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Recueil de quelques vers burlesques

Publié le 27/02/2008

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    Dans son poème tiré du recueil de quelques vers burlesques, Paul Scarron écrivain français du XVIIe siècle dresse le portrait peu flatteur d’une femme, celle-ci se prénomme Helene en référence aux poèmes de Pierre de Ronsard ou Helene n’est autre que la destinataire de ses œuvres et la femme convoitée par celui-ci. Dans le poème de Scarron, Helene est dépeinte grâce à la physiognomonie de ses dents décrites avec un vocabulaire très dévalorisant qui ne fait qu’accentuer la caricature de celle-ci. Nous étudierons donc, dans un premier temps le portrait repoussant d’Helene pour ensuite s’intéresser a la satire que Scarron fait des poèmes lyriques.

 

      Tout d’abord, le poète a recours au registre épidictique pour interpeller le lecteur sur la laideur d’Helene la femme qu’il décrit.  On trouve beaucoup d’expressions dévalorisantes comme au premier vers le poète utilise le mot « os » pour parler des dents de la protagoniste ce qui d’emblée donne une connotation péjorative au poème car en ne lisant que le premier vers, le lecteur peut s’imaginer que ce sont d’autres os qui sont montrés lors du rire d’Helene ; image peu agréable a s’illustrer. Le mot os semble inapproprié dans ce contexte et dévalorise intégralement les dents et la femme.

   Puis dans la première strophe, le son  déplaisant [ier] est répété plusieurs fois  il accentue la laideur d’Helene, et crée comme l’écho du rire de cette femme repoussante mais aussi comme ce son est dur et désagréable a prononcer le lecteur butte sur les mots « riez », « entiers », « cariés » et le son renforce l’image que le lecteur a de la dentition inégale d’Helene et de sa laideur.

   De plus le poète utilise le contraste entre les pieds et les dents pour accentuer l’effet que l’haleine d’Helene a sur ses propres dents : « non seulement la toux, mais votre seule haleine peut les mettre a vos pieds, déchaussés et sanglants ». Ici, l’image employée par Scarron est très provocante et elle instaure un sentiment de dégoût chez le lecteur effet cherché par le poète tout au long de son poème. Le lecteur se voit non seulement dégouté mais aussi choqué par cette infâme image et a tendance à juger défavorablement notre personnage, qui a selon le poème une hygiène qui laisse à désirer.   Après avoir vu le portrait repoussant d’Helene nous nous intéresserons donc a l’importance que les dents ont dans ce passage, au fait qu’elles reflètent la vie de la protagoniste sur qui le poème porte.

 

   Deuxièmement, on observe que le poète utilise la physiognomonie pour décrire non seulement le physique de cette femme mais aussi pour retracer sa vie passée. Pour commencer, on voit que Scarron compare Helene a une « vilaine bête », description qui renforce la détérioration de ses dents car en offrant des points d'appui à la langue, les dents permettent de produire des sons articulés, capacité propre à l'être humain. Alors que l'animal ne sait que crier, l'homme s'exprime par des mots, justement le fait que les dents de cette femme se déchaussent peu a peu entrainent avec elles la deshumanisation d’Helene.

  Puis, le fait que les dents de cette femme soient a ce point abimées laisse le lecteur imaginer qu’Helene ici, est assez âgée en effet, on peut conjecturer que les dents tiennent dans la gencive comme cette femme est rattachée a la vie ; le vers, « comme dans la gencive ils ne tiennent qu’à peine » l’illustre. Notre théorie est renforcée au dernier vers, ou le narrateur apparait pour la première fois : «  Pourvu que vous creviez de rire, il me suffit » l’expression familière « creviez » montre que le personnage est proche de la mort car même le narrateur mentionne cette possibilité. Les dents reflètent donc non seulement le passé de la dame, mais aussi son futur car les dents se déchaussant peu à peu montre que cette dame se rapproche de la mort, et les dents qui sont déjà tombées renvoient au passé d’Helene, elles sont donc symboles du passé, de la vie.

  Enfin, on peut aussi supposer que les dents étant les miroirs a l’âme,  les maux et la détérioration des dents d’Helene peuvent représenter les tourments de son âme, on peut cependant se demander que derrière ses airs satiriques, si  Scarron ne dépeint pas les maux physiques auquel il faisait face a l’époque de son écriture de recueil de quelques vers burlesques en faisant la description et l’usage de la physiognomonie des dents. Ce portrait fort désavantageux ne serait  autre que la façon dont Scarron se voyait lors de sa maladie et de sa paralysie.

   Paul Scarron utilise donc un registre épidictique pour créer une image repoussante d’Helene dans son poème pour après user de la physiognomonie pour illustrer le passé de cette vieille femme et ainsi de la même manière Scarron laisse apparaitre les maux auxquels il a du faire face au cours de sa vie.

 

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