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Questionnaire et corrigé Charle de Gaulle chapitre 5 et 6

Publié le 09/06/2012

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gaulle

Chapitre 5 – Discordances.

1- Que met en lumière la fin de la guerre sur le plan mondial ?

« On voit l’ambition des Etats apparaître en pleine lumière. (…) Ce moment de vérité met en lumière l’état de faiblesse où la France est encore plongée par rapport aux buts qu’elle poursuit et aux calculs intéressés des autres. » (p. 215.)

2- Dans quelle circonstance le mot « discordances », titre du chapitre, est-il employé ?

Lorsque de Gaulle évoque le regard des alliés sur la France : « Quelle que soit la considération qu’ils témoignent au général de Gaulle, ils portent leur nostalgie vers la France politique de naguère, si malléable et si commode. Ils épient les discordances qui vont se produire entre moi et ceux qui tendent à revenir au régime confus d’autrefois. » (p. 216)

3-Dites quelle est l’origine de l’incident qui oppose la France à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.

L’origine de l’incident est liée au « tracé de la frontière des Alpes » (p.216). Les Français « entendaient porter à la crête même du massif la limite de [leur] territoire » (p.216) et « les objectifs fixés » avaient été atteints le 2 mai (p. 217). Mais les Américains leur imposent de retirer leurs troupes (p.217), d’une part suivant « le goût d’hégémonie que les Etats-Unis manifestaient volontiers » et d’autre part à cause de « l’effet de l’influence britannique » (p.218)

4- Quels sont les adversaires de la France lorsqu’éclate la « crise majeure du Levant » ?

Les nationalistes arabes et les Britanniques : « Depuis longtemps, la frénésie des nationalistes arabes et la volonté des Britanniques de rester seuls maîtres en Orient s’y coalisaient contre nous. Jusqu’alors, nos adversaires avaient dû prendre quelques précautions. Ce n’était plus, désormais, la peine. Dès que le Reich eut capitulé, ils passèrent ensemble à l’assaut. » (p.221)

5- Quelles raisons expliquent le comportement des Britanniques et notamment de Winston Churchill dans cette crise ?

Tout d’abord l’ambition des Britanniques « visant à dominer l’Orient » (p.222), ensuite le fait que, « au marché de Yalta, Churchill avait obtenu de Roosevelt et de Staline qu’on lui laissât les mains libres à Damas et à Beyrouth » (p.222), en outre, le fait que « les Anglais, particulièrement Churchill, comptaient sur les craintes et les calculs des milieux dirigeants français pour retenir de Gaulle et peut-être le réduire » (p.223), enfin « les nécessités de la lutte contre le Japon » (p.225).

6- Quelle attitude adoptent les Anglais lors des émeutes de mai 45 au Levant ?

« Pendant ces trois semaines d’émeute, les Anglais n’avaient pas bougé (…). A Londres régnait le silence. (…) Vingt-trois jours durant, les raisons (…) ne les déterminèrent pas à sortir de leur passivité. Mais dès qu’ils virent que l’émeute s’effondrait, leur attitude changea tout à coup. L’Angleterre menaçante se dressa contre la France. » (p.228).

7- Lors de l’ultimatum, à quelle métaphore recourt de Gaulle pour souligner la fourberie des Anglais ?

De Gaulle utilise la métaphore du théâtre (métaphore usuelle pour souligner l’hypocrisie : voir notamment le portrait de Staline ou celui de Mussolini). «  Si du côté britannique, il ne s’était réellement agi que d’obtenir le « cessez-le-feu », on s’en serait tenu là. Mais on voulait bien autre chose. C’est pourquoi, Londres, apprenant que les Français avaient décidé de suspendre l’emploi des armes, se hâta de déployer une mise en scène d’avance préparée en vue d’infliger à la France une humiliation publique. » (p.229)

8- Quels pouvoirs français illustrent les discordances que de Gaulle évoque, lors de la crise du Levant ?

Tout d’abord « le personnel de notre diplomatie » qui considérait « la question du Levant » « comme une espèce de boîte à chagrin qu’il fallait manier de manière à éviter, avant tout, une brouille avec la Grande-Bretagne » (p.234) ; ensuite, la « presse française » dont les « commentaires » sont « très décevants ». « Ceux-ci, au lieu de témoigner de la résolution nationales, montraient surtout le souci d’amenuiser l’événement. Les articles qu’ils lui accordaient, réservés, en place médiocre, faisaient voir que, pour les feuilles françaises, la cause était entendue, c’est-à-dire perdue » (p. 234-235) ; enfin « l’Assemblée consultative » qui ne « m’appuya pas davantage », qui fait « le procès de la France et surtout le mien ». « A entendre leur propos (…), ce qui arrivait en Syrie était la conséquence d’une politique abusive (…). Pour en sortir, il n’était que de nous présenter aux peuples du Levant sous les traits de la France libératrice, éducatrice, et révolutionnaire, tout en les laissant à eux-mêmes. Il y avait là une contradiction que ces étranges Jacobins ne se souciaient pas de résoudre. » (p.235)

9- Quels sentiments évoque de Gaulle face à l’adoption de la Charte des Nations Unies ?

Les sentiments sont de plusieurs ordres. D’une part, on peut évoquer les sentiments que de Gaulle exprime au sujet des Nations Unies « Pour ma part, c’est avec sympathie, mais non sans circonspection, que j’envisageais l’organisation naissante » (p.239), sentiment qui suit la présentation du projet de Roosevelt, « cette monumentale construction ». D’autre part, il résulte de la Conférence de San Francisco un sentiment très net de fierté pour les Français puisque la France retrouve sa place, son « rang » dans le monde : « On eût dit que le monde saluait cette résurrection comme une espèce de miracle, se hâtait d’en profiter pour nous remettre là où il nous avait toujours vus et pensait qu’au milieu de ses nouvelles inquiétudes, il aurait besoin de nous » (p.238).

10- Malgré le retrait de la délégation française lors de la Conférence de San Francisco, qu’obtient la France ?

« Elle obtint, à San Francisco, ce à quoi nous tenions le plus. C’est ainsi que, malgré certaines hostilités, le français fut reconnu comme l’une des trois langues officielles des Nations Unies. » (p.240-241)

 

11- Quelle circonstance donne lieu au portrait de Winston Churchill ?

Churchill part avant la fin de la conférence de Postdam, parce qu’il est écarté du pouvoir, suite aux élections et au succès des Travaillistes (p. 243). Son départ est alors l’occasion pour de Gaulle de faire le portrait de son homologue anglais, comme il avait fait le portrait de Churchill au moment de sa rencontre dans le tome I des Mémoires de guerre (chapitre 2).

12- Analysez la métaphore filée qui achève le portrait de Churchill.

Le portrait s’achève par une longue métaphore filée de la navigation qui associe le destin de Churchill à celui de de Gaulle. Ils ont, en effet, « navigué côte à côte, en se guidant d’après les mêmes étoiles, sur la mer démontée de l’Histoire. » Mais si « la nef que conduisait Churchill était maintenant amarrée, celle dont [de Gaulle] tenai[t] la barre arrivait en vue du port… » (p.245). La métaphore confère d’une part au portrait de Churchill, ainsi qu’à celui de de Gaulle, une dimension épique. Comme les héros des épopées, ils ont dû affronter les dangers maritimes, les tempêtes. D’autre part, elle souligne le rôle des deux hommes lors de ces tempêtes : ils sont ceux qui tiennent le gouvernail, ils guident le bateau, allégorie de leur nation. Mais il est évident que cette image permet surtout à de Gaulle de se peindre aux côtés de Churchill et de montrer que le destin de Churchill pourrait être une préfiguration du sien ; ayant cet exemple sous les yeux, de Gaulle peut ainsi chercher à choisir sa route.

13- Quelles circonstances amènent de Gaulle à dresser un tableau de l’Allemagne ?

Après avoir évoqué la conférence de Postdam à laquelle la France n’avait pas été conviée, de Gaulle évoque la conférence de la  « Commission européenne » de Londres, qui s’était tenue en juillet. Lors de celle-ci, après que les « limites des zones françaises d’occupation » eurent été fixées, de Gaulle avait déterminé les territoires que les Français prenaient en charge. C’est alors l’occasion d’évoquer les différents lieux qui incombent à la France, mais surtout la tâche qui l’attend, dans des circonstances délicates, à cause des réactions que peut avoir l’armée française face aux terres germaniques.  (p.245-246).

14- Etudiez le tableau de l’Allemagne, après la reddition du Reich, peint par de Gaulle.

Lorsque de Gaulle se rend sur le sol germanique pour décorer de Lattre et pour rencontrer différentes divisions, il parcourt plusieurs sites allemands. Le tableau qui se dresse alors présente un pays dévasté, pitoyable. Et il est significatif que le registre pathétique domine dans cette présentation : « Considérant les monceaux de décombres à quoi les villes étaient réduites, traversant les villages atterrées, recueillant les suppliques des bourgmestres au désespoir, voyant les populations d’où les adultes masculins avaient presque tous disparu, je sentais se serrer mon cœur d’Européen. » Néanmoins, ce tableau apocalyptique est aussi un moyen pour formuler l’espoir d’un changement, d’une reconstruction. (p.247)

15- Lors des entretiens de Washington, quelle image de la France apparaît ?

Lors de la série d’entretien du mois d’août avec Truman, de Gaulle constate « combien aux yeux du monde la France s’était redressée. Lors de mon précédent voyage, on la regardait encore comme une captive énigmatique. On la tenait à présent pour une grande alliée blessée, mais victorieuse, et dont on avait besoin». (p.250)

16- A plusieurs reprises, de Gaulle évoque les bombes atomiques lâchées par les Etats-Unis. A quels moments et pourquoi ?

La première évocation apparaît à la page 242, lors de l’évocation de la conférence de Postdam. « Quant à l’intervention soviétique sur le théâtre du Pacifique, à quoi pourrait-elle servir ? Les bombes atomiques étaient prêtes. En arrivant à Postdam, Truman et Churchill apprenaient la réussite des expériences du Nevada. D’un jour à l’autre, le Japon allait donc subir les effroyables explosions et, par conséquent, se rendre. »

La seconde évocation se trouve à la page 251, lors de la rencontre de de Gaulle avec Truman. De Gaulle fait du président américain un tableau qui souligne son sentiment d’omnipotence, élément visible notamment par l’emploi du discours indirect libre « Et puis, ils étaient les plus forts ! » qui est directement suivi par l’évocation des bombes : « Quelques jours avant ma visite à Washington, les bombes atomiques avaient réduit le Japon à la capitulation. »

La troisième évocation apparaît à la page 271, quand de Gaulle retrace la chronologie du retour en Indochine de l’armée française. « C’est alors que, les 6 et 10 août, tombe sur Hiroshima et sur Nagasaki, la foudre des bombes atomiques. »

17- Citez les différentes mesures prises lors des entretiens avec Truman.

Ménager l’Allemagne, mais en prenant « les mesures voulues pour que la menace germanique ne reparaisse jamais. » (p.253)

Indépendance progressive des « pays d’Asie et d’Afrique plus ou moins ‘colonisés’ » (p.254) ; voir ensuite les pages 267 et suivantes.

Retour en Indochine (p.255) ; voir ensuite page 271.

18- Comment se manifeste la popularité de de Gaulle et l’intérêt de la France dans les lieux que traverse de Gaulle après sa rencontre avec Truman ?

New York, pages 256 et 257 : « Pour recevoir de Gaulle et les siens, New York déchaîne, alors, l’ouragan de son amitié. » (…) « Une file d’autos, rangée sur le côté au long de 100 kilomètres, salue notre passage par un vacarme incroyable de klaxons. » (…) La Marseillaise.(…) Le « défilé triomphal ». (…) « Le parcours de Broadway se déroule au milieu d’un indescriptible déferlement de « Long live France ! » - « De Gaulle ! Hurrah ! » - « Hello, Charlie ! »… » (…) « Je reçois le diplôme de citoyen d’honneur de New York » (…) « Sans doute ce caractère de pittoresque dans le gigantesque est-il habituel aux manifestations publiques américaines. Mais l’explosion d’enthousiasme qui a marqué celle-là révèle l’extraordinaire dilection à l’égard de la France que recèle le fond des âmes. »

« Chicago le fait voir aussi » (…) « Ici, me dit le maire Edward Kelly, vous serez acclamé en 74 langues. » (…) « Nous sommes entourés d’une foule où se mêlent toutes les races de la terre mais unanime dans ses clameurs. »(p. 257 et 258)

Le Canada page 258 : «  Vous avez pu constater l’année dernière à votre passage quels sentiments vous portait l’opinion de ce pays. Mais depuis la France et vous avez gagné 300% - Pourquoi ? – Parce que vous étiez encore un point d’interrogation. Maintenant, vous êtes un point d’exclamation. »

Terre Neuve page 259. « Ce sont des habitants venus de divers points de l’île pour saluer le général de Gaulle. Fidèles aux aïeux normands, bretons et picards qui ont peuplé Terre-Neuve, tous parlent français. Tous aussi, saisis par une émotion ancestrale, crient : « Vive la France ! » et me tendent les mains ».

19-  Quel discours de Gaulle choisit-il de prononcer à Strasbourg ?

« L’après-midi, quittant l’Allemagne, je gagne Strasbourg. Car c’est de là que j’entends montrer à la nation française vers quel grand but je la dirige pour peu qu’elle veuille me suivre. » Proclamation de  la « grande tâche rhénane française » : faire du Rhin un lien occidental. (Pages 263-264).

20- Etudiez les tonalités qui se dégagent de la fin du chapitre.

Le dernier paragraphe du chapitre « Discordances » mêle plusieurs registres littéraires. Tout d’abord, il est marqué par le registre lyrique, comme le souligne l’exclamation « comme je voudrais faire entrer dans les âmes la conviction qui m’anime ! » prolongée par la métaphore filée de la route « La route que je monte est rude, mais s’élève vers les sommets », qui donne une dimension épique au projet de de Gaulle, dimension que l’on retrouve dans l’énumération des lieux : « les voix qui se font entendre, sur le forum, à la tribune des assemblées, aux facultés et aux académies, du haut de la chair des églises » dans laquelle on peut noter la répartition des différentes voix : justice / université / église . Le registre lyrique se prolonge tout au long du paragraphe avec les deux exclamations (« J’écoute ! » et « Hélas ! »). Mais fidèle au titre du chapitre, le paragraphe laisse percevoir un ton désabusé « mais quels sont ces cris, péremptoires et contradictoires, qui s’élèvent bruyamment au-dessus de la nation ? Hélas ! Rien autre chose que les clameurs des partisans. » qui donne à la chute du chapitre une tonalité polémique.  (Pages 276 et 277).

 

Chapitre 6 - Désunion.

1-Comment s’effectue la transition entre le chapitre 5 et le chapitre 6 dans le premier paragraphe de ce chapitre ?

De Gaulle reprend le terme « route » utilisé dans le dernier paragraphe du chapitre 5 pour introduire le paradoxe de la situation que connaît la France. Si, comme l’ont montré plusieurs passages du chapitre 5, la France a retrouvé son rang, si s’y « font entendre l’appel de l’univers », le paysage français est très affaibli et « l’état de la France s’exprime en un bilan de ruines ». (p. 279)

2-De quelles natures sont les dommages causés par la guerre ?

De Gaulle présente d’abord les dommages liés à l’architecture (« Naturellement, [les destructions] des bâtiments sont les plus spectaculaires ») (p.279), puis évoque les « dommages causés par les spoliations de biens » « moins apparents » mais « beaucoup plus lourds encore » (p.280), rappelle ensuite le lourd héritage de la Première Guerre Mondiale (p.281), et déplore enfin les lourdes pertes humaines (p.281-282). Cette présentation s’achève par un parallélisme entre le déclin physique et le déclin moral (p.283). (On pourra noter au passage la construction de cette présentation. Chaque dommage se voit attribuer un paragraphe).

3- Rappelez  les termes que de Gaulle emploie pour évoquer le rôle qu’il a assumé pendant la Deuxième Guerre Mondiale.

De Gaulle a recours à plusieurs expressions significatives : « l’espèce de monarchie que j’ai naguère assumée », « mon autorité absolue » (p. 284), « la dictature » (p.285), « mon propre despotisme » (p.286). Elles témoignent de sa conscience de son rôle durant la guerre, mais d’un rôle que les circonstances lui ont donné, non son ambition personnelle. Elles représentent en outre une forme de pouvoir que de Gaulle n’apprécie pas, qui est contraire au bien du peuple. L’emploi de ces différents termes lui permet de dresser un portrait du peuple français qui « est ce qu’il est, non point un autre. S’il ne veut pas, nul n’en dispose » (p.284), donc qui mérite d’avoir voix au chapitre : « je donnerai donc la parole au peuple par des élections générales » (p.286).

4- Dans quelle circonstance de Gaulle cite-t-il la phrase de Clémenceau : « la pire souffrance de l’âme est le froid » ?

De Gaulle la cite après avoir analysé les divisions des partis. Celle-ci est tout d’abord développée dans une présentation ternaire marquée par l’anaphore de « On voit » (p. 290), et ensuite prolongée par la conclusion introduite par « En somme », qui déplore le constat des fractions au lieu de l’union (p.290-291).

5- En quoi le retour des prisonniers de guerre et des déportés est-il vécu de façon paradoxale ?

Ce retour est évoqué bien sûr sous le signe de l’enthousiasme, du sentiment de soulagement, ce que souligne la phrase nominale exclamative : « Grand événement national, tout chargé d’émotions, de joies, mais aussi de larmes ! ». Néanmoins, la chute sur les larmes suggère ce que ce retour peut avoir de paradoxal dans les sentiments. S’il s’agit dans la phrase de larmes de joie, elle fait la transition avec les difficultés que procurent ce retour : difficulté de ramener dans les foyers ces hommes,  difficulté de les « remettre à neuf », difficulté de leur redonner une place dans la société. (p. 291)

En outre, ces hommes vivent parfois eux aussi difficilement ce retour : « D’ailleurs ce sont parfois le chagrin et la désillusion qui attendent ceux qui reviennent après une aussi longue absence. Et puis, la vie est dure, alors que dans les misères d’hier on l’imaginait autrement. Enfin, certains de ceux qui, dans les barbelés, avaient rêvé d’une patrie renouvelée s’attristent de la médiocrité morale et de l’atonie nationale où baignent trop de Français. » (p.292)

 

 

6- Dans « l’affaire Pétain, Laval et Darnand », en quoi de Gaulle s’oppose-t-il à la majorité, et notamment à la  Haute-Cour ?

Pour de Gaulle, « la faute capitale de Pétain et de son gouvernement, c’était d’avoir conclu avec l’ennemi, au nom de la France, le soi-disant ‘armistice’ ». (p.297). « Aussi étais-je contrarié de voir la Haute-Cour, les milieux parlementaires, les journaux, s’abstenir dans une large mesure de stigmatiser l’  « armistice » et, au contraire, se saisir longuement des faits qui lui étaient accessoires. » (p.298)

7- Quelle opinion de Gaulle laisse-t-il percevoir au sujet de Pétain au moment du procès ?

On trouve dans le portrait fait du Maréchal l’expression d’une certaine indulgence : la vieillesse est en effet mise en avant pour justifier ses erreurs : « son drame avait été celui d’une vieillesse que la glace des années privait des forces nécessaires pour conduire les hommes et les événements ». En outre, de Gaulle insiste sur sa volonté de préserver le vieil homme des injures et de la peine capitale, et dans sa décision de lui laisser finir sa vie dans sa propriété, montrer sa pitié et son respect. Enfin, tout au début du portrait, on peut déceler une forme d’éloge, Pétain devenant dans son attitude réservée et silencieuse l’image du sage.

8- Dans le discours du 24 mai, à qui de Gaulle compare-t-il les Français et pourquoi ?

Les Français sont comparés « aux marins de Christophe Colomb, qui aperçurent la terre à l’horizon quand ils étaient au pire moment de leur angoisse et de leur fatigue. » Cette comparaison a pour but de galvaniser les Français dans la mesure où de Gaulle leur annonce une politique de rigueur : « on devait donc s’attendre à ce que le gouvernement tienne en main les prix, les traitements, les salaires, quels que puissent être les mécontentements et les revendications ». (p.302)

9- Quelle est la fonction du discours que de Gaulle adresse aux mineurs de Béthune ?

Le discours a pour dessein de montrer aux mineurs, et par extension, à la population française, que la France est en train de se reconstruire, retrouve le chemin du progrès. Pour ce faire, de Gaulle s’appuie sur des chiffres, sur l’argument économique, en établissant un parallèle constant entre la production de la veille et celle de ce jour. Mais il est évident que ce discours s’adressant aux mineurs est aussi une invitation à continuer le travail, à accepter les sacrifices pour que le progrès soit de plus en plus réel. (p.304)

10- Quelle opposition est-elle mise en lumière pour de Gaulle lors de ses déplacements en province ?

De Gaulle constate qu’il est accueilli chaleureusement par les différentes villes, malgré les ruines et décombres qu’il observe, que la population est prête à le suivre, est prête à supporter les rigueurs. En revanche « l’activité politique s’orientait dans un sens opposé. (…) Ce qui était « politique » marquait à mon égard une méfiance accentuée ». (p.305)

11-  En présentant son projet de référendum sur la Constitution, par quels procédés de Gaulle marque-t-il ses réserves vis-à-vis de l’assemblée ?

De Gaulle présente ses réserves d’une part par une phrase de tournure interrogative, à laquelle il donne une réponse négative, et d’autre part en jouant sur le rythme ternaire : on note ainsi trois propositions subordonnées conjonctives introduites par « fallait-il », mais aussi trois groupes nominaux introduits par la préposition « sans » (« sans exception, sans frein, sans recours »).

Ses réserves se trouvent par ailleurs confirmées par « la réprobation déterminée de tous les partis ». (p.306).

12- Etudiez la présentation faite de Léon Blum.

Pour réussir à rendre l’opinion favorable à son projet, de Gaulle cherche l’appui de fortes personnalités, susceptibles de faire pencher la balance de son côté. C’est ainsi qu’il s’adresse à Léon Blum, socialiste certes convaincu, mais dont « la longue détention où l’avaient enfermé Vichy et le IIIe Reich » avait engendré « des scrupules (…) quant aux idées professées et à la politique menée, naguère, par son parti. » (p. 308). Même si de Gaulle lui reproche d’avoir retrouvé ses « penchants » socialistes et de ne pas l’accompagner dans son projet, allant jusqu’à le blâmer dans une expression lapidaire par sa tournure exclamative, qui vilipende le régime parlementaire français (« Qu’aucune tête ne dépasse les fourrés de la démocratie ! » p.310), à plusieurs reprises de Gaulle formule des éloges à l’égard de Blum. Ainsi, il évoque son « âme élevée » (p.308), ses méditations et son témoignage en faveur de sa personne. (p.309), et surtout, il montre l’estime qu’il éprouve pour lui en lui demandant d’assumer la charge du gouvernement (p.310).

13- Quelles sont les deux autres personnalités vers lesquelles de Gaulle se tourne ?

Edouard Herriot (p.311)

Louis Marin (p.312)

On peut observer une gradation décroissante dans la présentation des trois personnalités, à l’image de l’estime que de Gaulle éprouve pour ces trois hommes.

14- Quels sont les différents résultats des élections ?

Tout d’abord on peut évoquer le fait que le vote concerne 80% de la population inscrite (les abstentionnistes étant majoritairement des femmes) ; ensuite que, conformément aux souhaits de de Gaulle, les communistes, bien que majoritaires, sont talonnés de près par les républicains populaires et les socialistes (« Si, décidément, le « parti » n’avait pu saisir l’occasion (de triompher), c’est parce que je m’étais trouvé là pour incarner la France tout entière » p.322) ; en outre, que les réponses à la consultation nationale sont en faveur des propositions de de Gaulle (96% et 66%), donc confirment que « le pays, dans son ensemble, souhait[e] qu’[il] le conduise » (p.323). Néanmoins on peut ajouter que de Gaulle a conscience que son pouvoir se délite, ce qui le conduit à annoncer son retrait : « Quant au pouvoir, je saurais, en tout cas, quitter les choses avant qu’elles ne me quittent ». (p.324), suivant ainsi ce qu’il avait annoncé lors du départ de Churchill.

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