Rousseau et le langage
Publié le 12/10/2011
Extrait du document
Ce n’est pas la relation à la nature, mais la relation aux autres qui prescrit l’usage de la parole. En fait, c'est grâce au vivre ensemble des humains qu'il y a le développement du langage. Les langues sont nées dans le commerce domestique des pères, des mères et des enfants. Plus précisement, c'est la mère qui dicte à l'enfant les mots dont il devra se servir pour lui demander une chose. Les hommes ont eu besoin de la parole pour apprendre à penser. Le premier langage de l'homme, le langage le plus universel, le plus énergique, et le seul dont il eut besoin, avant qu'il fallût persuader des hommes assemblés, est le cri de la nature.Ce langage était en relation étroite avec son instinct animal. Comme ce cri n'était arraché que par une sorte d'instinct dans les occasions pressantes, pour implorer du secours dans les grands dangers, ou du soulagement dans les maux violents, il n'était pas d'un grand usage dans le cours ordinaire de la vie, où règnent des sentiments plus modérés. Ce langage fait partie de l'essence de l'homme, de sa nature.Quand les idées des hommes commencèrent à s'étendre et à se multiplier, et qu'il s'établit entre eux une communication plus étroite, ils cherchèrent des signes plus nombreux et un langage plus étendu: ils multiplièrent les inflexions de la voix, et y joignirent les gestes, qui, par leur nature, sont plus expressifs. Le langage, est directement lié aux pulsions de l'individu et correspond aux besoins de l'homme pour s'exprimer.
Liens utiles
- La fonction du langage poétique, dans l'Essai sur l'Origine des Langues et la Nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau
- Rousseau: Langage et convention
- ROUSSEAU: Les sages qui veulent parler au vulgaire leur langage au lieu du sien
- ROUSSEAU: langage et organes
- ROUSSEAU: Langage et idées générales