Ronsard : Discours Des Misères De Ce Temps
Publié le 18/08/2010
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Ce poème appartient au Discours des misères de ce temps de Pierre de Ronsard, auteur du 17e siècle. Cette époque est marquée par les guerres de Religion de plus en plus nombreuses, fréquentes et violentes, conséquences de l’émergence du protestantisme. De nombreux écrivains en ont témoigné comme Ronsard dont la plume révèle un catholique fervent et engagé comme va le démontrer le texte étudié. I Les méfaits de l’Opinion. L’Opinion fait référence à la pensée réformée. A – Une dénomination péjorative de la pensée réformée. Le terme « Opinion « est employé ici dans un sens péjoratif et signifie le sens commun (ensemble de préjugés, de présuppositions, d’avis). « Ce monstre « : hyperbole qualifiant la pensée réformée, renforcée par un démonstratif à valeur de notoriété. « Ce « donne un effet de connivence entre l’auteur et ses lecteurs. Il révèle le sentiment de Ronsard à l’égard des protestants, en présupposant que le lecteur est d’accord avec lui. B – Les victimes de l’Opinion. Le poème est construit en 5 strophes ou ensembles avec la présence du mot « monstre « dans les deux premières strophes, ce qui souligne la responsabilité des réformés dans la violence qui s’exprime. 1ère strophe : noms faisant référence à la famille au sens large (fils, père, frère, sœur, oncle, neveu, serviteur, femme, mari…) Il y a un balancement de la symétrie (« l’oncle fuit son neveu, la femme ne veut plus son mari… avec au centre, l’Opinion. 2ème strophe : noms évoquant les métiers ou activités sociales (artisan, pasteur, marinier, marchand, écolier…) 3ème et 4ème strophe : évocation de lieux (lieux saints, Dieu en sa maison, cités, France). 5ème strophe : allégories des notions de « justice « et « raison «, idées qui ont déserté la France. Il y a au fil des strophes un élargissement du plus étroit au plus large : la guerre touche donc l’ensemble des hommes. Ronsard cherche ici à toucher toutes les catégories de population afin de les persuader des menaces qui pèsent sur le pays tout entier dans tous ses aspects. II La dénonciation de l’Opinion. A - Champ lexical de la violence. Le terme « arme « encadre de manière symbolique le texte avec une première apparition aux vers 1 – 2 et 3 de façon implicite puis une nouvelle mention au vers 37. Le vers 4 reprend l’image du sang, symbole des guerres civiles qui s’exercent à l’intérieur de la famille (ou la nation).Dans la 2ème strophe, on assiste à une métamorphose des outils du laboureur qui, d’outils pacifiques (faux, râteau) se transforment en outils de guerre (dague pointue, pique guerrière, couteau). Les vers 22 et 26 sont consacrés à la violence : « un assassinat et une pillerie « au vers 22 ; « la force, les couteaux, le sang et le carnage « au vers 26. La violence concerne aussi les cités (« ont brisé «). Violence renforcée par le rapprochement avec « furie «, « folle « et une allitération en f. La violence imprègne tout le texte, d’abord en termes isolés, puis à travers des vers entiers : il y a une gradation qui fait culminer la violence dans « la folie « et « la furie «. B – Champ lexical du désordre. Désordre implicite tout d’abord avec l’aberration de la violence exercée entre membres d’une famille (phénomène de rejet avec le terme « fuit «) et l’inversion des rapports habituels (« la femme ne veut plus son mari reconnaître « cf vers 8 : « abandon «, « sans ordre «, « sans loi «. Procédé analogue dans la 2ème strophe avec des comportements habituels modifiés (le prud’homme est devenu méchant, l’écolier se débauche). Bouleversement de valeurs : transformation des lieux de culte en dépôts d’ordures. L’image du poulain emballé prépare à la division liée à l’absence de raison de la fin du texte. Les guerres de religion introduisent à tous les niveaux (familial, social, religieux, politique) la violence et le désordre, générateurs d’insécurité. III Un texte engagé. A – La position de Ronsard Ronsard est hostile aux réformés. L’emploi de la 1ère personne est rare, sauf dans le possessif pluriel « notre France « qui marque l’attachement du poète à son pays bouleversé. Les termes associés au protestantisme sont négatifs, avec la répétition du mot erreur, ou encore l’idée d’une dérive soulignée par « faux «, « vaine apparence «, « folle « ou « la raison n’est plus autorisée «. L’image finale : France = un cheval emballé sur des voies néfastes : cela marque le risque encouru par ceux qui suivent la pensée réformée. Vers 27 : « tout va de pis en pis«. B – Un texte engagé. Cela apparaît à travers le thème du texte : violence et idée de désordre et de confusion, notion de guerre civile omniprésente. Cela se traduit aussi par la présence du locuteur, avec des marques de jugement et un lexique de sentiment. Cela se voit aussi à travers l’écriture, avec un accent sur la généralisation de ce qui est décrit (articles définis singuliers à valeur générale ou pluriels). Le poète englobe toutes les catégories d’hommes et de lieux pour un effet d’amplification et des formulations qui grossissent le trait. Présence de trois registres : - Pathétique (douleur) - Lyrique (engagement) - Polémique (qui doit participer au combat) Conclusion Ce texte est à ce point polémique qu’il fait participer à la fois le pathétique et le lyrique au combat visé, le combat contre la pensée réformée. Cette écriture vise à frapper les esprits et l’imagination, autant par les rythmes d’exagération que par les images.
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Procédé analogue dans la 2ème strophe avec des comportements habituels modifiés (le prud'homme est devenu méchant,l'écolier se débauche).Bouleversement de valeurs : transformation des lieux de culte en dépôts d'ordures.L'image du poulain emballé prépare à la division liée à l'absence de raison de la fin du texte.
Les guerres de religion introduisent à tous les niveaux (familial, social, religieux, politique) la violence et le désordre, générateursd'insécurité.
III Un texte engagé.
A – La position de Ronsard
Ronsard est hostile aux réformés.L'emploi de la 1ère personne est rare, sauf dans le possessif pluriel « notre France » qui marque l'attachement du poète à sonpays bouleversé.
Les termes associés au protestantisme sont négatifs, avec la répétition du mot erreur, ou encore l'idée d'une dérive soulignée par« faux », « vaine apparence », « folle » ou « la raison n'est plus autorisée ».L'image finale : France = un cheval emballé sur des voies néfastes : cela marque le risque encouru par ceux qui suivent la penséeréformée.Vers 27 : « tout va de pis en pis».
B – Un texte engagé.
Cela apparaît à travers le thème du texte : violence et idée de désordre et de confusion, notion de guerre civile omniprésente.
Cela se traduit aussi par la présence du locuteur, avec des marques de jugement et un lexique de sentiment.
Cela se voit aussi à travers l'écriture, avec un accent sur la généralisation de ce qui est décrit (articles définis singuliers à valeurgénérale ou pluriels).
Le poète englobe toutes les catégories d'hommes et de lieux pour un effet d'amplification et des formulationsqui grossissent le trait.Présence de trois registres :- Pathétique (douleur)- Lyrique (engagement)- Polémique (qui doit participer au combat) ConclusionCe texte est à ce point polémique qu'il fait participer à la fois le pathétique et le lyrique au combat visé, le combat contre lapensée réformée.Cette écriture vise à frapper les esprits et l'imagination, autant par les rythmes d'exagération que par les images.. »
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