la mobilisation lors du premier conflit mondial et par une fuite à Florence à l'époque des persécutions raciales, durant les années sombres du fascisme. 3 SON OEUVRE Dans sa « retraite « de Trieste, la poésie de Saba mûrit lentement, sur le mode de la stratification : elle s'élabore au fil des changements de vie qui affectent peu à peu et durablement l'existence du poète. Saba en vient à sculpter progressivement un vers très personnel, primesautier, que son rythme et son mètre libérés tiennent à l'écart des grands courants et figures de la poésie italienne de la première moitié du siècle. C'est au classicisme italien que se rattachent en effet ses premiers poèmes, qui chantent la « grâce sauvage « de Trieste, identifiée aux menus événements de sa propre vie quotidienne et / ou intime. Si ces poèmes n'ont rien que de très ordinaire, c'est de la plénitude avec laquelle le poète les vit que naît leur rareté. Le spectre de la dépression, qui durant l'après-guerre assombrit la vie de Saba, loin de troubler le chant du poète favorise paradoxalement une lumière absolue qui féconde les images, donnant à ses textes toute leur mesure. Conformément à la manière dont se construit, pierre à pierre, l'oeuvre poétique de Saba, indéfectiblement liée au projet autobiographique, toute sa production est rassemblée dans un recueil, le Canzoniere, dont les éditions se succèdent et s'enrichissent au fil du temps (1921, 1945, 1948, 1951 et enfin 1961 pour l'édition définitive), mais dont les chapitres ont pu toutefois être diffusés séparément (le plus souvent à compte d'auteur) : Poèmes de l'adolescence et de la jeunesse (Poesie dell' adolescenza e giovanili, 1900-1907), Poésies d'un soldat (Versi militari, 1908), Maison et campagne (Casa e campagna, 1909-1910), Trieste et une femme (Trieste e una donna, 1910-1912), Choses légères et vagabondes (Cose leggere e vaganti, 1920), l'Amoureuse Epine (l'Amorosa Spina, 1921), Paroles (Parole, 1934), Oiseaux (Uccelli, 1948), Presque un récit (Quasi un racconto, 1951), etc. À la lumière de Nietzsche et de Freud, dont il est déjà tout jeune un lecteur assidu et dont la lecture nourrit son oeuvre -- il dédie au traducteur de ce dernier, Edoardo Weiss, qui est aussi son analyste, le Petit Berto (Il piccolo Berto, 1929-1931) --, le poète Saba se fait le critique de lui-même dans Histoire et petite histoire du Canzoniere (Storia e cronistoria del Canzoniere, 1948). Il s'essaie aussi à la prose, dans un style sobre -- Souvenirs-Récits, 1910-1947 (Ricordi-Racconti, 1910-1947, posthume 1956) -- et laisse un roman posthume Ernesto (Ernesto, 1975). Longtemps déroutée par l'apparente simplicité de sa versification -- la reconnaissance de l'oeuvre de Saba ne date que du début des années cinquante -- la critique italienne s'accorde aujourd'hui à reconnaître cette oeuvre comme l'une des plus originales du XXe siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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