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résumé du livre Tanguy de Michel del castillo

Publié le 04/11/2013

Extrait du document

Commence alors pour Tanguy une longue vie de souffrance. Découverts par les allemands, le passeur et des gens qu'il cachait chez lui, dont Tanguy, sont déportés vers un camp en Allemagne. Il n'en sortira qu'à la libération, après plusieurs années de faim, froid et travaux forcés, dont peu se sont sortis, tel Gunther, un allemand prisonnier comme lui et avec lequel Tanguy a tissé de véritables liens d'amour au milieu de cet enfer. Libéré, Tanguy retourne à Barcelone dans l'espoir de retrouver sa mère. Il se retrouve dans un centre de redressement qui ne le change pas beaucoup de ce qu'il a connu en Allemagne et décide donc de fuir vers le sud du pays, où il rencontre un homme qui le recueille et lui permettra de commencer enfin son éducation. Mais Tanguy, malgré toute la reconnaissance qu'il éprouve pour son bienfaiteur, décide de partir pour la france retrouver au moins son père. L'accueil que lui réserve celui ci est hélas tout ce qu'il y a de plus froid...et lorsqu'enfin il parvient à retrouver sa mère, c'est pour se rendre compte que toutes ces années de souffrance ont creusé entre eux deux un fossé qui les sépare désormais à tout jamais... Un livre très fort qui fait revivre une fois de plus toute l'angoisse des camps de concentration. Et qui pose noir sur blanc la terrible question : est-il possible de retourner à une vie normale, de retrouver intacts ses souvenirs, quand on a traversé les pires ignominies ?

« CHAPITRE PREMIER LES TROIS PRÉSENTS DEM. D’ARTAGNAN PÈRELe premier lundidumois d’avril 1625,lebourg deMeung, oùnaquit l’auteur duRoman delaRose, semblait être dans unerévolution aussientière quesiles huguenots enfussent venusfaireuneseconde Rochelle. Plusieurs bourgeois, voyants’enfuir lesfemmes ducôté delaGrande-Rue, entendantlesenfants criersurleseuil des portes, sehâtaient d’endosser lacuirasse et,appuyant leurcontenance quelquepeuincertaine d’un mousquet oud’une pertuisane, sedirigeaient versl’hôtellerie duFranc Meunier, devantlaquelle s’empressait, en grossissant deminute enminute, ungroupe compact, bruyantetplein decuriosité. En cetemps-là lespaniques étaientfréquentes, etpeu dejours sepassaient sansqu’une villeoul’autre enregistrât sursesarchives quelqueévénement decegenre.

Ilyavait lesseigneurs quiguerroyaient entreeux ;il y avait leroi qui faisait laguerre aucardinal ; ilyavait l’Espagnol quifaisait laguerre auroi.

Puis, outre ces guerres sourdes oupubliques, secrètesoupatentes, ilyavait encore lesvoleurs, lesmendiants, leshuguenots, les loups etles laquais, quifaisaient laguerre àtout lemonde.

Lesbourgeois s’armaient toujourscontrelesvoleurs, contre lesloups, contre leslaquais, – souvent contrelesseigneurs etles huguenots, – quelquefoiscontreleroi, – mais jamaiscontrelecardinal etl’Espagnol.

Ilrésulta doncdecette habitude prise,que,cesusdit premier lundi dumois d’avril 1625,lesbourgeois, entendantdubruit, etne voyant nileguidon jauneetrouge, nilalivrée du duc deRichelieu, seprécipitèrent ducôté del’hôtel duFranc Meunier. Arrivé là,chacun putvoir etreconnaître lacause decette rumeur. Un jeune homme… – traçonssonportrait d’unseultrait deplume : figurez-vous donQuichotte àdix-huit ans, donQuichotte décorcelé, sanshaubert etsans cuissards, donQuichotte revêtud’unpourpoint delaine dont la couleur bleues’était transformée enune nuance insaisissable delie-de-vin etd’azur céleste.

Visagelonget brun ; lapommette desjoues saillante, signed’astuce ; lesmuscles maxillaires énormément développés,indice infaillible auquelonreconnaît leGascon, mêmesansbéret, etnotre jeune homme portaitunbéret ornéd’une espèce deplume ; l’œilouvert etintelligent ; lenez crochu, maisfinement dessiné ;tropgrand pourun adolescent, troppetit pour unhomme fait,etqu’un œilpeu exercé eûtpris pour unfils defermier envoyage, sans salongue épéequi,pendue àun baudrier depeau, battait lesmollets deson propriétaire quandilétait à pied, etlepoil hérissé desamonture quandilétait àcheval. Car notre jeune homme avaitunemonture, etcette monture étaitmême siremarquable, qu’ellefut remarquée : c’étaitunbidet duBéarn, âgédedouze ouquatorze ans,jaune derobe, sanscrins àla queue, mais non passans javarts auxjambes, etqui, tout enmarchant latête plus basque lesgenoux, cequi rendait inutile l’application delamartingale, faisaitencore également seshuit lieues parjour.

Malheureusement lesqualités de ce cheval étaient sibien cachées soussonpoil étrange etson allure incongrue, quedans untemps oùtout le monde seconnaissait enchevaux, l’apparition dususdit bidetàMeung, oùilétait entré ilyavait unquart d’heure àpeu près parlaporte deBeaugency, produisitunesensation dontladéfaveur rejaillitjusqu’àson cavalier. Etcette sensation avaitétéd’autant pluspénible aujeune d’Artagnan (ainsis’appelait ledon Quichotte de cette autre Rossinante), qu’ilnesecachait paslecôté ridicule queluidonnait, sibon cavalier qu’ilfût,une pareille monture ; aussiavait-il fortsoupiré enacceptant ledon queluienavait faitM. d’Artagnan père.Il n’ignorait pasqu’une pareille bêtevalait aumoins vingtlivres : ilest vrai quelesparoles dontleprésent avaitété accompagné n’avaientpasdeprix. « Mon fils,avait ditlegentilhomme gascon– danscepur patois deBéarn dontHenri IV n’avaitjamaispu parvenir àse défaire –, monfils,cecheval estnédans lamaison devotre père,ilya tantôt treizeans,etyest resté depuis cetemps-là, cequi doit vous porter àl’aimer.

Nelevendez jamais, laissez-le mourirtranquillement et honorablement devieillesse, etsivous faites campagne aveclui,ménagez-le commevousménageriez unvieux serviteur.

Àla cour, continua M. d’Artagnan père,sitoutefois vousavezl’honneur d’yaller, honneur auquel,du reste, votrevieille noblesse vousdonne desdroits, soutenez dignement votrenomdegentilhomme, quiaété porté dignement parvosancêtres depuisplusdecinq cents ans.Pour vousetpour lesvôtres – parlesvôtres, j’entends vosparents etvos amis –, nesupportez jamaisrienquedeM. le cardinal etdu roi.

C’est parson courage, entendez-vous bien,parson courage seul,qu’un gentilhomme faitson chemin aujourd’hui.

Quiconque tremble uneseconde laissepeut-être échapperl’appâtque,pendant cetteseconde justement, lafortune lui tendait.

Vousêtesjeune, vousdevez êtrebrave pardeux raisons : lapremière, c’estquevous êtesGascon, etla seconde, c’estquevous êtesmon fils.Necraignez paslesoccasions etcherchez lesaventures.

Jevous aifait apprendre àmanier l’épée ;vousavezunjarret defer, unpoignet d’acier ; battez-vous àtout propos ; battez- vous d’autant plusquelesduels sontdéfendus, etque, parconséquent, ilya deux foisducourage àse battre.

Je. »

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