Roche, Denis - littérature française.

Roche, Denis - littérature française. Roche, Denis (né en 1937), écrivain et photographe français, qui, dans une oeuvre très corrosive, s'attaque à la poésie classique, s'attache à subvertir les codes littéraires, et entreprend la mise à mort du sens, du signe et de l'écrivain lui-même. Né à Paris, Denis Roche côtoie les milieux de l'édition et de la presse. Rédacteur pendant neuf ans à la revue Tel Quel, il la quitte en 1973 « pour cause de censure «. Cet écrivain atypique va, tout au long de son parcours, suivre un chemin plein de contradictions. Poète et « anti-poète « à la fois, il va, dans ses premières oeuvres poétiques, mettre à mal le langage, relayant en cela Artaud ou Pound ( Récits complets, 1963 ; Éros énergumène, 1968). Il revendique une écriture, une création nouvelle, considérant que « la poésie est inadmissible. D'ailleurs elle n'existe pas «. Ses oeuvres poétiques seront d'ailleurs rassemblées en 1995 sous le titre La poésie est inadmissible. Il s'insurge contre la poésie humaniste et lyrique, qu'il juge en bloc rétrograde, soumise à des contraintes arbitraires et la met au tombeau. Il va ainsi violenter le champ poétique établi, le caricaturer tout en jouant avec la matérialité des mots. Le Mécrit (1972), son oeuvre majeure, marque le point limite et irréversible de sa démarche et simultanément le terme de sa production poétique. Avec Louve basse (1976), roman ou anti-roman au matériau composite et à la trame discontinue, c'est dans une entreprise autobiographique qu'il se lance, ou, plus exactement, dans une méditation très singulière sur son identité et sa pratique d'écrivain, à l'issue de laquelle il prononce sa mise à mort en tant qu'écrivain. Pourtant cette mise à mort est aussi renaissance, invention du roman, du langage, d'une langue qui provoque, choque. Denis Roche, dans ce collage de textes, dévoile sans retenue ses obsessions (la mort, le sexe, le pourrissement). Après Louve basse, c'est uniquement par le biais de la photographie, ou d'ouvrages sur la photographie, qu'il poursuit et élargit sa réflexion sur l'image, le signe et la littérature. Ainsi, Notre antéfixe (1978), portrait d'un amour, d'une rencontre, est un reportage où la photographie prend tout son sens, démontrant une nouvelle fois l'incapacité du mot et de la littérature à exprimer. Roche se fait également théoricien de l'image dans Légendes de Denis Roche (1981), la Disparition des lucioles et Conversation avec le temps (1985), ou Photolalies : doubles, doublets et redoublés (1988). Enfin, publié plus récemment, la Maison du Sphinx (1992) rassemble des textes sur divers écrivains, dont Ezra Pound, qu'il a par ailleurs traduit. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.