Rhinocéros Acte III, le monologue final de Bérenger
Publié le 17/03/2011
Extrait du document
«
ensemble de leur amour et de leur bonheur futur, ils espèrent sauver le monde ; ils tentent de résister aux assautsdes animaux qui les harcèlent de plus en plus, mais suite à leur 1 ère dispute, Daisy s‘en va.
Son départ symbolise l’échec de l’amour face au totalitarisme.
Bérenger est maintenant seul, le dernier homme non métamorphosé enrhinocéros, et c’est à lui qu’il revient de défendre la cause de l’homme.
Nous verrons comment B devient héros malgré lui : tout d’abord, nous montrerons l’impuissance de la parole àlaquelle il est confronté, puis nous étudierons la douloureuse remise en question par laquelle il passe.
I/ IMPUISSANCE DE LA PAROLE
1 - Une dislocation du langage :
Dans le monologue final de Béranger, nous assistons à une véritable dislocation du langage.
Le personnage sembledépassé par ses émotions et les mots lui échappent, le monologue devient confus.
La ponctuation est abusive.
Il ya un nombre incalculable de points d’exclamation et de répétitions : « crois-moi, Daisy! Daisy ! Daisy Où es tu,Daisy? Tu ne vas pas faire ça Daisy? » Les doutes du personnages transparaissent également à travers lesinterrogations comme : « quelle et ma langue? Est-ce du français? Ce doit bien être du français? Mais qu’est-ce quedu français? », le constat désespéré du ménage de Bérenger accentue l’impuissance de la parole car elle semanifeste parfois dans des phrases nominales laissant sa réflexion sans suite : »un ménage désuni.
»
2 - Une communication rendue impossible :
La parole solitaire de Bérenger trahit son mal existentiel profond.
Il s’agit pour le personnage de prendre consciencede sa solitude irréversible car il est le dernier homme à ne pas s’être transformé en rhinocéros Il est en quête de lui-même et de repères vis-à-vis de son humanité égarée parmi les autres , tous transformés.
Il cherche à se prouverqu’il est encore humain.
Mais du fait de cette situation incontrôlable la communication devient impossible.
Elle estpourtant le seul recours dont il dispose : « il n’y a pas d’autre solution que de les convaincre ».
Cependant, c’estune chose irréalisable car pour convaincre, il faut user du langage dont les rhinocéros sont démunis.
La solutionapportée par le personnage est de se soumettre à leur moyen de communication en apprenant « leur langue».
Maisla parole ne trouve aucun écho face aux barrissements des bêtes et ceux d Bérenger qui cherche à les imiter dansl’espoir de leur ressembler.
Le théâtre de l’absurde de Ionesco prend ici tout son sens.
Le langage et au-delà, la communication doncl’intersubjectivité sont inaccessibles à l’homme.
Bérenger incarne cette impossibilité de communiquer et seul, face àlui-même, il va douter.
II/ LES REMISES EN QUESTION
1 - La solitude existentielle
L’angoisse existentielle est si profonde qu’il tente d’y remédier en changeant l’ordre des choses.
Les rhinocérosdoivent redevenir humains.
Il vit sa prise de conscience comme une obligation morale, c’est-à-dire que c’est à lui deles convaincre.
L’autre a toujours été perçu comme ce qui rendait toute intersubjectivité possible car l’autre estmon alter-ego.
Il me fait me voir et c’est dans la proximité à l’autre que l’homme peut effectuer un retour sur soi.C’est la naissance de la conscience, impossible sans une réflexivité.
L’autre est par conséquent mon miroir, monautre moi-même.
C’est la raison pour laquelle Bérenger cherche sans cesse à refléter son image dans le miroirpendant tout le monologue.
Il a perdu le regard des autres.
Il y a perte d’identité.
« Quelle drôle de chose ! Mais àquoi je ressemble alors? » Il ressemble à tous les autres humains qui n’existent plus.
2 - La quête de valeurs
Au-delà du symbolisme du miroir et des tableaux, nous constatons que Bérenger cherche des repères et donc desvaleurs.
Se retrouvant seul, il s’opère un glissement vers les valeurs des rhinocéros.
Il cherche d’abord à s’assurerqu’ « un homme n’est pas laid », puis constatant le contraire, il regrette de ne pas s’être transformé : » ce sont euxqui sont beaux.
J’ai eu tord! Oh! Comme je voudrais être comme eux ».
La valeur reconnue au niveau esthétique estcelle de la majorité, celle des rhinocéros.
CONCLUSION
Notre anti-héros est donc face à lui-même, confronté à de nouvelles valeurs, celles de la majorité qui représente.
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