René Girard, La Violence et le sacré
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
« Si Œdipe finit par tuer Laïos, c'est Laïos le premier qui s'est efforcé de le tuer. (...) Structurellement, le parricide s'inscrit dans un échange réciproque. Il constitue une représaille dans un univers de représailles. (...) Toutes ces violences aboutissent à l'effacement des différences, non seulement dans la famille mais dans la cité tout entière. (...) Dans la tragédie et hors d'elle, la peste symbolise la crise sacrificielle, c'est-à-dire exactement la même chose que le parricide et l'inceste. (...) Pour délivrer la cité entière de la responsabilité qui pèse sur elle, (...) il faut réussir à transférer cette violence sur Oedipe, ou plus généralement un individu unique. (...) Oedipe ne réussit pas à fixer le blâme sur Créon et Tirésias mais Créon et Tirésias réussissent parfaitement à fixer ce même blâme sur Oedipe. L'enquête tout entière est une chasse au bouc émissaire, qui se retourne en fin de compte contre celui qui l'a inaugurée. »
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