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romain, art - peinture.

Publié le 15/05/2013

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romain, art - peinture. 1 PRÉSENTATION romain, art, art de l'Antiquité romaine qui s'étendait, à son apogée, des îles Britanniques à la mer Caspienne. Le début de l'art romain peut être lié à la fondation de Rome, en 753 av. J.-C. selon les Anciens, mais certains préfèrent le situer en 510 av. J.-C., année qui marque le terme de la domination étrusque et l'avènement de la République. La fin de l'art romain est préparée par la division de l'empire en deux États indépendants à la mort de Théodose Ier (395 apr. J.-C.), mais elle est effective avec la disparition de l'empire d'Occident en 476, l'empire d'Orient ayant donné naissance à l'Empire byzantin. Dans les derniers temps troublés de l'empire, Rome garde son éclat, mais cesse d'être le siège exclusif du pouvoir. Milan, Trèves, Aquilée, Thessalonique, Antioche prennent de l'importance à la fin du IVe siècle. Constantinople, nouvelle Rome inaugurée par Constantin en 330, devient la capitale de l'Empire, et Ravenne accueille la cour d'Occident en 402. Mais l'art romain ne s'est pas éteint ; il a survécu dans l'art byzantin et dans l'art chrétien occidental ; en outre, il a constitué, pour la Renaissance et pour l'époque baroque, une source féconde d'inspiration. On reconnaît traditionnellement deux grandes périodes dans l'art romain : l'art républicain puis, après l'avènement d'Auguste en 27 av. J.-C., l'art impérial. Cette seconde période s'articule en plusieurs phases qui correspondent aux grandes dynasties d'empereurs -- Julio-Claudiens, Flaviens, Antonins, Sévères --, puis à des régimes particuliers -- les empereurs militaires, la tétrarchie --, que prolonge le Bas-Empire (324-467). Le cadre de l'art romain est d'abord celui de la cité de Rome, qui participe de la culture commune aux cités d'Italie, avec des composantes héritées des civilisations indigènes, d'autres des civilisations étrusques et d'autres encore empruntées aux colonies grecques établies depuis le VIIIe siècle av. J.-C. sur les rivages méridionaux de la péninsule. La conquête des royaumes hellénistiques a renforcé la familiarité des Romains avec l'art grec et leurs contacts avec d'autres traditions artistiques et, par la suite, a introduit une extrême diversité dans ses productions. Elle découle aussi de la « démocratisation « de l'art ; il est vrai qu'il est fortement lié à l'institution impériale, mais il concerne toutes les catégories sociales, du patricien de Rome au soldat de Rhénanie, en passant par le milliardaire athénien et tel affranchi. Malgré cette richesse, nous connaissons peu d'artistes. 2 ARCHITECTURE Notre connaissance de l'architecture romaine se fonde sur les vestiges conservés, très abondants, et sur d'autres sources, notamment le traité d'architecture en dix livres, De architectura, rédigé par Vitruve et dédié à Auguste. 2.1 Utilisation des ordres architecturaux Les Romains conservent l'ordre dorique et l'ordre ionique grecs ; ils développent un ordre corinthien, qui devient prépondérant, en associant au chapiteau une corniche particulière, alors qu'en Grèce le chapiteau corinthien s'intègre dans l'ordre ionique ; ils inventent aussi un chapiteau composite, à feuilles d'acanthe corinthiennes et à volutes ioniques. Ils mélangent les ordres, dont les éléments sont souvent utilisés dans la décoration architecturale, comme sur les façades de scènes ou au Colisée, à Rome (70-80 apr. J.-C.). Les colonnades entourent les temples, bordent les portiques et aussi certaines grandes rues. Elles participent de la tendance classique et de la tendance baroque qui traversent l'architecture romaine. 2.2 Matériaux et méthodes de construction À partir de l'époque républicaine, la pierre taillée est abondamment employée dans les constructions, avec d'autres matériaux : bois pour les charpentes et les huisseries, terre cuite pour les tuiles et des plaques de revêtement, etc. À l'époque impériale, les carrières (propriétés de l'empereur) se multiplient, et les pierres les plus prisées s'exportent à travers tout l'empire. À Rome, le tuf d'Italie centrale côtoie le marbre blanc de Grèce, d'Asie Mineure et de Luna (actuelle Luni, près de Carrare, Italie). Des marbres colorés, utilisés comme placages, donnent un aspect luxueux aux bâtiments. La forme et l'assemblage des pierres déterminent différents appareils. D'aspect monumental, le grand appareil met en oeuvre des blocs d'une certaine taille ; il s'agit habituellement de l' opus quadratum, connu des Grecs et des Étrusques, où les blocs parallélépipédiques se disposent en files, ou en assises, de hauteur constante. Ils sont liés entre eux par des pièces métalliques -- les scellements --, quelquefois par du mortier, et leurs faces présentent éventuellement des reliefs ; des bossages rustiques, en vogue à l'époque de l'empereur Claude Ier (42-54) apparaissent sur la Porte majeure (Porta Praenestina), à Rome. Cet appareil constitue toute l'épaisseur de la construction ou seulement ses faces visibles, si celle-ci est en « béton «. L'opus caementicium, maçonnerie concrète qui a l'aspect du béton, constitue incontestablement un apport capital des Romains à l'évolution de l'architecture. Il s'obtient en mêlant des moellons de toutes sortes à un mortier de qualité. Ce mortier, utilisé par ailleurs pour réaliser les joints entre les blocs ou les briques, ou pour enduire des surfaces, résulte d'un mélange de chaux et de différents produits -- appelés agrégats, principalement du sable (de sablière, de rivière ou volcanique, « la pouzzolane «) et de l'eau --, dans des proportions variables. Le béton pouvait être mis en forme dans des coffrages et utilisé seul (opus incertum), ou former le remplissage des murs et des voûtes. Les arcs et les voûtes construits en pierre existent depuis la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C., mais la voûte connaît, surtout à partir du IIe siècle apr. J.-C., un développement remarquable grâce, précisément, à l'emploi du béton qui en rend la fabrication beaucoup plus facile. La voûte concrète donne véritablement aux Romains les moyens de leurs réalisations les plus prodigieuses. Elle permet de couvrir les grandes salles sans les supports intérieurs qui auraient été nécessaires dans une architecture par empilage, comme l'architecture grecque ; elle favorise ainsi le gigantisme des thermes, l'édification des basiliques. Les coupoles s'y rattachent ; certaines tiennent du prodige technique. Les arcades et les voûtes fournissent, en outre, des structures portantes ; elles interviennent dans l'aménagement de terrasses monumentales, comme au sanctuaire de la Fortuna Primigenia à Préneste (aujourd'hui Palestrina, sud-est de Rome ; fin du IIe siècle av. J.-C.), et dans les théâtres et les amphithéâtres, où les voûtes servent aussi de couloirs de circulation. Outre l'opus quadratum, d'autres appareils sont utilisés conjointement avec le béton ; certains combinent différents matériaux, disposent les éléments selon plusieurs directions, etc. La brique constitue alors le complément idéal du « béton «, dont elle accompagne l'expansion ; les immeubles d'habitation, les thermes et les entrepôts d'Ostie en conservent le témoignage. On tire de la brique des effets décoratifs, mais les décors plus riches ne manquent pas ; un exemple a été cité et d'autres seront évoqués ci-dessous. 2.3 Les types d'édifices 2.3.1 Les temples Les temples romains présentent des formes variées, dans lesquelles s'expriment les héritages étrusque et grec, mais aussi un goût original pour l'ampleur des volumes, la richesse du décor, la mise en scène. Les plus nombreux sont rectangulaires, mais il existe aussi des temples ronds. Le coeur du temple est la cella, salle qui abrite la statue de culte. Dans un temple courant, un vestibule (le pronaos) précède la cella ; des portiques bordent certaines faces ou entourent le bâtiment. Des supports intérieurs soutiennent la toiture et enrichissent la construction, dont les murs s'ornent éventuellement de niches à frontons et de moulures sculptées. Le temple se dresse, en général, sur un podium qui contribue à sa majesté. Le podium est d'origine étrusque, tandis que le péristyle, assez rare, est grec. Les constructeurs font un large usage de l'ordre corinthien, des colonnes et des piliers engagés, qui semblent partiellement pris dans les murs. La sculpture en relief et en ronde-bosse joue un rôle dans la décoration. Le temple s'élève habituellement dans un sanctuaire rectangulaire, contre le petit côté opposé à l'entrée, mais le paysage peut être aménagé pour le mettre en valeur, comme au sanctuaire de la Fortuna Primigenia à Préneste (aujourd'hui Palestrina, fin du IIe siècle av. J.-C.). Le Capitole, temple construit à Rome (510 av. J.-C.) sur la colline du même nom pour la triade Jupiter-Junon-Minerve (divinités majeures de la cité), comportait trois cellas, selon la tradition des Étrusques qui avaient introduit le culte. Les capitoles des autres villes conservent ce plan ou adoptent une cella unique. L'un des premiers temples en marbre de Rome, le temple dit « de Vesta «, sur le Forum Boarium (fin du IIe siècle av. J.-C.), avec sa cella circulaire et sa couronne de colonnes implantées sur un soubassement à degrés, apparaît comme une adaptation des précieuses tholos (rotondes) grecques. En revanche, la Maison carrée de Nîmes correspond au temple romain typique, dit « pseudo-périptère « : les colonnes sont engagées dans les murs de la cella, sauf à l'avant où elles délimitent le pronaos. Une fois ce type élaboré, les réalisations exceptionnelles ne cessent pas. Le temple de Vénus et Rome (121-136 apr. J.-C.), entrepris à Rome par l'empereur Hadrien, réunit dans un péristyle corinthien deux spacieuses cellas voûtées, terminées par une abside abritant la statue et ouvertes, l'une à l'est, l'autre à l'ouest. La coupole hémisphérique du Panthéon de Rome est célèbre ; ce temple grandiose, dédié par Hadrien à tous les dieux, a pour cella une rotonde dont le diamètre égale la hauteur (43 m). Perçant la coupole en son sommet, un oculus (9 m de diamètre) éclaire l'intérieur, dont les murs sont ornés de niches et, comme le sol, revêtus de marbre coloré. Le porche rectangulaire en saillie compte huit colonnes corinthiennes sur sa façade surmontée d'un fronton. Le décor envahit l'architecture du temple de Bacchus à Baalbek (v. 150 apr. J.-C., Liban), oriental par ses aménagements particuliers, tandis que le petit temple voisin dit « de Vénus « ( IIIe siècle apr. J.-C.) propose des jeux de courbes baroques. 2.3.2 Les basiliques La basilique, édifice romain caractéristique, remplit principalement une fonction commerciale et judiciaire. Il s'agit d'une grande salle rectangulaire, souvent terminée par une abside, et divisée par des colonnades en trois ou cinq nefs, dont celle du centre est surélevée ; la lumière entre par des fenêtres percées dans les parties hautes. La plus ancienne est celle de Pompéi (IIe siècle av. J.-C.), apparue avant les trois basiliques construites sur le Forum romain, dont la basilique Aemilia (179 av. J.C.). Les forums impériaux de Rome montrent l'évolution de ce type de bâtiment. La basilique de Maxence (début du IVe siècle apr. J.-C.) achevée par Constantin, qui contenait une statue colossale, formait la salle la plus spacieuse de l'Antiquité ; couverte de voûtes en berceau et de voûtes d'arêtes, à l'imitation des thermes, et faite pour accueillir des foules, elle annonce les cathédrales. 2.3.3 Les édifices de spectacle Les premiers théâtres romains datent de la fin de la République. Le théâtre romain est un édifice compact constitué de trois parties, les gradins (cavea), l'orchestra, en demi cercle, et l'édifice scénique ; les acteurs évoluent sur une scène basse devant un mur très orné (frons scenae). Les théâtres peuvent être implantés en terrain plat, car les gradins ne s'établissent pas sur une pente naturelle, comme dans les théâtres grecs, mais sur des substructions voûtées. Pour les concerts, les Romains disposent d'un bâtiment couvert, l'odéon. L'amphithéâtre (littéralement « théâtre en rond «), destiné aux chasses et aux combats de gladiateurs, se compose d'une arène et de gradins elliptiques ; certains aménagements, comme les cages des fauves, se trouvent en sous-sol. L'amphithéâtre de Pompéi est l'un des plus anciens (70 av. J.-C.) ; le plus imposant, le Colisée de Rome (70-80 apr. J.-C.), peut accueillir environ 50 000 spectateurs. Ces bâtiments, particulièrement représentatifs de la civilisation romaine, se rencontrent dans tout l'empire, comme en Libye (théâtre de Sabratha, 180 apr. J.-C.) ou en Tunisie (amphithéâtre de Thysdrus, aujourd'hui El Djem, début du IIIe siècle apr. J.-C.). Il en va de même pour le stade et l'hippodrome, appelé cirque ; la spina, sorte de longue base portant divers éléments, marque l'axe de la piste autour de laquelle tournent les chars ; les gradins s'incurvent à une extrémité. Le palais de Maxence, à Rome, offre un bon exemple de cirque (512 m sur 81-85 m ; début du 2.3.4 IVe siècle apr. J.-C.). Il existait aussi des bassins pour les batailles navales. Les thermes Les thermes apparaissent particulièrement représentatifs de la civilisation romaine. Il s'agit d'établissements de bains qui, au-delà de l'hygiène, favorisent le sport, l'épanouissement du corps et de l'esprit, ainsi que la vie sociale ; par ailleurs, ils offrent une démonstration brillante des capacités techniques des Romains. Après des débuts simples, des thermes déjà luxueux sont construits à Pompéi à la fin du IIe siècle av. J.-C. ainsi que de grands thermes publics installés à Rome par Agrippa vers 25-19 av. J.-C. Aux thermes de Néron, à Rome (v. 52 apr. J.-C.), apparaît le plan appelé à devenir caractéristique des thermes impériaux, qui se multiplient dans la capitale et dans les villes de l'empire (Trèves, Lutèce). Sur l'axe de l'ensemble se succèdent les principaux locaux liés au bain : piscine (natatio), bains froids (frigidarium), bains tièdes (tepidarium), bains chauds (caldarium), bordés de salles de chauffe. De part et d'autre s'agencent deux ensembles symétriques qui comprennent l'un et l'autre une entrée, un vestiaire (apodyterium), une grande cour à péristyle sur laquelle donnent de petites pièces, la palestre, sorte de gymnase. Des salles de conférences, des bibliothèques et des musées complètent ces ensembles qui bénéficient de progrès techniques sous Trajan (98-117 apr. J.-C.) et connaissent un développement spectaculaire sous Septime Sévère (début du IIIe siècle apr. J.-C.). Les réalisations tardives occupent des surfaces énormes -- 11 ha pour les thermes de Caracalla, à Rome, achevés en 216 apr. J.-C. ; 14 ha pour ceux de Dioclétien (298-306 apr. J.-C.) --, étonnent par la hardiesse de leurs voûtes, ainsi que la richesse des mosaïques et des sculptures qui les décorent. Naturellement, les thermes privés, et bien des établissements publics, n'avaient ni cette ampleur, ni cette complexité. L'architecture de l'eau comprend aussi d'innombrables fontaines ; on distingue les nymphées, fontaines monumentales parées d'un important décor ; Hérode Atticus avait construit à Olympie un nymphée ( IIe siècle apr. J.-C.) décoré des statues des membres de la famille impériale et de celle de sa femme, Annia Regilla. 2.3.5 Les ouvrages d'art L'architecture romaine est largement urbaine, mais certains grands ouvrages concernent plus spécialement l'aménagement du territoire. Pour contrôler et développer les territoires conquis, et également faire du commerce, les Romains construisent d'innombrables routes, au tracé rectiligne caractéristique ( voir voies romaines). Ils excellent également dans la construction des ponts qui, à partir du milieu du IIe siècle av. J.-C., font appel à l'arc et à la voûte. Les mêmes besoins amènent la création de ports. Celui d'Ostie est réalisé à l'embouchure du Tibre au prix de travaux considérables pour assurer le ravitaillement de Rome. Une ville se développe à l'arrière des bassins creusés par Claude (4254 apr. J.-C.) et Trajan (98-117 apr. J.-C) ; elle comprend des entrepôts et des immeubles susceptibles de servir à la fois d'habitation et de local commercial. Des aqueducs amènent vers les villes l'eau des sources éloignées. Les fontaines et les thermes en consomment de grandes quantités, de même certaines installations artisanales comme les moulins. En outre, les maisons riches peuvent être alimentées en eau courante. L'aqueduc de Carthage (IIe siècle apr. J.-C.) parcourait 132 km. Les ponts (dits « aqueducs «) construits pour leur faire franchir les vallées, comptent parmi les réalisations les plus impressionnantes de l'architecture romaine. Le pont du Gard (Ier siècle apr. J.-C.) a résisté au temps comme beaucoup d'autres et offre un exemple rare d'agencement à trois ponts superposés. Plus long, l'aqueduc de Ségovie (Ier siècle apr. J.-C.) compte cent dix-neuf arches ; celui d'Éphèse (Ier siècle apr. J.-C.) est peut-être le plus esthétique. Afin de protéger les limites de l'empire, les Romains édifient des lignes de forts ou des remparts (voir limes) ; le mur d'Hadrien subsiste en Grande-Bretagne. Les villes des régions frontières sont elles-mêmes des places fortes ceintes de murailles, comme Timgad. La peur des invasions pousse l'empereur Aurélien (v. 272 apr. J.-C.) à entreprendre la construction d'un vaste rempart autour de Rome. 2.3.6 Les tombeaux Les tombes sont généralement situées hors des villes, au bord des routes. Elles se présentent sous des formes variées qui reflètent les goûts, les préoccupations et le statut social de leurs commanditaires, et parfois des traditions locales particulières ; le mode d'ensevelissement, d'inhumation ou d'incinération a également une importance. Il est question ici des tombes construites et de tous les « monuments funéraires «, pouvant être de simples stèles ou des autels. Deux types prédominent : la rotonde d'allure massive, auparavant employée chez les Étrusques, et la construction élancée, magnifiée auparavant dans le monument funéraire du roi Mausole (milieu du IVe siècle av. J.-C.), à Halicarnasse ; l'appellation mausolée, donnée à une sépulture imposante quel que soit son aspect, vient de ce tombeau, qui figurait parmi les Sept Merveilles du monde. Octave (futur empereur Auguste) se fait construire sur le Champ de Mars, à Rome, un mausolée cylindrique de 87 m de diamètre et presque 40 m de hauteur, contenant plusieurs chambres funéraires, et couronné d'un tertre pourvu d'arbres. Moins imposante, la rotonde du mausolée d'Hadrien (135-139 apr. J.-C.), devenue le château Saint-Ange, portait un revêtement de marbre somptueux, des statues à son sommet et d'autres sculptures. Le mausolée de la famille des Julii à Glanum (aujourd'hui Saint-Rémy-de-Provence, entre 30 et 20 av. J.-C.), présente au contraire une forme en tour ; un soubassement carré, sculpté, porte un arc quadrifront que surmonte un petit temple circulaire abritant les statues des défunts. Parallèlement apparaissent des monuments originaux comme, à Rome, la pyramide de C. Cestius (époque d'Auguste, inspirée de l'architecture égyptienne) et le monument d'Eurysaces (fin du Ier siècle av. J.-C.), édifice d'un boulanger enrichi, orné de trous imitant probablement des mesures à blé, et de reliefs montrant la fabrication du pain. Seuls les plus riches peuvent s'offrir de tels monuments. Pour les autres, il existe d'innombrables tombes collectives, comme celle qu'a fondée à Rome Pomponius Hylas (seconde moitié du IIe siècle apr. J.-C.) ou celle des affranchis des Julio-Claudiens. Ce sont des hypogées (aménagements souterrains) voûtés comportant des niches, souvent des centaines, où sont déposées les urnes cinéraires ; la ressemblance avec des pigeonniers explique leur nom : columbaria. Les premiers chrétiens de Rome ont enterré leurs morts dans des souterrains, les catacombes. Certaines régions de l'empire (ou territoires sous influence romaine) se caractérisent par des formules particulières, comme les tours renfermant des columbaria de la région de Palmyre (Syrie) ; à Pétra (Jordanie), des chambres mortuaires sont creusées dans des falaises et présentent des façades très élaborées, à l'image des palais hellénistiques d'Alexandrie, sculptées dans la roche naturelle. 2.4 L'organisation des villes 2.4.1 Plan urbanistique classique Fondée sous la forme d'une confédération de villages, Rome s'est développée de manière anarchique. Les colonies, conçues en une seule fois, présentent un plan régulier qui contraste avec les agglomérations chaotiques, dont Rome n'est que l'exemple le plus spectaculaire. La ville est carrée, entourée d'une enceinte et traversée par deux rues principales perpendiculaires, le cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest), qui aboutissent à des portes. Des rues secondaires, parallèles aux premières, délimitent des îlots (insulae) renfermant des maisons et des bâtiments publics ; le forum occupe plusieurs îlots à l'intersection des grands axes. L'urbanisme régulier a une origine grecque et a été occasionnellement adopté par les Étrusques ; la forme précise de la ville romaine correspond, par ailleurs, à celle du camp militaire romain. Timgad, en Algérie (100 apr. J.-C.) en offre une bonne illustration : le développement irrégulier de la ville, au-delà de l'enceinte, montre aussi que ce cadre peut être gênant et transgressé. L'application dans des sites en pentes conduit à des aménagements en terrasses dont Préneste constitue un exemple grandiose. Les grandes cités de l'Orient romain, éventuellement régulières elles aussi, sont parcourues par une longue avenue bordée de colonnades, visible par exemple à Apamée et à Palmyre (Syrie). Elle a un rôle esthétique, mais également économique, puisque, sous les portiques, s'ouvrent des boutiques ; avant tout, elle donne une unité à l'agglomération. Traditionnellement, les activités commerciales trouvent place sur le forum, de même que d'autres actes majeurs de la vie publique civile et religieuse. Le forum typique se présente comme un rectangle bordé de portiques et renfermant trois bâtiments principaux : un temple dédié aux divinités protectrices de la cité, le capitole, souvent placé sur un petit côté de la place qu'il domine ; la curie, salle de réunion du Sénat à Rome, et ailleurs salle de réunion du conseil municipal ; enfin, la basilique. Le temple des forums impériaux aménagés aux abords du vieux forum romain accueille le culte impérial. Sur le forum ou à proximité, on peut trouver un tabularium pour les archives, une bibliothèque comme celle d'Hadrien à Athènes et celle de Celsus à Éphèse (v. 100 apr. J.-C., servant également de tombeau). Les thermes et les édifices de spectacle ne sont pas spécialement liés au forum, mais, pour les plus grands, plutôt à la périphérie de la ville. 2.4.2 Les marchés et les boutiques Des marchés (macellum, pluriel macellums ou macella), voire parfois de véritables centres commerciaux, complètent le forum ; ce sont, en général, des places bordées de colonnades ; les matériaux ou des pavillons, comme à Leptis Magna, leur confèrent un aspect luxueux. La porte du marché de Milet (170 apr. J.-C.) est dotée d'une riche façade inspirée des théâtres. Les marchés de Trajan, aménagés par Apollodore de Damas sur les pentes du Quirinal à Rome, forment un luxueux hémicycle concave à deux étages d'arcades au-dessus du forum. Par ailleurs, des boutiques (tabernae) installées au rez-de-chaussée des maisons et, le cas échéant, associées à des ateliers, bordent les rues de toute la ville. On visite à Pompéi la boulangerie de Modestus, l'atelier du fabricant de draps Verecundus qui a gardé l'enseigne publicitaire peinte sur sa façade, etc. Les tavernes (thermopolia) sont nombreuses. 2.4.3 Domus et insula Nous nous faisons une idée de la maison romaine (domus) d'après celles mises au jour à Pompéi ; pourtant, toutes ne possédaient pas le même charme. Le type ancien, étrusco-italique, comprend une entrée étroite (fauces) débouchant sur la salle principale (l'atrium) dont le plafond comporte une ouverture (compluvium) ; un bassin situé au-dessous (impluvium) recueille l'eau de pluie, qui va dans une citerne ; à l'arrière de l'atrium s'ouvrent le tablinum, sorte de bureau, une salle à manger (triclinium), des chambres à coucher (cubicula) et, sur les autres côtés, une cuisine (culina) ainsi que des pièces de service. La maison a souvent un étage et un petit jardin (hortus). Les pièces du rez-de-chaussée situées sur la rue peuvent servir de boutiques. Ces aménagements sont reconnaissables dans une grande demeure aristocratique construite sur le Palatin à Rome, à la fin du VIe siècle av. J.-C. et déjà dotée d'un système d'évacuation des eaux usées. Souvent, les maisons possèdent des salles de bains et des latrines. À la fin de la République, la maison romaine devient plus complexe et plus luxueuse. Des colonnes apparaissent dans l'atrium, où elles soutiennent les angles et parfois les bords de l'ouverture du toit. Derrière l'atrium s'installe une cour à péristyle, qui renferme un jardin et autour de laquelle s'agencent de nouvelles pièces, dont la plus importante, l'oecus, est largement ouverte. Éventuellement, un deuxième jardin s'étend au-delà, et la maison se développe aussi en largeur. La décoration s'enrichit. La peinture et l'eau jouent un grand rôle. On prend pour modèles les maisons hellénistiques et parfois les palais ; c'est le cas de la maison du Faune, construite au début du IIe siècle av. J.-C., la plus grande (3 000 m2) des magnifiques maisons concentrées dans la région de Pompéi. La grande mosaïque de la Bataille d'Alexandre qui l'ornait (aujourd'hui au Musée archéologique national de Naples) a contribué à évoquer une résidence princière. Les belles demeures de la capitale montrent un esprit différent. La partie où le maître reçoit ses clients se développe ; les peintures contribuent à en faire un cadre impressionnant en montrant de grands monuments, éventuellement des architectures palatiales. Il a existé, outre les maisons particulières, des immeubles à étages (insulae), parfois six, malgré des limitations à trois ou quatre, construits en béton et en brique, dont les propriétaires louaient les appartements. Ils ont été nombreux à Ostie et à Rome même. On estime que 90 p. 100 des habitants vivaient dans 45 000 maisons de rapport, où ils souffraient de la saleté, du bruit, de la chaleur et du froid. 2.4.4 Les palais et les villas romaines Auguste, premier empereur de Rome, a habité une maison simple sur le Palatin ; les empereurs suivants se sont fait édifier des palais. La Maison dorée (Domus Aurea) de Néron présente déjà une grande complexité, avec une vaste salle à manger. Mais c'est l'architecte Rabirius qui construit pour Domitien (80-90 apr. J.-C.), sur le Palatin, le premier palais véritablement impérial ; il s'articule en une partie résidentielle, la Domus Augustana, et une partie officielle, la Domus Flavia, réunissant un vaste triclinium, une imposante salle du trône et une basilique. S'y trouvent aussi des cours, des fontaines, des loggias, un jardin. Septime Sévère y ajoute un nymphée grandiose, le Septizodium (203 apr. J.-C.). Les villas -- résidences de plaisance construites par de riches Romains, à la périphérie des villes ou en bord de mer -- évoquent, plus encore que les maisons, un certain art de vivre. Ce sont des propriétés avec des parcs, des lacs, des grottes, des tombeaux, des thermes, etc. Les empereurs ont également fait aménager des retraites, ou simplement des résidences, répondant à leurs aspirations personnelles. La villa Hadrien (118-134 apr. J.-C.), près de Tibur (Tivoli), est justement célèbre ; elle regroupe des bâtiments raffinés, parfois énigmatiques, dont les plus admirés pour leur originalité et la virtuosité qui s'y déploient sont le Théâtre maritime, la Place d'or et la colonnade entourant le bassin du Canope. D'autres ensembles rappellent les villas aristocratiques, en plus somptueux, comme celui édifié par Maxence au bord de la Via Appia, près de Rome, ou encore la résidence de l'empereur Dioclétien, dans laquelle il s'est retiré après avoir abdiqué (305 apr. J.-C.), à Split (Croatie), au bord de la mer Adriatique. 3 SCULPTURE La sculpture romaine présente une grande diversité dans les matériaux, les formats, les fonctions, les types et les styles. La statuaire s'épanouit avant tout dans le portrait ; le relief produit des tableaux qui résument parfois des scènes complexes, comme des batailles, mais se distingue par le goût de la narration. 3.1 Arcs de triomphe L'importance du décor des arcs de triomphe conduit à les rattacher à la sculpture, ainsi que d'autres formes de monuments honorifiques et commémoratifs pourtant construits. Les premiers arcs honorifiques, offerts par la famille du dédicataire, remontent à l'époque républicaine ; à cheval sur des voies particulières, ils portent des statues de dieux ou celle du personnage honoré, ainsi élevé au-dessus de l'humanité ordinaire. À l'époque impériale, l'arc honore l'empereur ou un général de l'entourage impérial ; sa forme se complique et devient plus monumentale. On assimile aux arcs de triomphe les arcs simplement honorifiques et les portes en forme d'arcs. L'arc triple offre un passage secondaire de chaque côté du passage central. On appelle tétrapyle ou quadrifront un arc qui couvre un passage en croix, avec quatre façades à une baie. Différents éléments soulignent ou ornent les articulations de la structure : entablement, colonnes, frontons, niches ; des caissons décorent les voûtes. Un attique surmonte l'ensemble, sorte de socle qui peut porter une inscription dédicatoire, des statues et, souvent, le char triomphal. Le monument présente également des reliefs utilisés comme moyen de propagande. Ils rappellent le triomphe du destinataire et ses exploits militaires (batailles, reddition des vaincus), mais aussi, parfois, des circonstances propres à illustrer ses qualités morales. Ce dernier aspect est accentué sous Hadrien, administrateur plutôt que conquérant ; valeureux et pieux, il affronte des bêtes sauvages à la chasse, célèbre des sacrifices. Les distributions au peuple sont importantes à la fin de l'Antiquité ; l'empereur représente la Providence. Des allégories, victoires, saisons, génies, etc. concourent à montrer la puissance de l'empereur et de l'empire. Comme les thèmes, le style varie avec le temps. Nombre des arcs érigés à Rome et à travers l'empire sont toujours debout. L'arc de Suse (8 av. J.-C.) montre l'introduction des colonnes et de l'entablement réalisée sous Auguste. À Rome, celui de Titus (80-85 apr. J.-C.), un arc à baie unique, est célèbre pour ses reliefs qui figurent, dans un savant style illusionniste hérité de la Grèce, le triomphe du vainqueur des Juifs, avec les porteurs des butins -- parmi les dépouilles se trouve le grand chandelier du temple de Jérusalem. Au sommet, Titus apparaissait dans un char tiré par quatre éléphants. Celui de Septime Sévère (203 apr. J.-C.), à l'ouest du Forum, présente, sur ses façades à colonnes, un décor allégorique traditionnel, mais dans les passages latéraux, des images des campagnes contre les Parthes, dans un style populaire, brutal et expressif. Quant à l'arc de Constantin, édifié entre 312 et 315 apr. J.-C., il incorpore des morceaux de monuments de Trajan, d'Hadrien et de Marc Aurèle, autant pour mettre en lumière la durée et la continuité de l'empire que par économie. Sur les reliefs nouveaux, de conception simple, Constantin combat contre Maxence et procède à une distribution au peuple de Rome. À travers les arcs provinciaux s'exprime la cohésion de l'empire. L'arc d'Orange (15 av. J.-C. ou 25 apr. J.-C.), l'un des premiers exemples à trois baies, porte deux attiques superposés et un décor d'armes et de trophées. Sur l'arc quadrifront offert à Septime Sévère et à sa famille, à Leptis Magna (206-209 apr. J.-C.), une frise relate la visite de l'empereur dans sa ville natale. Un arc quadrifront est aussi élevé pour Galère, à Thessalonique (297-305 apr. J.-C.), sa résidence ; l'espace central est couvert d'une coupole ; l'indifférence au cadre, le haut-relief, les contrastes, la conception symbolique, qui caractérisent la représentation des victoires sur les Perses, anticipent sur le Moyen Âge. 3.2 Colonnes et autels honorifiques Certains monuments honorifiques romains consistent en une colonne -- ou un groupe de colonnes --, surmontée de la statue du personnage honoré. Les colonnes des empereurs atteignent une richesse et un format exceptionnels ; la plus remarquable est la colonne historiée installée par l'architecte Apollodore de Damas sur le Forum de Trajan, à Rome où on la voit aujourd'hui, portant la statue de saint Pierre. La colonne Trajane (dédiée en 113 apr. J.-C), en marbre, a un diamètre de 3,80 m, une hauteur de 33 m et de 40 m avec la base. Elle est creuse et abrite un escalier, tandis qu'une frise sculptée longue de 200 m s'enroule en spirale ascendante autour du fût. Elle retrace dans l'ordre chronologique les campagnes de Trajan contre les Daces (en Roumanie actuelle). Les épisodes choisis s'enchaînent, seulement séparés par des arbres et, pour chacun, le cadre est indiqué en détail : le champ est entièrement occupé par des constructions, des éléments naturels, parmi lesquels les personnages évoluent à différents niveaux. Le spectateur suit le récit en tournant autour du monument ; le retour de certains motifs, notamment l'empereur et ses proches, facilite sa lecture. La base devait renfermer les cendres de Trajan ; la colonne constitue son monument funéraire. Elle s'élevait entre deux bibliothèques, qui évoquent l'immortalité prodiguée par les Muses, et en face du temple consacré après sa mort à l'empereur divinisé. Une colonne de granit lisse sur une base à reliefs a été dressée sur le champ de Mars en l'honneur d'Antonin, mort en 161 apr. J.-C., et de Faustine. Pour sa part, la colonne Aurélienne, érigée par Commode (180-192 apr. J.-C.) pour Marc-Aurèle, reprend le principe de la colonne Trajane pour retracer ses guerres contre les barbares, dans un style toutefois schématique et rude. Les colonnes à reliefs implantées sur l'hippodrome de Constantinople par Théodose et Arcadius, autour de 400 apr. J.-C., témoignent du prestige durable de ce type de monuments et du renouvellement de l'iconographie sous l'influence du christianisme. L'autel constitue éventuellement un monument honorifique. L'Ara Pacis Augustae, autel de la Paix d'Auguste (13-9 av. J.-C.) est le plus important ; certains de ses reliefs commémorent la cérémonie de fondation ; les autres célèbrent l'empereur et les bienfaits de la paix, à travers des allégories et un décor végétal symbolique. L'autel monumental de Lucius Verus à Éphèse (165-169 apr. J.-C.) rappelle ses victoires sur les Parthes par des tableaux sculptés complexes et expressifs. Une catégorie de monuments commémore spécialement les victoires : les trophées. Un énorme trophée a été construit à Adamklissi (v. 109 apr. J.-C., Roumanie) à la suite des victoires de Trajan ; on retrouve certains schémas de la colonne romaine dans les reliefs exécutés par des équipes locales peu formées. 3.3 Reliefs funéraires et sarcophages Le relief joue un grand rôle dans l'art funéraire, comme complément de l'architecture, et sur d'autres supports comme les autels, les piliers, les stèles et les sarcophages, où la sculpture tend parfois à passer au premier plan. Modestes ou plus ambitieuses, les stèles funéraires présentent de grandes différences d'une région à l'autre de l'empire dans la forme, les thèmes et l'organisation du décor, et dans le style, intense à Aquilée (Italie), schématique à Antioche (Syrie), « barbare « dans la Dobroudja (ancienne Mésie, sur la mer Noire). La production la plus intéressante de reliefs funéraires est constituée par le décor des sarcophages qui se multiplient à partir du IIe siècle apr. J.-C., quand l'inhumation, pratiquée jusque-là dans l'aristocratie, tend à remplacer l'incinération pour les classes moyennes. Taillés dans le marbre blanc (matériau de prédilection) ou dans des pierres moins onéreuses, ils sont ensuite rehaussés de couleurs ; certains cependant sont en pierre colorée, comme les sarcophages en porphyre rouge de la famille de l'empereur Constantin (musées du Vatican). Les grands centres de fabrication se situent alors à Rome, à Athènes (en déclin après l'invasion des Hérules en 267 apr. J.-C.) et en Asie Mineure où le principal atelier se trouve à Dokimeion, en Phrygie. Les sarcophages sont l'objet d'un important commerce. Les clients choisissent dans des stocks ou sur des catalogues. Le décor, varié, fait souvent intervenir des représentations figurées, inspirées de la mythologie et de la réalité ; la plupart expriment une conception de l'immortalité, mais leur signification précise ne nous apparaît pas toujours clairement. Seule la face principale des sarcophages fabriqués en Italie est sculptée avec soin car ceux-ci sont placés contre un mur. Ils sont le plus souvent décorés de tableaux ou de grandes figures. Sur les plus anciens (v. 120 apr. J.-C.) apparaissent des guirlandes et des représentations mythologiques, notamment inspirées de tragédies grecques. Les sarcophages plus récents évoquent des épisodes de la vie du mort : enfance, mariage, d'une manière directe, mais aussi en s'inspirant des reliefs consacrés aux empereurs. Le sarcophage de Portonaccio, près de Rome (180-190 apr. J.-C.) représente une grande bataille qui mêle Romains et Barbares. L'iconographie mythologique fait une large place à Bacchus, divinité assurant aux initiés le bonheur dans l'au-delà ; sur un sarcophage du musée du Louvre, on note que le visage d'Ariane, la compagne du dieu, est laissé brut pour être sculpté aux traits de la destinataire, de même qu'un buste. Le cortège des néréides et d'autres êtres marins voguant vers l'île des Bienheureux évoquent le voyage de l'âme. Tandis que les Muses, qui interviennent d'abord comme garantes de l'immortalité, sont associées dans des scènes tardives à une conception spirituelle de l'au-delà ; l'homme instruit (mousikos aner) aspire à une communion avec les philosophes et les poètes. Les sarcophages asiatiques se présentent comme des « demeures éternelles «. Sur certains, un décor architectural imite des façades de palais dont les colonnades abritent des personnages, des dieux et des héros, que le défunt a rejoints ; il est cependant représenté sur le couvercle, endormi sur une riche couche. 3.4 Portraits Le portrait est une réussite majeure de la statuaire romaine. Les portraits sont conservés en grande quantité. Le format va de la miniature au colossal ; la tête de la statue de Constantin érigée dans la basilique du Forum (312-315 apr. J.-C.) mesure avec le cou 2,60 m. Les matériaux sont également divers : terre cuite, marbre blanc -- destiné à être peint --, porphyre pour les statues d'empereurs, bronze, métaux précieux, etc. Domitien exigeait pour sa part des statues en or ou en argent. Les types eux-mêmes varient -- bustes, statues en pied, assises, équestres, etc. --, ainsi que la présentation et la fonction : par exemple, les temples abritent des statues de culte d'empereurs ; sur une place se dressent des statues honorifiques offertes à des bienfaiteurs privés et publics ; des portraits privés décorent des maisons, des portraits d'empereurs, les niches de grandes façades. L'identification des personnages illustres est facilitée par le rapprochement avec les monnaies et les monuments, également ornés de portraits. Une effigie anonyme peut être datée d'après son costume, sa barbe, sa coiffure, reflétant ainsi des modes successives bien répertoriées. Le portrait romain s'inscrit dans une antique tradition patricienne ; les nobles, par privilège, conservaient les masques mortuaires en cire de leurs ancêtres et les honoraient en différentes occasions. La ramification des familles a rendu nécessaires les copies et le « droit aux images « a été étendu à certains plébéiens. Alors que le portrait, en Grèce classique, était dominé par la tendance à l'idéalisation et gommait les traits particuliers, il a évolué à l'époque hellénistique vers le portrait physionomique, conception qui a priori correspond à celle du portrait romain, soucieux de ressemblance. Pourtant, les plus typiques des premiers portraits romains (Ier siècle av. J.-C.) s'en distinguent : ils se complaisent dans les détails, les irrégularités, etc., -- on parle de « réalisme outrancier «. Ils visent à caractériser la catégorie de personnes qu'ils représentent, les Romains austères, déterminés et fiers, alors que le portrait hellénistique implique une certaine élégance. Cette veine fondamentale se perpétue avec une intensité inégale et entretient des rapports variés avec une tendance à l'idéalisation empruntée à la Grèce classique ; la nudité grecque, étrangère à la culture romaine, transforme en héros les hommes auxquels elle s'applique, tandis que d'autres sont revêtus de la toge nationale ou cuirassés ; il existe quelques cas de nudité féminine, à l'exemple de Vénus ou d'héroïnes. La tendance classicisante domine à l'époque d'Auguste qui produit des portraits raffinés, mais plutôt froids et académiques. L'empereur lui-même apparaît en prêtre voilé dans la statue de la via Labicana, en cuirasse dans celle de Prima Porta ; l'attitude et la tête rappellent le Doryphore (« Porteur de lance «) de Polyclète, incarnation du canon grec classique. Ce type idéalisé, diffusé partout et imité par la suite, contraste avec les premiers portraits qui présentent des traits personnels et expressifs, des mèches mouvementées. Les plus récents sont ressemblants, mais ne montrent jamais l'effet de l'âge. Le portrait renoue, sous Vespasien, avec l'ancien réalisme qui s'accompagne d'une grande richesse de détails, puis évolue vers un style plus sobre sous Trajan et Hadrien. Le caractère hautain des visages laisse place sous les Antonins à une expression méditative, voire aimable ou gaie ; la barbe devient à la mode sous le règne d'Hadrien et l'emploi intense du trépan permet des mèches très travaillées et des oppositions d'ombres et de lumières. Ces effets s'atténuent sous les Sévères ; dans l'un des styles en vigueur, la chevelure consiste en de petites mèches détaillées sur le crâne. Les portraits les plus récents tendent plutôt à l'abstraction ; le style est brutal sous les Tétrarques ; les effigies de Constantin, imposantes et sans détail, montrent en lui le représentant de Dieu sur la terre. 4 ARTS GRAPHIQUES 4.1 La peinture romaine 4.1.1 Les quatre styles « pompéiens « La peinture murale romaine est relativement bien connue des historiens de l'art. L'éruption du Vésuve en 79 apr. J.-C. a conservé à Pompéi, Herculanum, Stabies et Oplontis, un trésor de fresques, regroupées en quatre styles, dits styles pompéiens, dont la classification a été étendue à l'ensemble de la peinture romaine. 4.1.2 Autres peintures romaines La peinture postérieure, dont on a des exemples à Ostie, transforme les compositions anciennes en un décor linéaire. Au IIe siècle apr. J.-C., le « style cadre « se répand, y compris dans les catacombes. Des tableaux sont représentés au sein des architectures peintes sur les parois ; ils nous donnent une idée de la peinture de chevalet disparue. Ils traitent des sujets mythologiques ou d'autres thèmes : paysages, jardins, natures mortes, scènes populaires, grotesques, portraits. La peinture pompéienne comporte quelques portraits, parfois idéalisés, comme la tête dite « de Sappho « en raison d'un nécessaire à écrire qui désigne une bourgeoise lettrée. Le seul portrait d'empereur conservé représente Septime Sévère et sa famille (Staatliche Museen, Berlin). Le portrait a surtout été répandu en Égypte où les croyances funéraires traditionnelles se sont perpétuées ; de nombreux cimetières ont livré des portraits de momies, dits « portraits du Fayoum «, d'après le site le plus riche. Ils sont peints sur bois ou sur toile, certains à l'encaustique -- les pigments étant mélangés à de la cire. La majorité date des IIe et IIIe siècles apr. J.-C. Les cheveux, la barbe, les bijoux montrent une évolution, ainsi que le style, plus plat vers la fin de la période. 4.2 Les stucs Les décors en stuc étaient courants dans les intérieurs ; ils couvraient les murs, mais surtout les voûtes. Des moulures divisent les surfaces en compartiments géométriques où prennent place des scènes mythologiques en relief ou peintes. Les reliefs étaient rehaussés des couleurs, de dorures, d'incrustations. La basilique de la Porte majeure à Rome (50 apr. J.-C.) conserve un ensemble de stucs d'un grand intérêt artistique. 4.3 Les mosaïques La mosaïque a rencontré un grand succès dans l'Empire romain. Elle décore les sols, mais aussi les parois et les voûtes à partir du Ier siècle apr. J.-C., et se rencontre dans les maisons, comme dans les bâtiments publics. On la réalise en enfonçant dans du ciment des tesselles, pièces cubiques en matériaux colorés divers (pierre, terre cuite, verre, etc.). L'opus tessellatum est moins fin que l'opus vermiculatum, dont le nom indique que les tesselles, petites, parfois taillées à la demande, suivent les formes représentées en lignes sinueuses. Grâce à cette technique, la mosaïque peut imiter la peinture, soit que les mosaïstes copient des tableaux, soit qu'ils créent des compositions originales. Les Colombes sur la vasque de la villa Hadrien (v. 100 apr. J.-C. ; musées du Capitole, Rome) reproduisent avec habileté une création célèbre d'un mosaïste de Pergame nommé Sôsos (IIe siècle av. J.-C.), mais la Bataille d'Alexandre de la maison du Faune à Pompéi (Musée archéologique national, Naples), qui copie un tableau hellénistique, reste le chef-d'oeuvre de la mosaïque picturale. Natures mortes, poissons, paysages, chasses, voire portraits, les sujets traités en mosaïque sont nombreux. Ces tableaux, dont les plus élaborés sont fabriqués au préalable en atelier, s'insèrent généralement dans des pavements décoratifs. La mosaïque romaine connaît un développement important au IIe siècle apr. J.-C., à travers des écoles différentes. Dans la région de Rome règne un style qui détache les figures en noir sur un fond blanc, représenté, par exemple, aux thermes de Neptune à Ostie (v. 140). La tendance picturale prévaut en Orient, notamment à Antioche d'où provient la mosaïque du Jugement de Pâris (v. 115 apr. J.-C., musée du Louvre, Paris). L'Afrique livre des pavements polychromes moins picturaux et fragmentés en panneaux conçus pour plusieurs points de vue. Les sujets sont pris dans la vie courante : chasses, jeux, préparatifs de banquet comme dans un grand pavement de Carthage (v. 180 apr. J.-C., musée du Louvre). Des influences africaines marquent les mosaïques aux figures inexpressives, arrêtées dans leur mouvement, de la villa de Piazza Armerina en Sicile (v. 320-330 apr. J.-C.). L'opus sectile assemble des éléments découpés dans des plaques de marbre de couleurs variées en compositions décoratives ou même figurées, et se répandent dans la décoration murale au IVe siècle apr. J.-C. De telles marqueteries luxueuses ornaient la basilique de Junius Bassus à Rome (331 apr. J.-C.). 5 ARTS MINEURS Les arts dits « mineurs « comportent des techniques précieuses, qui ont été particulièrement prisées. Quelques noms d'artistes nous sont connus ; ce sont souvent des Grecs, comme Dioscoridès, graveur du sceau officiel de l'empereur Auguste, et Ennion, auteur de pièces en verre bleu, vert ou ambre. 5.1 L'argenterie Les métaux précieux ont évidemment servi à la fabrication des bijoux, mais c'est la vaisselle d'argent qui paraît la plus originale. On a retrouvé des objets isolés, mais aussi des ensembles enfouis à dessein, ou accidentellement. Ceux de la maison de Ménandre à Pompéi, de la villa de la Pisanella à Boscoreale (cent neuf pièces) et le trésor d'Hildesheim en Allemagne, remontent à l'époque d'Auguste. Ils se composent essentiellement de vases à boire. L'argent, très pur, est travaillé au repoussé et doré ; le décor varié puise dans le répertoire de l'art impérial : feuillages, scènes mythologiques érudites ou dionysiaques, mais aussi illustrations de la puissance impériale et portraits des maîtres de maison. Le trésor de Berthouville (v. 60 apr. J.-C.) montre un art plus complexe. Ensuite, d'après les nombreux trésors découverts en Gaule, les vases à boire disparaissent, sans doute parce que l'on emploie de la verrerie. Il existe des pièces exceptionnelles ; les plats courants, les bassins, les saucières reçoivent un décor en relief plus modeste et réalisé à la cire perdue, ou un décor plat obtenu par l'incrustation de nielle, émail noir à base de sulfure d'argent. La céramique arétine (d'Arezzo), répandue à l'époque augustéenne, imite l'argenterie. 5.2 Les monnaies et les gemmes Les monnaies romaines sont en or, en argent ou en bronze. Durant l'Empire, les pièces portent au droit le portrait de l'empereur régnant ou de membres de sa famille, au revers des images de divinités, d'édifices ou encore des scènes narratives ou allégoriques. Elles sont frappées à l'aide de coins gravés comme des intailles. Les camées (taillés en relief) et les intailles (gravées en creux et utilisées comme cachets) comprennent des oeuvres exceptionnelles commandées par les princes comme la Gemma Augustea (v. 10 apr. J.-C., Kunsthistorisches Museum, Vienne), qui montre Auguste parmi les dieux ; dans ce camée en sardoine à deux couches, les figures classiques se détachent en blanc sur fond sombre. Le grand camée de France (v. 23-29 apr. J.-C., Bibliothèque nationale de France, Paris), centré sur Tibère, atteint 31 cm dans sa plus grande dimension ; il représente une scène complexe et utilise des veines colorées. Les arts précieux bénéficient dans l'ensemble d'un intérêt accru à la fin de l'Antiquité ; on a conservé des diptyques en ivoire sculptés, il s'agit de paires de tablettes s'ouvrant comme un livre et servant à écrire ; l'intérieur recevait une couche de cire et l'extérieur un décor. 5.3 La verrerie Le verre a été moulé jusqu'à la diffusion du soufflage vers la fin du Ier siècle av. J.-C., qui a entraîné une production de masse ; elle a été particulièrement importante autour de Cologne. Par ailleurs, des procédés complexes ont servi à fabriquer des pièces de luxe aux formes variées et aux décors raffinés. Le verre camée, à plusieurs couches, où le décor blanc se détache sur un fond bleu foncé, a permis de réaliser des panneaux décoratifs et des vases précieux dont le plus célèbre est le vase de Portland (fin du Ier siècle av. J.-C., British Museum, Londres) orné de scènes mythologiques évoquant l'histoire d'Auguste. Les millefiori (« mille fleurs «) s'obtiennent en faisant fondre ensemble des tronçons de baguettes de verre de différentes couleurs, que l'on presse contre un moule. Le décor à serpentins résulte de l'application de filaments de verre chaud et malléable. On recourt aussi à des fils ou à des feuilles d'or. La virtuosité culmine au IVe siècle apr. J.-C. dans les diatrètes, coupes taillées de telle sorte qu'elles semblent enveloppées dans une résille en relief. Ils sont restés sans suite, contrairement à beaucoup de procédés mis au point par les Romains. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 2.3. 1 Les temples Les temples romains présentent des formes variées, dans lesquelles s’expriment les héritages étrusque et grec, mais aussi un goût original pour l’ampleur des volumes, la richesse du décor, la mise en scène.

Les plus nombreux sont rectangulaires, mais il existe aussi des temples ronds.

Le cœur du temple est la cella, salle qui abrite la statue de culte.

Dans un temple courant, un vestibule (le pronaos) précède la cella ; des portiques bordent certaines faces ou entourent le bâtiment.

Des supports intérieurs soutiennent la toiture et enrichissent la construction, dont les murs s’ornent éventuellement de niches à frontons et de moulures sculptées.

Le temple se dresse, en général, sur un podium qui contribue à sa majesté.

Le podium est d’origine étrusque, tandis que le péristyle, assez rare, est grec.

Les constructeurs font un large usage de l’ordre corinthien, des colonnes et des piliers engagés, qui semblent partiellement pris dans les murs.

La sculpture en relief et en ronde-bosse joue un rôle dans la décoration.

Le temple s’élève habituellement dans un sanctuaire rectangulaire, contre le petit côté opposé à l’entrée, mais le paysage peut être aménagé pour le mettre en valeur, comme au sanctuaire de la Fortuna Primigenia à Préneste (aujourd’hui Palestrina, fin du IIe siècle av.

J.-C.). Le Capitole, temple construit à Rome (510 av.

J.-C.) sur la colline du même nom pour la triade Jupiter-Junon-Minerve (divinités majeures de la cité), comportait trois cellas, selon la tradition des Étrusques qui avaient introduit le culte.

Les capitoles des autres villes conservent ce plan ou adoptent une cella unique.

L’un des premiers temples en marbre de Rome, le temple dit « de Vesta », sur le Forum Boarium (fin du IIe siècle av.

J.-C.), avec sa cella circulaire et sa couronne de colonnes implantées sur un soubassement à degrés, apparaît comme une adaptation des précieuses tholos (rotondes) grecques.

En revanche, la Maison carrée de Nîmes correspond au temple romain typique, dit « pseudo-périptère » : les colonnes sont engagées dans les murs de la cella, sauf à l’avant où elles délimitent le pronaos. Une fois ce type élaboré, les réalisations exceptionnelles ne cessent pas.

Le temple de Vénus et Rome (121-136 apr.

J.-C.), entrepris à Rome par l’empereur Hadrien, réunit dans un péristyle corinthien deux spacieuses cellas voûtées, terminées par une abside abritant la statue et ouvertes, l’une à l’est, l’autre à l’ouest.

La coupole hémisphérique du Panthéon de Rome est célèbre ; ce temple grandiose, dédié par Hadrien à tous les dieux, a pour cella une rotonde dont le diamètre égale la hauteur (43 m).

Perçant la coupole en son sommet, un oculus (9 m de diamètre) éclaire l’intérieur, dont les murs sont ornés de niches et, comme le sol, revêtus de marbre coloré.

Le porche rectangulaire en saillie compte huit colonnes corinthiennes sur sa façade surmontée d’un fronton.

Le décor envahit l’architecture du temple de Bacchus à Baalbek (v.

150 apr.

J.-C., Liban), oriental par ses aménagements particuliers, tandis que le petit temple voisin dit « de Vénus » ( IIIe siècle apr.

J.-C.) propose des jeux de courbes baroques. 2.3. 2 Les basiliques La basilique, édifice romain caractéristique, remplit principalement une fonction commerciale et judiciaire.

Il s’agit d’une grande salle rectangulaire, souvent terminée par une abside, et divisée par des colonnades en trois ou cinq nefs, dont celle du centre est surélevée ; la lumière entre par des fenêtres percées dans les parties hautes.

La plus ancienne est celle de Pompéi ( IIe siècle av.

J.-C.), apparue avant les trois basiliques construites sur le Forum romain, dont la basilique Aemilia (179 av.

J.- C.).

Les forums impériaux de Rome montrent l’évolution de ce type de bâtiment.

La basilique de Maxence (début du IVe siècle apr.

J.-C.) achevée par Constantin, qui contenait une statue colossale, formait la salle la plus spacieuse de l’Antiquité ; couverte de voûtes en berceau et de voûtes d’arêtes, à l’imitation des thermes, et faite pour accueillir des foules, elle annonce les cathédrales. 2.3. 3 Les édifices de spectacle Les premiers théâtres romains datent de la fin de la République.

Le théâtre romain est un édifice compact constitué de trois parties, les gradins (cavea), l’orchestra, en demi cercle, et l’édifice scénique ; les acteurs évoluent sur une scène basse devant un mur très orné (frons scenae). Les théâtres peuvent être implantés en terrain plat, car les gradins ne s’établissent pas sur une pente naturelle, comme dans les théâtres grecs, mais sur des substructions voûtées.

Pour les concerts, les Romains disposent d’un bâtiment couvert, l’odéon. L’amphithéâtre (littéralement « théâtre en rond »), destiné aux chasses et aux combats de gladiateurs, se compose d’une arène et de gradins elliptiques ; certains aménagements, comme les cages des fauves, se trouvent en sous-sol.

L’amphithéâtre de Pompéi est l’un des plus anciens (70 av.

J.-C.) ; le plus imposant, le Colisée de Rome (70-80 apr.

J.-C.), peut accueillir environ 50 000 spectateurs.

Ces bâtiments, particulièrement représentatifs de la civilisation romaine, se rencontrent dans tout l’empire, comme en Libye (théâtre de Sabratha, 180 apr.

J.-C.) ou en Tunisie (amphithéâtre de Thysdrus, aujourd’hui El Djem, début du IIIe siècle apr.

J.-C.). Il en va de même pour le stade et l’hippodrome, appelé cirque ; la spina, sorte de longue base portant divers éléments, marque l’axe de la piste autour de laquelle tournent les chars ; les gradins s’incurvent à une extrémité.

Le palais de Maxence, à Rome, offre un bon exemple de cirque (512 m sur 81-85 m ; début du IVe siècle apr.

J.-C.).

Il existait aussi des bassins pour les batailles navales. 2.3. 4 Les thermes Les thermes apparaissent particulièrement représentatifs de la civilisation romaine.

Il s’agit d’établissements de bains qui, au-delà de l’hygiène, favorisent le sport, l’épanouissement du corps et de l’esprit, ainsi que la vie sociale ; par ailleurs, ils offrent une démonstration brillante des capacités techniques des Romains. Après des débuts simples, des thermes déjà luxueux sont construits à Pompéi à la fin du IIe siècle av.

J.-C.

ainsi que de grands thermes publics installés à Rome par Agrippa vers 25-19 av.

J.-C.

Aux thermes de Néron, à Rome (v.

52 apr.

J.-C.), apparaît le plan appelé à devenir caractéristique des thermes impériaux, qui se multiplient dans la capitale et dans les villes de l’empire (Trèves, Lutèce).

Sur l’axe de l’ensemble se succèdent les principaux locaux liés au bain : piscine (natatio), bains froids (frigidarium), bains tièdes (tepidarium), bains chauds (caldarium), bordés de salles de chauffe.

De part et d’autre s’agencent deux ensembles symétriques qui comprennent l’un et l’autre une entrée, un vestiaire (apodyterium), une grande cour à péristyle sur laquelle donnent de petites pièces, la palestre, sorte de gymnase.

Des salles de conférences, des bibliothèques et des musées complètent ces ensembles qui bénéficient de progrès techniques sous Trajan (98-117 apr.

J.-C.) et connaissent un développement spectaculaire sous Septime Sévère (début du IIIe siècle apr.

J.-C.).

Les réalisations tardives occupent des surfaces énormes — 11 ha pour les thermes de Caracalla, à Rome, achevés en 216 apr.

J.-C.

; 14 ha pour ceux de Dioclétien (298-306 apr.

J.-C.) —, étonnent par la hardiesse de leurs voûtes, ainsi que la richesse des mosaïques et des sculptures qui les décorent.

Naturellement, les thermes privés, et bien des établissements publics, n’avaient ni cette ampleur, ni cette complexité. L’architecture de l’eau comprend aussi d’innombrables fontaines ; on distingue les nymphées, fontaines monumentales parées d’un important décor ; Hérode Atticus avait construit à Olympie un nymphée ( IIe siècle apr.

J.-C.) décoré des statues des. »

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