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ROBERT ANTELME : L'ESPECE HUMAINE (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Antelme Robert (1917-1990). Né à Sartène, en Corse, le 5 janvier 1917, il fait des études de droit, puis épouse Marguerite Duras, à la veille de la mobilisation, en 1939. Il adhère en 1943 au Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés, que dirige François Mitterrand. Arrêté par la Gestapo au printemps 1944, déporté à Buchenwald, puis évacué sur Dachau, il y est retrouvé, atteint du typhus, par François Mitterrand, qui organise son évacuation en dépit de la quarantaine qui isole le camp (voir La Douleur, de Marguerite Duras). Il adhère en 1946 au parti communiste, jusqu’à son exclusion, en 1950. Il signe, en 1960, la Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Il meurt à Paris le 26 octobre 1990. Robert Antelme est l’auteur d’un seul livre, L'Espèce humaine, « effort de mémoire » pour rendre compte de l’« inimaginable » par l’« imagination », en relatant la vie d’un kommando (Gandersheim) du camp de concentration de Buchenwald, du 1er octobre 1944 au 30 avril 1945. L’horreur n’y est pas « gigantesque », et ne contredit pas le besoin de voir clair. Pas un fait, pas une anecdote qui ne soit exemplaire de la revendication « forcenée », contre la loi SS, d’appartenance à l’« espèce humaine », avec pour conséquence, à la lumière de cette expérience extrême du rapport maître-esclave, la découverte qu’« il n’y a pas de différence de nature entre le régime “normal” de l’exploitation de l’homme et celui des camps » (« Pauvre, prolétaire, déporté», Jeunesse de I’Église, 1948). Les faits s’imposent ici — au contraire de ce qui se passe dans la littérature de pur témoignage — dans leur réalité « presque mythologique », qui « donne au moment évoqué toutes ses chances de surréalité », mais « dans la conscience et dans la durée de l’existence là-bas » (« Témoignage du camp et poésie», Le Patriote résistant, 1948). Le livre, qui a trouvé en Georges Perec et Maurice Blanchot des lecteurs attentifs, est l’équivalent, pour la France, de Se questo è un uomo, de Primo Levi (Turin, Einaudi, 1958 ; trad. franç. Julliard, 1987) et des « récits » de Chalamov.

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