Résumé Le Rouge et le Noir de Stendhal
Publié le 18/03/2011
Extrait du document
Résumé - Le Rouge et le Noir Un des plus beaux romans de la litterrature française, stendhal atteint la perfection avec cette histoire d'amour tourmantée à une époque où chacun se cherche sans vraiment se trouver.
L’histoire débute sous la Restauration. Et précisément à Verrières, une petite ville de province, dans les montagnes du Jura. Fils d’un charpentier autoritaire, Julien Sorel tire son imagination de ses lectures. Il est fasciné par Napoléon. Lui aussi rêve de victoires. Il rêve d’une carrière militaire. Il rêve de gloire...» Stendhal a publié Le Rouge et le Noir en 1830. Ce roman est sombre, violent. Il dévoile une société encore traumatisée par la Révolution... L'histoire: Julien Sorel, fils de charpentier a dix-neuf ans. D'origine modeste, sa condition le prédestine aux travaux de force. Mais Julien Sorel, avide d'ambitions, rêve de gloire et s'évade dans la littérature. Il s'y découvre une passion pour Napoléon et se verrait bien épouser une carrière militaire. Mais sur les conseils de l'abbé Chélan, le curé de son village, il envisage d'entrer au séminaire. Grâce à ce même abbé, qui l'a pris en sympathie et qui lui a enseigné le latin, Julien est engagé par Monsieur de Rénal, le maire légitimiste de la ville. Ce dernier, l'engage comme précepteur pour ses enfants. Timide et indocile dans un premier temps, Julien ne tarde pas à s'accoutumer à sa nouvelle vie et tombe sous le charme de Mme de Rênal. Il devient son amant. Grâce à la tendresse qu'elle lui manifeste Julien connaît alors un bonheur passager. Ce bonheur est interrompu par la maladie du jeune fils de Mme de Rênal, qui se croit punie par Dieu ; tandis qu'à l'inverse cette crise morale décuple l'amour de Julien. Le soir même, une lettre anonyme adressée à M de Rênal dénonce cet adultère et oblige Julien à fuir. Ce départ ne modifie en rien l'amour profond que lui porte Mme de Rénal, et qui ne se démentira pas. Julien, lui, décide de se rendre au séminaire de Besançon. Après son apprentissage au sein de la bourgeoisie, Julien passe à présent des moments pénibles au séminaire jusqu'à ce que l'abbé Pirard lui propose de devenir le secrétaire du Marquis de la Mole. Julien quitte le séminaire, puis rend une dernière visite de nuit à Mme de Rénal. Il part ensuite pour Paris abandonnant derrière lui une femme plus passionnée que jamais. A Paris, le marquis de La Mole, remarque très vite l'intelligence et la personnalité hors du commun de Julien . Ce dernier est à la fois fasciné et plein de mépris vis-à-vis de ce monde aristocratique qu'il découvre. Lors d'un bal donné à l'hôtel de Retz, Julien scandalise de jeunes aristocrates et s'attire l'admiration de Mathilde de la Mole (la fille du Marquis). Elle ne tarde pas à s'éprendre de lui. Après un rendez vous nocturne où Mathilde se donne à lui; elle le congédie comme un domestique, lui avouant que son imagination l'a trompée. Ayant gagné la confiance du Marquis, Julien est chargé d'effectuer une mission secrète : transmettre le compte rendu d'une réunion de conspiration à laquelle il a assisté en tant que secrétaire. Après avoir rempli sa mission, Julien rencontre le prince Korasoff, dont il s'était fait un ami. Sur ses conseils, il entreprend de séduire la Maréchale, Madame de Fervacques. Rendue jalouse, Mathilde de la Mole se rend compte qu'elle est amoureuse de Julien. Elle lui avoue qu'elle est enceinte et prévient son père de son souhait d'épouser son secrétaire. Julien est immédiatement convoqué par le Marquis. Il parviendra à le calmer et Mathilde réussira à convaincre son père de la laisser épouser Julien. Le marquis fait anoblir Julien, qui devient ainsi le Marquis Sorel de Vernaye, et lui permet d'obtenir un brevet de lieutenant. Julien s'apprête à épouser Mathilde de la Mole, lorsqu'une lettre de madame de Rênal adressée au Marquis de la Mole dénonce l'ambition et l'immoralité de son ancien amant. Julien, ivre de colère, se rend de Paris à Verrières, entre dans l'église et tire en pleine messe sur son ancienne maîtresse, sans toutefois la tuer. Emprisonné, rendu à sa solitude, Julien se rend compte qu'il n'a jamais cessé d'aimer Mme de Rênal. Il médite sur sa destinée et mesure l'étendue de la vanité de ses efforts de réussite sociale. Jugé, il est condamné à mort. Malgré les interventions pressantes de ses deux maîtresses, il renonce à faire appel. Son exécution capitale précède de quelques jours la mort de Mme de Rénal.
Analyse
Le titre du roman est un bon point de départ pour une étude du Rouge et noir : obscur à première vue, il concentre en fait bon nombre des significations essentielles du texte. Il est fondé sur le principe de l’opposition de deux couleurs, comme Le Rose et le Vert, nouvelle que Stendhal écrira en 1837 : le rouge, couleur connotant le sang, la passion, s’oppose ici au noir du deuil, de la mort. Une des interprétations du titre est liée aux jeux de hasard, où l’on peut miser sur le rouge ou sur le noir ; la destinée serait alors un jeu de hasard où l’on peut tomber sur une bonne ou une mauvaise carte. On retrouve les deux couleurs à divers moments dans le roman. Traditionnellement, le noir est associé à la religion : l’habit que M. de Rênal fait confectionner pour Julien est un « habit noir » ; de même, arrivé aux portes du séminaire, le héros doit laisser ses habits civils chez l’hôtesse de l’hôtel des Ambassadeurs et revêtir son vêtement noir de séminariste. Le séminaire lui-même est décrit selon les procédés du roman gothique, comme un univers noir et terrible, gardé par un portier « vêtu de noir » ; la grande croix de cimetière à l’entrée de la chambre de l’abbé Pirard est « en bois blanc peint en noir », et les tableaux « noircis par le temps » figurant dans la chambre ressortent terriblement sur les murs blanchis à la chaux. Même les yeux du directeur du séminaire sont décrits comme des « yeux noirs faits pour effrayer le plus brave ». Dans l’univers du séminaire, l’opposition entre le rouge et le noir semble remplacée par l’opposition entre le noir et le blanc. Tout contraste en effet de façon frappante et vient souligner la pauvreté et la simplicité de l’univers carcéral où habite Julien. Les couleurs ne reviennent pour Julien que lors des rares excursions à l’extérieur, pour attacher les tapisseries à l’intérieur de la cathédrale ou porter la lettre de l’abbé Pirard à l’évêque de Besançon. Arrivé à Paris, Julien est toujours en habit de prêtre : « ce jeune homme pâle et vêtu de noir » semble d’ailleurs « singulier aux personnes qui daignaient le remarquer » à l’hôtel de la Mole. Cependant, s’il ne connaît pas encore le rouge du titre, Julien va être l’objet d’une promotion, qui se manifeste directement dans les couleurs de son habit : le marquis de la Mole lui donne en effet la permission de porter un « habit bleu » lorsqu’il ne fait pas directement fonction de secrétaire. Avec cet habit bleu, il est considéré par le marquis comme un égal, pour son plus grand plaisir. C’est la seconde fois du roman que le héros voit son ascension marquée par un habit, la première étant le moment où Madame de Rênal lui confectionne un habit de garde d’honneur pour la visite d’un roi à Verrières, habit également bleu, qui permet à Julien « de quitter, ne serait-ce que pour un jour, son triste habit noir ». Le noir est donc dans Le Rouge et le Noir associé à la religion et au statut subalterne de Julien. Plus loin dans le roman, le héros est débarrassé de son habit noir, mis en dandy avec la plus grande élégance, puis habillé en uniforme de hussards, avant qu’il ne soit mis en prison. Le rouge est beaucoup moins présent dans Le Rouge et le Noir en tant que véritable couleur, que ce soit celle des habits ou celle de lieux du roman. Il y a cependant une décoration dont le ruban est de couleur rouge, la Légion d’honneur que le chirurgien-major, premier père substitutif de Julien, lègue à son protégé. L’opposition amenée par le titre peut par conséquent être reliée à l’opposition explicitée par le narrateur au chapitre V entre carrière militaire et carrière ecclésiastique. Le rouge, couleur de la légion d’honneur, est le symbole de la carrière militaire quand le noir est celui de la carrière religieuse. Dès lors, la destinée de Julien va du noir (précepteur, séminariste, puis étudiant en théologie lorsqu’il est à l’hôtel de la Mole) au rouge lorsque le marquis de la Mole lui octroie la croix et, plus tard, lui donne un brevet de lieutenant de hussard. Cependant, la couleur rouge est aussi présente au chapitre V du livre premier lorsque Julien pénètre dans l’église de Verrières. Celle-ci est en effet décorée « d’étoffe cramoisie » qui crée, à la lumière du soleil, « un effet de lumière éblouissant, du caractère le plus imposant et le plus religieux ». « Julien tressaillit » à cette vue et s’assoit sur le banc de la famille Rênal. Plusieurs commentaires doivent être faits de ce passage ; en premier lieu, l’église de Verrières est celle, tendue des mêmes rideaux cramoisis, où Julien, à la fin du roman, tentera d’assassiner Madame de Rênal. Le rouge peut ainsi être considéré comme un présage de mort dans le début du roman, qui se réalise finalement à la fin : c’est le sang de Madame de Rênal que fera couler Julien au chapitre XXXVI du livre second. Mais ce passage montre aussi que le rouge a partie liée avec la religion : les rideaux cramoisis qui ont tellement marqué Barbey d’Aurévilly sont ceux de l’église de Verrières où se joue la première scène de dissimulation de Julien qui juge qu’il « serait utile à son hypocrisie de faire une station dans l’église ». Le rouge est ici associé à un dévoilement, symbolisé par la lumière du soleil projetée par les vitraux de l’église. Le héros ne peut être hypocrite et doit se rendre à l’évidence : la mort est liée à sa destinée, comme il le découvre en lisant « un petit morceau de papier, étalé là comme pour être lu » où est mentionnée l’exécution de Louis Jenrel sur un côté, et où figure de l’autre côté les mots « le premier pas ». Le premier pas, c’est dans le roman celui que franchit Julien en se présentant chez les Rênal et qui, inexorablement, va mener à son exécution à Besançon, ce qu’il pressent en remarquant que le nom du condamné finit comme le sien. De même, à sa sortie de l’église, il ne peut pas ne pas remarquer que le bénitier semble rouge : « C’était de l’eau bénite qu’on avait répandue : le reflet des rideaux rouges qui couvraient les fenêtres la faisait paraître du sang. » Encore une fois, en colorant l’eau, le rouge, marque de violence, vient corriger le noir associé à la religion et le rendre sanglant ; la légion d’honneur épinglée sur l’habit noir de Julien à la fin du roman ne peut ainsi amener que du sang, celui de Madame de Rênal tout d’abord, puis celui de Julien décapité.
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