Devoir de Philosophie

Ronsard présente-il une image dégradée ou idéalisée de la femme?

Publié le 04/05/2013

Extrait du document

ronsard
Français, dissertation: Dans les sonnets XLIII(A) et XLV (B) du second Livre des Sonnets pour Hélène, Ronsard présente-t-il une image idéalisée ou dégradée de la femme? Manuel p. 248-249 et 507-509. Pierre de Ronsard est un poète du XVIe siècle faisant parti de la Pléiade. Il est célèbre pour ses oeuvres qu'il a publié tout au long de sa vie, notamment pour les Sonnets pour Hélène, la femme qu'il aime. Dans cette dissertation, nous allons étudier les sonnets XLII et XLV du second Livre des Sonnets pour Hélène où Ronsard exprime son amertume pour Hélène restant insensible à l'amour du poète. Nous nous demanderons alors si Ronsard présente une image idéalisée ou dégradée de la femme? Pour répondre à cette question, nous aborderons en première partie les aspects qui vont dans le sens d'une idéalisation de la femme, puis nous étudierons en deuxième partie en quoi les textes présentent davantage une vision dégradée de la femme. Dans les deux sonnets étudiés de Ronsard, on observe des aspects idéalisant la femme. Tout d'abord, le simple fait que la femme, Hélène en l'occurrence, soit le sujet d'un poème montre l'admiration que lui porte le poète. Bien que ces deux sonnets soient principalement axés sur l'expression de l'armertume que porte Ronsard à Hélène quant à son indifférence, la cruauté de Ronsard prouve alors l'idéalisation qu'il avait d'elle, qu'elle est ou a été sa muse, son inspiration. Par ailleurs, malgré le fait que Ronsard parle de la vieillesse et du temps qui passe il flatte tout de même la beauté d'Hélène même si cela est exprimé au passé dans le texte A: "j'étais belle". Le fait qu'il la compare à Hélène de Troie dans le texte B montre également que sa beauté n'est pas ordinaire car par le fait de sa grande beauté, Hélène de Troie a déclanché une guerre entre plusieurs nations. Enfin, dans le texte B, Ronsard parle de mythologie grecque dans la première strophe: "Jupiter", "Jumeaux", ou encore: "qui fit par sa beauté opposer toute Europe aux forces de l'Asie" faisant référence à la guerre de Troie. Cela nous indique alors que la beauté d'Hélène de Sugères est exceptionnelle, presque divine. Ces deux sonnets montrent en effet que Ronsard idéalise sa bien-aimée Hélène mais afin d'exprimer son amerture et sa déception, il la dégrade davantage. Ce faisant, Ronsard donne une image dégradée de la femme. En effet, le poète insiste sur le caractère éphémère de la beauté d'Hélène, et sur sa vieillesse approchant à grand pas dans le texte A: "Quand vous serez bien vieille", avec aussi le lexique de la vieillesse: "vieille", "fantôme", "os", "vieille accroupie". Comme nul n'échappe au temps, Ronsard insiste sur le fait qu'Hélène doit profiter de sa beauté restante pour l'aimer car si elle reste seule, il ne lui restera à la fin plus que des remords: "regrettant mon amour et votre fier dédain". Cependant, Ronsart lui offre une certaine immortalité par la puissance de sa poésie, pouvant prolonger sa beauté: "bénissant votre nom de louanges immortelles". Ronsard décrit également la vie monotone d'une femme âgée, en l'occurrence la future vie d'Hélène. Le poète insiste sur son âge, "bien vieille" dans le texte A, insiste aussi sur ses occupations calmes et monotones, "dévidant et filant", et met en place une métaphore de la fin de la vie par rapport à la fin de la journée "soir", "chandelle". Tout cela pour lui faire comprendre qu'elle doit se dêpécher de l'aimer avant de dépérir et de n'être plus aimée: "Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle". Par ailleurs, on observe dans le texte B que Ronsard utilise une façon subtile pour rabaisser Hélène. Il la flatte par le biais d'une comparaison à Hélène de Troie: "Celle, de qui l'amour vainquit la fantaisie" tout en rappelant discrètement que cette femme est la cause d'une guerre: "qui fit par sa beauté opposer toute Europe aux forces de l'Asie". De plus, Ronsard recommande a Hélène de vivre au présent et d'aimer tant qu'il en est encore temps, cela lui évitera d'avoir des regrets. Les 2 derniers vers mettent en avant le Carpe diem "cueille le jour" sans oublier les roses faisant référence à Eros, le dieu de l'amour. Il insiste également sur la fragilité de la vie. Au présent "aujourd'hui" (v.14) s'oppose au futur du vers 13 "demain". Ronsard met l'accent sur l'opposition entre l'insousciance d'Hélène et la mort sans échappatoire. Ainsi, Ronsard peint-il un portrait dégradé de la femme, mais pourtant, il continue de l'aimer et espère qu'elle cèdera à ses attentes. En conclusion, même si Ronsard aime Hélène et qu'il l'admire pour sa grande beauté, le fait qu'elle le repousse et reste indifférente à ses attentions le déçoit et le remplit de ressentiments qui le poussent à exprimer tout ce ressentiment dans ses poèmes. A travers ces provocations, Ronsard espère qu'Hélène vienne à lui car dans le texte A et B, il lui explique bien que tant qu'elle restera jeune et belle, elle se fera aimer, mais que quand le temps aura passé, plus personne ne se souciera d'elle, elle sera seule sans personne et regrettera le temps d'où elle était belle et aimée. Ainsi, même si dans ces deux textes, on peut en venir à penser que Ronsard idéalise la femme, l'image qui ressort principalement de ces textes est une image dégradée de la femme. Ronsard ne voit-il alors la femme que comme un objet qui devrait seulement répondre à ses attentes?

Liens utiles