Quignard, Pascal - littérature française.
Publié le 30/04/2013
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Quignard, Pascal - littérature française. 1 PRÉSENTATION Quignard, Pascal (1948- ), romancier, essayiste et traducteur français, grand amateur de musique baroque et de littérature classique, qui se plaît à déclarer : « J'espère être lu en 1640 «. 2 UNE PRÉDILECTION POUR LES FRAGMENTS ET LA MÉDITATION ÉRUDITE Né dans l'Eure, Pascal Quignard grandit dans une famille de grammairiens et d'organistes. Il se passionne très tôt pour les langues, les littératures anciennes et la musique, tout en entreprenant des études de philosophie à la faculté de Nanterre sous la direction d'Emmanuel Lévinas et de Paul Ricoeur. Il s'éloigne progressivement de la philosophie après Mai 68, considérant qu'elle se teinte d'une idéologie qui ne lui convient plus. C'est dans ce contexte qu'il travaille à son premier livre. Il commence à publier des ouvrages hors du commun, comme son premier essai, l'Être du balbutiement (1969), au Mercure de France qu'il consacre à l'écrivain Léopold von Sacher-Masoch, des études sur les langues anciennes, ou un récit, le Lecteur (1976), réflexion autour de la lecture à l'occasion de laquelle Pascal Quignard déclare : « À l'absence du monde qu'est le livre s'ajoute cette absence du monde qu'est la solitude. Le lecteur est deux fois seul. Seul comme lecteur, il est sans le monde : en tant qu'il est avec son livre. Seul « avec « son livre, « chez « son livre, qui est le dénuement du monde. « Adepte de la brièveté et du fragment, Pascal Quignard publie de nombreux récits courts qui le font apparaître alors comme un auteur abscons ou un « érudit mortifère « (selon ses propres mots). Membre du comité de lecture en 1976 puis éditeur en 1988 chez Gallimard, enseignant et violoncelliste à ses heures, il écrit des romans, Carus (Prix des critiques 1980), les Tablettes de buis d'Apronenia Avitia (1984), journal apocryphe d'une patricienne romaine, mais aussi des contes pour enfants, des poèmes en latin, des essais et des portraits d'auteurs consacrés entre autres à Michel Deguy, Louis-René Des Forêts ou Maurice Scève. Son oeuvre est construite autour de réflexions sur l'écriture, la littérature et la communication spécifique qui s'instaure par le biais du livre entre l'écrivain et son lecteur. Cet amateur passionné de musique baroque publie par ailleurs deux livres consacrés à cet art qui est, à son sens, « le seul moyen de s'exprimer sans trahir personne « : la Leçon de musique en 1987 et Tous les matins du monde en 1991. Le roman, vibrant hommage à la viole de Gambe et à Marin Marais, donne lieu à une adaptation cinématographique, très fidèle au texte, réalisée par Alain Corneau. C'est avec ses Petits traités (1980-1990), suite de cinquante-six fragments, essais ou fables tantôt sarcastiques, tantôt légères ou passionnés, qu'il est véritablement révélé au public. Au fil des textes qui composent ces Petits traités (tome I à VIII, 1993) se dégagent deux axes temporels privilégiés : l'Antiquité romaine et le XVIIe siècle français, et plus particulièrement son aspect janséniste. Il esquisse un certain nombre de portraits (saint Augustin, les solitaires de Port-Royal), se plonge avec passion dans l'histoire du livre comme support matériel et symbole intellectuel, esquisse une anthropologie où le langage, la sexualité et la mort forment le cercle magique de l'énonciateur. Le recours à la fiction donne ainsi une dimension expérimentale à ces thèmes réorganisés et explorés à l'envi par l'écrivain. 3 UNE VIE CONSACRÉE À L'ÉCRITURE En 1994 (année de publication de son essai le Sexe et l'Effroi), il renonce brusquement à ses fonctions éditoriales et délaisse ses activités musicales pour se consacrer uniquement au travail d'écriture. Il publie la même année un roman, l'Occupation américaine, la Haine de la musique en 1996 puis en 1998, Vie secrète. Dans ce dernier ouvrage (qui se soustrait à toute tentative de classification : ni roman, ni autobiographie, ni essai philosophique, ni analyse psychologique, mais tous ces genres à la fois), Pascal Quignard élabore une longue et ambitieuse réflexion sur la notion d'amour qui s'enrichit d'une interrogation et d'une réinvention permanentes de la langue. Dans Terrasse à Rome (2000, grand prix du roman de l'Académie française), il conte les aventures, dans l'Europe du XVIIe siècle, d'un graveur autrefois défiguré par un rival amoureux. En 2002, il publie une trilogie intitulée Dernier royaume. Les Ombres errantes, premier volet de cette trilogie, reçoit le prix Goncourt, au troisième tour du scrutin. Aux côtés de Sur le jadis et d'Abîmes, ce premier opus inaugure une remise en cause des attitudes forgées par la société, le temps ou l'histoire par exemple, en empruntant à la biographie et au conte. Les personnages historiques, les pensées et les thèmes choisis par l'auteur font écho aux Petits traités, assez semblables dans la forme à cette oeuvre érudite déclinée en deux cent quarante et un brefs chapitres. Pascal Quignard définit ce projet littéraire comme « un foisonnement d'appentis avec des milliers de fictions et de contes en plus [...] pour « [...] ramasser les pans de l'expérience que la transmission a oublié de transmettre. Et, contrairement aux encyclopédistes qui voulaient détruire le passé moyenâgeux et qui haïssaient le jadis, j'habite la détresse de ce qui fut de façon contemplative, presque orientale. « Pascal Quignard a déjà prévu d'écrire au sein de ce vaste ensemble intitulé Dernier royaume en hommage à saint Augustin, plusieurs tomes consacrés à des champs de réflexions très variés tels que la recherche des lieux merveilleux ou encore l'étude des saisons et des heures. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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