Ruy Blas
Publié le 09/11/2011
Extrait du document
Ruy Blas Victor Hugo
Introduction/ présentation de l’œuvre :
Ruy Blas (Victor Hugo), drame en cinq actes et en vers de Victor Hugo, joué pour la première fois en 1838, au Théâtre de La Renaissance à Paris, et paru la même année. Bien qu’épinglé par la critique et parodié dès l’année 1838, il remporte un vif succès auprès du public, il est joué quarante-neuf fois, avec des salles toujours pleines. Aujourd’hui encore, Ruy Blas est une des œuvres les plus jouées du dramaturge.
Auteur : Victor Hugo
C’est un homme prolifique, il a du talent pour tout. Quand il était adolescent, il disait « Je veux être Chateaubriand ou rien », ce qui montre son ambition. Très tôt, il commence à écrire.
Il est d’abord poète avec Les Odes, Les Contemplations (recueil lyrique qui parle de sentiments d’amour …) ou Les Châtiments (qui est quant à lui un recueil de poèmes contre Napoléon III). Ce sont donc des recueils aux thèmes très variés.
C’est aussi un romancier avec Notre Dame de Paris et Les Misérables. Jean Valjean dans Les Misérables est un ancien bagnard qui s’évade, change d’identité pour devenir M. Madeleine et décide de faire le bien. Il va ainsi recueillir Cosette, la fille de Fantine, qui habite chez les Ténardier.
Et pour finir, il est aussi un grand dramaturge avec Hernani et Ruy Blas. Il va d’ailleurs révolutionner le genre théâtral et écrire un manifeste important : la préface de Cromwell où il y refuse les règles trop strictes du classicisme. La structure qu’il applique à ses pièces est :
Nœud (Intrigue (Péripéties (Dénouement
De plus, il est aussi un homme politique engagé : il a d’abord été Bonapartiste avec Napoléon Ier puis Royaliste et enfin Républicain. Il s’engage contre des causes comme la peine de mort avec Claude Gueux ou Le Dernier Jour d’un condamné (l’abolition de la peine ne viendra que bien plus tard en 1980). Il va se battre aussi contre le travail des enfants avec notamment Mélancholia et pour les miséreux, les causes sociales.
L’arrivée au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte :
Louis Napoléon Bonaparte accède tout d’abord au pouvoir en se faisant élire président. Il fait ainsi deux mandats au bout desquels il se fait sacrer Empereur à vie. Hugo qui a écrit plusieurs pamphlets contre cet homme aux allures de dictateur se voit dans l’obligation de s’exiler sur les îles britanniques de Jersey puis Guernesey jusqu’à la bataille de Sedan, la chute de Napoléon III. Malgré son exile, il écrivait quand même et faisait passer ses idées en France par la Belgique.
Caractéristiques formelles :
- La pièce est entièrement en vers, qui sont des alexandrins.
- Parmi les trois règles du théâtre classique :
- l’unité de temps n’est pas respectée : Ruy Blas dure environ sept mois, au lieu d’une journée pour le théâtre classique. En outre, Hugo se défait du théâtre classique en plaçant l’action non dans les temps antiques mais dans les temps modernes.
- l’unité de lieu n’est pas non plus respectée : contrairement au lieu neutre du théâtre classique, le lieu de l’action varie lors des quatre premiers actes, l’espace est organisé par la très riche et précise didascalie au début de chaque acte : tantôt le premier acte se déroule dans le salon de Danaé dans le palais du roi, tantôt le quatrième et le cinquième dans une petite salle de la maison de Salluste
- bien que certains critiques le contredisent, l’unité d’action est la seule respectée, en effet la pièce est nouée autour d’une seule et même intrigue, la vengeance et le piège de Don Salluste formulé dès l’Acte I. En témoigne les deux champs lexicaux du piège et du diable – appliqués à Salluste – qui parcourent toute la pièce. Le stratagème de Salluste donne lieu à l’action amoureuse, Ruy Blas tentant de séduire la reine, et à l’action politique, le machiavélique Salluste tentant de faire tomber la souveraine. On a donc bien une seule intrigue, Ruy Blas et Salluste ont un même objet de quête.
Résumé :
Pour se venger de la reine d'Espagne, Don Salluste veut la déshonorer. N'ayant pu obtenir ce service de son cousin Don César, gentilhomme devenu bandit, il l'envoie au bagne, et lui substitue Ruy Blas, laquais amoureux de la reine. Cette dernière, délaissée par le roi incapable, pousse en secret Ruy Blas au faîte du pouvoir. Devenu premier ministre, il réprimande vertement les ministres qui ne pensent qu'à se partager le bien public. Après le duo d'amour entre la reine et Ruy Blas surgit Don Salluste, qui veut exécuter son plan machiavélique. La situation semble un temps sauvée par le retour comique de Don César. La reine tombe malgré tout dans le piège en se rendant à un rendez-vous compromettant que Ruy Blas n'a pu faire annuler. Surprise par Salluste, elle est perdue. Se rebellant, le laquais tue son maître et avoue son identité à la reine ; d'abord ulcérée, elle lui pardonne et l'appelle par son vrai nom au moment où, s'étant empoisonné, il rend son dernier souffle.
Acte I :
Le salon de Danaé dans le palais du roi, à Madrid.
Don Salluste de Bazan médite sur la disgrâce dont il est victime. Il vient d’être exilé de la cour, par la reine, doña Maria de Neubourg, en raison d’un enfant illégitime qu’il a eu avec une des suivantes de la reine. Il médite sa vengeance.
Il espère trouver en son cousin Don César de Bazan, jeune seigneur dévoyé, l’allié et l’instrument de sa vengeance. Mais don César, dans un sursaut d’honneur, refuse de prêter la main à ce complot.
Ruy Blas, valet de Don Salluste, resté seul avec Don César lui avoue son amour insensé pour la reine. Don Salluste, qui a tout entendu, a désormais son stratagème : il fait enlever don César et le fait vendre aux corsaires d’Afrique. Il lui substitue Ruy Blas, à qui il fait écrire deux lettres : une invitation pressante à une dame aimée, et la reconnaissance par Ruy Blas qu’il est son valet. Puis il ordonne à Ruy Blas de séduire la reine et de devenir son amant.
Acte II : Enfermée dans son palais, délaissée par le roi Charles II, surveillée par la camerera mayor, la reine confie son ennui loin de son Allemagne natale à sa suivante Casilda. Elle rêve à l’inconnu qui chaque nuit lui dépose un bouquet de fleurs et qui a osé y joindre une lettre d’amour. Entre Ruy Blas, transformé en écuyer, qui lui apporte un billet laconique dicté par le roi. Avec émotion, la reine reconnaît en lui l’auteur de la lettre d’amour.
Don Guritan, vieil aristocrate épris de la reine, devine cette idylle naissante et provoque Ruy Blas en duel. Pour le sauver, la reine exige que le vieil aristocrate jaloux parte sans délai pour Neubourg, en Allemagne, avec mission de remettre à son père un précieux coffret.
Acte III: La salle de gouvernement du palais royal. En 6 mois, Ruy Blas (qui porte toujours le nom de Don César) a fait une prodigieuse ascension politique. Ruy Blas qui, en effet, par la faveur de la reine, est devenu duc d’Olmedo, chevalier de la Toison d’or, secrétaire universel et premier ministre intègre. Ses succès provoquent la jalousie des grands du royaume et sa vie privée, très secrète, leur curiosité malveillante. Au conseil du gouvernement, Ruy Blas surprend les transactions infâmes des ministres et les fustige d‘une tirade méprisante : « Bon appétit, messieurs ! ». Il dénonce : le déclin de l’empire, l’exploitation du peuple, les luttes internes, la corruption de la police et des juges, les soldats qui travaillent pour le grand bandit Matalobos et le fait que les ministres ne s’occupent pas du tout des affaires de l’Espagne.
La reine, cachée dans un cabinet dérobé, a tout entendu. Elle avoue à Ruy Blas son admiration et son amour. Auparavant, elle le croyait « bon », mais après l’avoir vu avec les ministres elle le croit grand, intelligent et courageux Ruy Blas, ivre de bonheur et d’orgueil, savoure cette déclaration. Tout va bien pour Ruy Blas. Les rêves amoureux et politiques les plus fous de cet ancien laquais sont en train de se réaliser : la reine l’aime et il occupe un poste important au gouvernement qui lui permettra de sauver l’Espagne.
C’est alors que surgit Don Salluste, déguisé en valet. Il humilie Ruy Blas, lui rappelant qu’il n’est que son valet et aussi l’auteur d’une lettre où il reconnaît la bassesse de sa condition. Don Salluste ordonne à Ruy Blas de se rendre dans une maison secrète pour y attendre ses ordres. S’il refuse, sa liaison avec la reine sera rendue publique.
Actes IV : Une petite chambre dans la mystérieuse demeure où s’est rendu Ruy Blas. Après avoir envoyé un page afin d’avertir la reine de ne pas quitter son palais, Ruy Blas quitte la maison secrète de Don Salluste pour aller demander aide à Dieu.
Dans la maison, un homme tombe par la cheminée. Il s’agit de Don César revenu de l’Afrique, qui tout en se restaurant raconte ses aventures. Un laquais lui apporte mystérieusement une sacoche pleine d’argent. Cet argent est en fait destiné à Ruy Blas (le faux Don César). Salluste envoie cet argent, car dans l’acte III, scène 5, il a expliqué son projet pour éloigner la reine, et a ordonné à Ruy Blas de l’aider en lui promettant l’argent dont il aurait besoin. Le vrai César, ne comprend pas ce qui se passe mais l’accepte sans hésister.
Une duègne vient lui confirmer le rendez-vous avec la reine. Ce rendez-vous a en fait été organisé par Don Salluste. Don Guritan, revenu d’Allemagne, surgit avec deux épées en vue de son duel différé avec Ruy Blas. Don César le tue. César pense que Guritan est le mari jaloux de la femme avec qui il a arrangé son rendez-vous amoureux
Arrive Don Salluste. Don César lui apprend qu’il a tué Don Guritan et qu’il a rendez-vous avec la reine. Voyant ses plans compromis, Don Salluste réussit à faire arrêter Don César en le faisant passer pour le célèbre voleur Matalobos. César ne peut pas se défendre car il porte le manteau volé au Comte d’Albe.
Actes V: La même chambre la nuit. Ruy Blas, persuadé qu’il a réussi à avertir la reine du danger et à la sauver, veut s’empoisonner. Mais doña Maria, appelée par une autre lettre dictée à Ruy Blas par Don Salluste, est prise au piège. Elle apparaît. Don Salluste savoure sa vengeance. Il met en demeure la reine de choisir entre le scandale ou l’abdication et la fuite avec Ruy Blas. La reine est prête à abdiquer, lorsque Ruy Blas, déchiré, éperdu, l’arrête et confesse son véritable nom et son état. Révolté, il tue Don Salluste de son épée derrière un mur, boit le poison. Il a fait semblant d’être Don César, et avec le soutien de la reine il est devenu premier ministre — bien qu’il ne soit en réalité qu’un simple laquais. Si d’abord elle refuse de lui pardonner, quand elle voit la force de son amour et se rend compte qu’il meurt, elle lui pardonne l’appelle par son vrai nom de « Ruy Blas » pour qu’il puisse mourir heureux.
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