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Représentation théâtrale

Publié le 23/09/2013

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Dissertation : Pensez-vous que la représentation théâtrale est essentielle pour donner tout son sens à une pièce ?   Le théâtre est né et s’est développé au cours des VIème et Vème siècles avant J.C. en Grèce. Il était tout d’abord utilisé lors de représentationspendant les cérémonies dédiées à Dionysos (dieu du vin et de la fête) sous forme de concours où le gagnant remportait un bélier. Les pièces jouées étaient des tragédies et seuls les hommes pouvaient être acteurs. Pour les rôles féminins, ils changeaient simplement de costumes. Puis, à la fin du Vème siècle apparurent les comédies dont les grands noms célèbres restent aujourd’hui Sophocle, Eschyle ou Euripide. Le mot « théâtre « vient du mot grec « θέατρον « signifiant regarder, contempler. L’opinion sur le fait de représenter les pièces varie énormément selon les personnes, certains diront à la manière de Molière que « Le théâtre n'est fait que pour être vu « et d’autres se rangeront plutôt du côté de Musset qui qualifiait ses œuvres comme des pièces écrites pour êtres lu dans un fauteuil. Donc la représentation théâtrale est - elle réellement indispensable pour apprécier et comprendre pleinement une pièce de théâtre ? Dans un premier temps, nous verrons l’importance de la lecture pour comprendre une pièce, puis nous nous demanderons si la représentation est vraiment essentielle pour la comprendre ainsi que l’apprécier pleinement. Dans cette première partie, nous aborderons le fait que la lecture d’une pièce est primordiale pour sa compréhension.   Tout d’abord, le texte permet de lire à notre rythme. On peut prendre son temps, négliger des extraits, stopper sa lecture et la reprendre ultérieurement en fonction de nos occupations et de nos désirs ou encore relire des passages. En effet, la vitesse de lecture varie en fonction de chacun. En l’occurrence, lorsqu’il s’agit d’une pièce compliquée telle Antigone de Sophocle qui utilise un vocabulaire riche de l’Antiquité, arrêter la lecture pour chercher le sens des mots qui nous sont inconnus peut parfois nous paraître indispensable, revenir en arrière pour se rappeler des liens de parenté entre les personnages comme Créon qui est l’oncle d’Antigone ou encore, au contraire, accélérer sa lecture lorsqu’il s’agit de passage comme des tirades où un personnage fait une description qui nous paraîtrait assez futile. Ainsi la lecture permet de gérer sa vitesse et d’analyser les passages  à notre manière c'est-à-dire comme on le souhaite.       Ensuite, les didascalies sont aussi un avantage de la lecture. Elles permettent de se représenter la scène, de l’imaginer à notre façon. Les indications de son, de lumière et de décors nous imposent un cadre. Les informations sur les costumes, les actions et les tons empruntés par les personnages nous transportent et permettent de recréer la scène. En effet, dans La Nuit de Valognes de Eric Emmanuel Schmitt, les didascalies mettent un place une atmosphère spéciale, presque lugubre. Le fait qu’il y ait de l’orage, que la scène se passe la nuit et dans un ancien manoir nous indique un certain mystère flottant au dessus de la scène. Par ailleurs, les indications de décors et de costumes nous font imaginer les différentes salles de la maison, les longues robes portées par les femmes et même l’habit dans lequel Don Juan est aussi beau. Ainsi les indications scéniques sont un grand avantage de la lecture d’un texte d’une pièce de théâtre.       Enfin, lire un texte nous laisse une liberté d’imaginer. En effet, nous avons un support et après notre imagination travaille. En partant d’une œuvre, on peut être son propre metteur en scène en imaginant la pièce comme on le souhaite, donnant un visage aux personnages, imaginant leurs caractéristiques physiques… Par exemple, dans Roméo et Juliette, Shakespeare choisit de donner peu d’indications sur les habits que porte Juliette, ne décrit pas la scène avec beaucoup de précision et de détails, allant directement à l’essentiel, ce qui nous laisse la liberté de visionner la scène comme chacun l’entend, ajoutant ses détails et idées en fonction de son histoire et de son imagination. Ainsi, chacun de nous voit la pièce à sa manière en se laissant guider par le texte. Nous pouvons dire que la lecture permet d’être son propre metteur en scène.       Si la lecture est importante pour comprendre une pièce de théâtre, la représentation n’en est pas moins indispensable pour l’apprécier pleinement. A l’issue de cette seconde partie, nous verrons comment la représentation se rend indispensable pour apprécier.       Pour commencer, tout un ensemble de choses rendent la pièce plus vivante. Les costumes, décors, l’atmosphère ou encore le jeu des acteurs nous font entrer plus facilement dans la pièce. Le divertissement peut-être plus intense car nous n’avons pas besoin d’imaginer, la pièce s’offre à nous et les acteurs nous dévoilent la beauté de l’œuvre par leur jeu. En effet, dans Dom Juan, de Molière, l’acteur jouant le protagoniste a une grande responsabilité : il doit captiver le spectateur. Par ses habits, ses attitudes, sa manière de jouer, il nous fait comprendre comment et pourquoi aucune femme ne lui résiste. Il livre au spectateur son charme mais aussi sa face cachée par ses « proies « lorsqu’il parle avec Sganarelle. Les costumes nous permettent de faire directement la différence entre paysans et nobles. En somme, la pièce, par sa représentation, est plus vivante.       Ensuite, lorsqu’une pièce est jouée, les émotions sont plus présentes que par la lecture. En effet, ressentir un sentiment fort tel la tristesse, le désespoir ou même le bonheur intense puis le transmettre est plus « facile « par une personne, un acteur que par des mots. Voir une pièce, c’est ressentir les émotions des personnages, se glisser dans leur peau pour arriver à la catharsis. Dans La Curée, de Zola, Renée qui va au théâtre s’identifie totalement à l’actrice, elle vit la tragédie de Phèdre par procuration, se sent défaillir car toute son âme est en l’actrice. Elle pense comme elle et subit les actions au travers de Phèdre. On nous dit même que « la jeune femme sentait passer sur sa chair chaque frisson de son désir et de ses remords «, elle vit par Phèdre. S’identifier au personnage, vivre par l’acteur et subir la catharsis est plus aisé par la représentation qu’en lisant une pièce. Ainsi, la représentation est nécessaire pour s’émouvoir.       Enfin, pour comprendre et apprécier pleinement une œuvre, il faut avoir plusieurs versions. Aller à une représentation théâtrale, c’est voir le travail d’un metteur en scène qui a guidé ses comédiens pour qu’ils jouent tel qu’il l’entend, tel qu’il comprend la pièce. Certaines interprétations peuvent être réellement différentes puisque seule agit la perception du metteur en scène. Ainsi, il fait des choix. En effet, dans Introspection de Peter Handke, le metteur en scène avait choisit que ses comédiens fassent peu de mouvements pour insister sur le message. Il avait aussi voulu qu’ils soient deux alors que l’auteur a écrit la pièce pour un personnage mais c’était pour accentuer le fait qu’il y ait comme deux personnes à l’intérieur d’une seule sans cesse en confrontation puisque le protagoniste se vide de tout ce qu’on lui a dicté se faire pour trouver, à la fin, l’infime partie où il est vraiment et seulement lui-même. Ainsi, voir plusieurs interprétations d’une même pièce peut être essentielle pour connaître plusieurs opinions et se forger la sienne.       En somme, la lecture est importante pour comprendre une pièce de théâtre puisque nous détenons la diversité du rythme de lecture, sommes guidés par les didascalies tout en restant libre d’imaginer tout ce dont le texte ne nous fait pas part mais, en revanche, la représentation reste indispensable pour apprécier totalement une œuvre puisque en étant jouée, la scène est plus vivante, les émotions sont intenses, pouvant donc aller jusqu’à la catharsis grecque, et que d’autres visions peuvent être apportées pour comprendre d’autres points de vue. Ce qui revient aux trois grands principes aristotéliciens : le movere, le docere et le placere dont la représentation est constituée.

« sa lecture et la reprendre ultérieurement en fonction de nos occupations et de nos désirs ou encore relire des passages.

En effet, la vitesse de lecture varie en fonction de chacun.

En l'occurrence, lorsqu'il s'agit d'une pièce compliquée telle Antigone de Sophocle qui utilise un vocabulaire riche de l'Antiquité, arrêter la lecture pour chercher le sens des mots qui nous sont inconnus peut parfois nous paraître indispensable, revenir en arrière pour se rappeler des liens de parenté entre les personnages comme Créon qui est l'oncle d'Antigone ou encore, au contraire, accélérer sa lecture lorsqu'il s'agit de passage comme des tirades où un personnage fait une description qui nous paraîtrait assez futile.

Ainsi la lecture permet de gérer sa vitesse et d'analyser les passages  à notre manière c'est-à-dire comme on le souhaite.       Ensuite, les didascalies sont aussi un avantage de la lecture.

Elles permettent de se représenter la scène, de l'imaginer à notre façon.

Les indications de son, de lumière et de décors nous imposent un cadre.

Les informations sur les costumes, les actions et les tons empruntés par les personnages nous transportent et permettent de recréer la scène.

En effet, dans La Nuit de Valognes de Eric Emmanuel Schmitt, les didascalies mettent un place une atmosphère spéciale, presque lugubre.

Le fait qu'il y ait de l'orage, que la scène se passe la nuit et dans un ancien manoir nous indique un certain mystère flottant au dessus de la scène.

Par ailleurs, les indications de décors et de costumes nous font imaginer les différentes salles de la maison, les longues robes portées par les femmes et même l'habit dans lequel Don Juan est aussi beau.

Ainsi les indications scéniques sont un grand avantage de la lecture d'un texte d'une pièce de théâtre.       Enfin, lire un texte nous laisse une liberté d'imaginer.

En effet, nous avons un support et après notre imagination travaille.

En partant d'une oeuvre, on peut être son propre metteur en scène en imaginant la pièce comme on le souhaite, donnant un visage aux personnages, imaginant leurs caractéristiques physiques...

Par exemple, dans Roméo et Juliette, Shakespeare choisit de donner peu d'indications sur les habits que porte Juliette, ne décrit pas la scène avec beaucoup de précision et de détails, allant directement à l'essentiel, ce qui nous laisse la liberté de visionner la scène comme chacun l'entend, ajoutant ses détails et idées en fonction de son histoire et de son imagination.

Ainsi, chacun de nous voit la pièce à sa manière en se laissant guider par le. »

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