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risques technologiques - sciences et techniques.

Publié le 27/04/2013

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risques technologiques - sciences et techniques. 1 PRÉSENTATION risques technologiques, dangers ou menaces dont l'origine est liée aux activités scientifiques et techniques et dont les conséquences peuvent être tragiques pour les collectivités humaines. 2 ORIGINES DES RISQUES TECHNOLOGIQUES La nature des risques technologiques est extrêmement variable. Il peut s'agir de risques liés à des activités industrielles (comme dans le domaine de la chimie), à des activités de production d'énergie (comme dans le domaine nucléaire), à des activités de transports (terrestres, aériens, maritimes), au fonctionnement de réseaux (distribution d'électricité, d'eau, d'informations). Il peut également s'agir de risques liés à la mise en oeuvre de technologies dans de nouveaux domaines ouverts par les sciences, comme tout ce qui concerne la manipulation du vivant (organismes génétiquement modifiés (OGM), clonage, thérapie génique, etc.). Le champ des risques technologiques est donc très large, leur trait commun étant de résulter de l'activité et de l'inventivité humaines. Certains risques technologiques correspondent à des « risques « au sens classique du terme : des facteurs d'accidents peuvent être identifiés, la probabilité de survenue des accidents peut être calculée, la nature et l'ampleur des dommages peuvent être déterminés. C'est le cas pour un grand nombre de dangers associés aux activités industrielles classiques, aux transports, etc. Mais certains dangers, dont l'incertitude ne peut être réduite, tendent à échapper à la catégorie même de risque. On se trouve dans cette situation lorsque la complexité des activités rend difficile l'identification de causes possibles d'accidents ; et/ou lorsque la rareté des accidents ne permet pas d'établir des séries statistiques, donc de calculer des probabilités ; et/ou lorsque la nature et l'ampleur des dommages ne peuvent être estimés. C'est par exemple le cas avec les « risques technologiques majeurs «, terme utilisé à partir de la fin des années 1970-début des années 1980, qui ont une ou plusieurs de ces caractéristiques. L'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl (avril 1986) est l'exemple type de l'accident majeur pouvant affecter gravement les collectivités humaines et leur environnement sans limites précises dans le temps et l'espace. Enfin, certains dangers ne relèvent plus de la catégorie du risque. C'est le cas lorsque de fortes incertitudes sont associées à des dangers qui pourraient être extrêmement graves pour l'humanité et l'environnement s'ils devaient se révéler réels. Les débats autour de la « maladie de la vache folle « (encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)), des manipulations génétiques (animales, végétales et humaines), de la pollution environnementale ou du changement climatique, montrent bien l'importance accordée aujourd'hui à ces « nouvelles menaces « qui, de diverses façons, mettent en cause le recours aux technologies (anciennes ou modernes d'ailleurs, les problèmes d'ESB n'étant pas liés à l'usage de technologies très sophistiquées). 3 GESTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES La gestion des dangers associés aux technologies varie selon que l'on a affaire à des risques, des risques majeurs ou des menaces. L'identification de risques rend possible l'élaboration de politiques de prévention pour éviter les accidents, de politiques d'atténuation pour limiter les effets des accidents survenus et de politiques de « réparation « (notamment financière) pour dédommager les victimes, les dégâts matériels, voire les atteintes à l'environnement. Ces politiques sont impulsées par les pouvoirs publics qui édictent des règles et effectuent des contrôles, sachant que la mise en oeuvre des actions de sécurité repose largement sur les entreprises et les organismes publics ou privés directement en charge des activités dangereuses. Les risques technologiques majeurs sont gérés de la même manière mais avec certaines spécificités. Les entreprises ou organismes ayant des activités particulièrement dangereuses doivent se soumettre à de nombreuses réglementations fixées par des lois et directives nationales, européennes voire parfois internationales (notamment les directives européennes Seveso 1 et 2 -- ainsi nommées en référence à un grave accident industriel de la chimie survenu en Italie en 1976 ; voir lois sur l'environnement). Par exemple, pour chacune des « installations classées pour la protection de l'environnement « (ICPE) -- également appelées « sites Seveso « -- que compte désormais la France (environ 1 200 sites Seveso dont près de 700 à hauts risques), les études doivent inclure des scénarios d'accidents prenant en compte les accidents majeurs quelle que soit leur probabilité de survenue. C'est sur cette base que les pouvoirs publics et leurs experts imposent des actions de prévention renforcées au sein des établissements dangereux, prennent des mesures particulières de protection (comme la détermination de périmètres de sécurité), mettent en place des dispositifs d'alerte, élaborent des plans d'urgence adaptés aux risques majeurs. Même si c'est sur un mode relativement exceptionnel, les risques technologiques majeurs sont donc gérés. Leur maîtrise constitue cependant un défi permanent difficile à relever, surtout lorsque les effectifs et moyens de contrôle des autorités sont insuffisants, lorsque les politiques de protection connaissent d'évidentes limites (comme avec les périmètres de sécurité des grandes zones chimiques autour des agglomérations) ou lorsque les scénarios les plus pénalisants ne sont envisagés qu'à titre d'hypothèses compte tenu de l'ampleur des implications de ces scénarios (comme les effets dominos liés à la combinaison de scénarios accidentels entre plusieurs établissements dangereux). Il est cependant probable qu'en termes de gestion des risques technologiques ce soient les « nouvelles menaces « qui posent désormais le plus de problèmes. En effet, il ne s'agit plus de gérer des risques, c'est-à-dire des dangers dont on a pu réduire l'incertitude, mais des incertitudes en tant que telles. Le « principe de précaution « a ainsi été mis en avant à la fin des années 1990, pour limiter, encadrer ou interdire certaines actions potentiellement dangereuses dans des contextes menaçants et incertains, sans attendre que des risques soient scientifiquement établis. Actuellement, les modalités d'actions s'expérimentent au fil du traitement des différents problèmes (vache folle, OGM, radiations liées à la téléphonie mobile, etc.), avec des avancées en termes d'organisation de l'expertise scientifique et de l'articulation expertise/décision. 4 EFFICACITÉ ET LIMITES DE LA GESTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES Au vu des accidents graves survenus en France, la maîtrise des risques technologiques apparaît diversement assurée. Dans le domaine industriel non nucléaire, les accidents graves demeurent relativement rares et, depuis l'explosion de la raffinerie de Feyzin (Rhône) en janvier 1966, il n'y a eu que quelques accidents majeurs (l'explosion de l'usine AZF de Toulouse en septembre 2001 étant le plus important en termes de dommages). Dans le domaine nucléaire, l'accident le plus grave a été celui du centre de production nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) en mars 1980 (problème de refroidissement du coeur du réacteur ayant entraîné des rejets radioactifs), soit un événement de niveau 4 sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) qui en compte 7. Dans le domaine des transports, le bilan varie selon les secteurs. Les accidents graves de train et d'avion sont rares mais occasionnent souvent beaucoup de victimes (accidents ferroviaires de la gare de Lyon en juin 1988, de Melun en octobre 1991 ; accidents aériens d'Habsheim en juin 1988, du mont Sainte-Odile en janvier 1992, du Concorde à l'aéroport Charles-de-Gaulle à Roissy en juillet 2000). Les accidents liés au transport routier sont nombreux, font de nombreuses victimes et posent des problèmes de plus en plus aigus ; notamment, la gestion de la sécurité routière dans les tunnels a été mise en cause lors du tragique accident du tunnel du Mont-Blanc en mars 1999. De même, les accidents maritimes -- principalement les naufrages de navires marchands -- deviennent particulièrement préoccupants compte tenu de leurs conséquences sur l'environnement (naufrage des pétroliers Amocco Cadiz en mars 1978, Tanio en mars 1980, Erika en décembre 2000, etc.). C'est sans doute dans le domaine sanitaire que les « accidents technologiques « les plus importants ont eu lieu en France, en particulier avec la mauvaise gestion des produits sanguins (et notamment les problèmes liés au poolage des dons de sang) à l'origine de la contamination par le virus du sida (voir VIH ou HIV) de milliers d'hémophiles et transfusés au milieu des années 1980. La maîtrise des risques diffère donc selon les secteurs d'activités, sachant que les accidents graves et les catastrophes sont habituellement suivies de mesures visant à améliorer leur gestion. Mais des difficultés subsistent et d'autres apparaissent. Les risques majeurs dans les domaines de haute technologie sont toujours très présents (notamment dans le secteur nucléaire). Des risques industriels ou de transports classiques peuvent également devenir des risques majeurs en raison de la vulnérabilité croissante des collectivités humaines de plus en plus concentrées et urbaines. De même, des risques associés à de nouvelles technologies et bien maîtrisés en raison des hauts niveaux de sécurité appliqués peuvent devenir problématiques (comme, par exemple, dans l'aviation civile où les accidents vont augmenter du seul fait du développement du trafic). Par ailleurs, de nombreux risques sont désormais associés à des réseaux ouverts, à des flux de produits, ce qui rend particulièrement complexe leur gestion (cas des réseaux informatiques, des transports de matières dangereuses, des circulations et usages de produits de toute nature -- dont des produits d'origine humaine -- et d'objets issus de nouvelles technologies, etc.). Enfin, malgré les réflexions engagées et les dispositions qui commencent à être prises, le traitement des menaces à la fois graves et incertaines est encore loin de correspondre à une réelle « gestion «. 5 DES RISQUES DE PLUS EN PLUS ASSOCIÉS À DES CRISES Il a été longtemps admis qu'il revenait essentiellement aux pouvoirs publics (gouvernement, administration) d'élaborer, avec le concours de leurs experts, des politiques de gestion des risques en prenant en compte divers impératifs, dont celui d'assurer la sécurité de la population sans entraver l'innovation technologique et le développement économique. Au début des années 1980, les pouvoirs publics s'avèrent de moins en moins capables d'assumer les conséquences sociales, économiques et politiques des accidents liés aux risques majeurs. Apparaissent alors de nouvelles réglementations destinées à mieux évaluer et prévenir les risques technologiques. En France, jusqu'au naufrage de l'Erika (2000) et surtout l'explosion de l'usine AZF (2001), les accidents industriels ou de transports n'ont pas été considérés comme des événements comparables à ceux illustrant à l'étranger la réalité des risques majeurs (comme par exemple la catastrophe de Bhopal en décembre 1984 en Inde -- fuite de produits toxiques dans une usine chimique -- et celle de Tchernobyl en 1986), ni comme engageant directement la responsabilité des autorités françaises. L'« affaire du sang contaminé « correspond à un véritable tournant. L'action inappropriée ou l'inaction des responsables administratifs et politiques ainsi que le manque de vigilance des experts scientifiques sont vivement critiquées et dénoncées par les victimes et associations de victimes qui saisissent la justice. Suite aux polémiques, aux condamnations et au fort retentissement médiatique de cette affaire, nombre de problèmes dans les domaines sanitaire, alimentaire et environnemental tendent désormais à être analysés en référence à la question du sang contaminé : risques liés à l'amiante, aux hormones de croissance, à l'ESB, aux relâchements de dioxines par les incinérateurs de déchets, etc. L'émergence de risques et menaces tend donc désormais à s'accompagner de phénomènes de crise alimentés par des controverses scientifiques, des débats publics et des remises en cause des autorités. Ces crises sont d'autant plus aiguës que les incertitudes sur les risques sont élevées. Ainsi, il apparaît aujourd'hui de plus en plus nécessaire de revoir les conditions même de la gestion des risques collectifs (au sens large du terme), notamment en permettant une plus grande participation des personnes, groupes et publics directement concernés par cette gestion. Cette évolution s'impose d'autant plus que de nombreux problèmes de société sont désormais traités sous l'angle des risques et menaces pour les collectivités humaines ( voir bioéthique ; développement durable). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« accidents aériens d’Habsheim en juin 1988, du mont Sainte-Odile en janvier 1992, du Concorde à l’aéroport Charles-de-Gaulle à Roissy en juillet 2000).

Les accidents liés au transport routier sont nombreux, font de nombreuses victimes et posent des problèmes de plus en plus aigus ; notamment, la gestion de la sécurité routière dans les tunnels a été mise en cause lors du tragique accident du tunnel du Mont-Blanc en mars 1999.

De même, les accidents maritimes — principalement les naufrages de navires marchands — deviennent particulièrement préoccupants compte tenu de leurs conséquences sur l’environnement (naufrage des pétroliers Amocco Cadiz en mars 1978, Tanio en mars 1980, Erika en décembre 2000, etc.). C’est sans doute dans le domaine sanitaire que les « accidents technologiques » les plus importants ont eu lieu en France, en particulier avec la mauvaise gestion des produits sanguins (et notamment les problèmes liés au poolage des dons de sang) à l’origine de la contamination par le virus du sida ( voir VIH ou HIV) de milliers d’hémophiles et transfusés au milieu des années 1980. La maîtrise des risques diffère donc selon les secteurs d’activités, sachant que les accidents graves et les catastrophes sont habituellement suivies de mesures visant à améliorer leur gestion.

Mais des difficultés subsistent et d’autres apparaissent.

Les risques majeurs dans les domaines de haute technologie sont toujours très présents (notamment dans le secteur nucléaire).

Des risques industriels ou de transports classiques peuvent également devenir des risques majeurs en raison de la vulnérabilité croissante des collectivités humaines de plus en plus concentrées et urbaines.

De même, des risques associés à de nouvelles technologies et bien maîtrisés en raison des hauts niveaux de sécurité appliqués peuvent devenir problématiques (comme, par exemple, dans l’aviation civile où les accidents vont augmenter du seul fait du développement du trafic).

Par ailleurs, de nombreux risques sont désormais associés à des réseaux ouverts, à des flux de produits, ce qui rend particulièrement complexe leur gestion (cas des réseaux informatiques, des transports de matières dangereuses, des circulations et usages de produits de toute nature — dont des produits d’origine humaine — et d’objets issus de nouvelles technologies, etc.).

Enfin, malgré les réflexions engagées et les dispositions qui commencent à être prises, le traitement des menaces à la fois graves et incertaines est encore loin de correspondre à une réelle « gestion ». 5 DES RISQUES DE PLUS EN PLUS ASSOCIÉS À DES CRISES Il a été longtemps admis qu’il revenait essentiellement aux pouvoirs publics (gouvernement, administration) d’élaborer, avec le concours de leurs experts, des politiques de gestion des risques en prenant en compte divers impératifs, dont celui d’assurer la sécurité de la population sans entraver l’innovation technologique et le développement économique. Au début des années 1980, les pouvoirs publics s’avèrent de moins en moins capables d’assumer les conséquences sociales, économiques et politiques des accidents liés aux risques majeurs.

Apparaissent alors de nouvelles réglementations destinées à mieux évaluer et prévenir les risques technologiques.

En France, jusqu’au naufrage de l’ Erika (2000) et surtout l’explosion de l’usine AZF (2001), les accidents industriels ou de transports n’ont pas été considérés comme des événements comparables à ceux illustrant à l’étranger la réalité des risques majeurs (comme par exemple la catastrophe de Bhopal en décembre 1984 en Inde — fuite de produits toxiques dans une usine chimique — et celle de Tchernobyl en 1986), ni comme engageant directement la responsabilité des autorités françaises. L’« affaire du sang contaminé » correspond à un véritable tournant.

L’action inappropriée ou l’inaction des responsables administratifs et politiques ainsi que le manque de vigilance des experts scientifiques sont vivement critiquées et dénoncées par les victimes et associations de victimes qui saisissent la justice.

Suite aux polémiques, aux condamnations et au fort retentissement médiatique de cette affaire, nombre de problèmes dans les domaines sanitaire, alimentaire et environnemental tendent désormais à être analysés en référence à la question du sang contaminé : risques liés à l’amiante, aux hormones de croissance, à l’ESB, aux relâchements de dioxines par les incinérateurs de déchets, etc. L’émergence de risques et menaces tend donc désormais à s’accompagner de phénomènes de crise alimentés par des controverses scientifiques, des débats publics et des remises en cause des autorités.

Ces crises sont d’autant plus aiguës que les incertitudes sur les risques sont élevées.

Ainsi, il apparaît aujourd’hui de plus en plus nécessaire de revoir les conditions même de la gestion des risques collectifs (au sens large du terme), notamment en permettant une plus grande participation des personnes, groupes et publics directement concernés par cette gestion.

Cette évolution s’impose d’autant plus que de nombreux problèmes de société sont désormais traités sous l’angle des risques et menaces pour les collectivités humaines ( voir bioéthique ; développement durable). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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