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Quel type de discourt entre le direct et l'indirect pour obtenir l'adhésion du lecteur

Publié le 11/04/2011

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Dissertation :

 

Problématique : Le discourt direct est-il préférable pour obtenir l’adhésion du lecteur ?

 

Dans la littérature, il existe deux grandes familles de textes : les textes au discourt direct, avec une transcription exact des paroles prononcés par une personne, ou le discourt indirect où un narrateur intègre les paroles à son propre récit.

Les deux types de discourt ont des avantages et des inconvénients qui leurs sont propres. Le but d’un écrivain étant de faire partager son opinion, le discourt direct plus réaliste et donc plus « touchant » n’est-il pas préférable pour obtenir l’adhésion du lecteur ?

 

Un texte au discourt direct tente de faire parler un personnage reproduisant les mots tels qu’ils ont été prononcés, donc, à priori, sans changements. On a donc l’impression d’y être, d’où peut survenir un sentiment d’intimité entre le lecteur et le(s) locuteur(s). De plus le locuteur parle en utilisant « je » et en s’adressant à un « tu » ou à un « vous », qui selon le contexte peut désigner plus ou moins implicitement le lecteur.

L’utilisation du discourt direct peut donner des informations supplémentaire sur celui qui parles. Si ce dernier parle familièrement on se doute que son statut social n’est pas très élevé contrairement à quelqu'un dont le langage soutenu exprimera bien le niveau de son statut… De même, un accent peut donner des informations sur la nationalité du sujet.

 

Le discourt direct restitue donc non seulement les propos mais aussi le ton exprimé grâce à la ponctuation. Les points de suspensions par exemple peuvent selon le contexte exprimer une hésitation, un doute, un silence ou encore une surprise. Le point d’exclamation lui est en quelque sorte l’extériorisation littéraire d’une émotion !

Le discourt direct renforce le réalisme d’une scène nous donnant l’impression d’y assister. D’une certaine manière cela permet au narrateur de partager avec le lecteur un sentiment difficilement descriptible et définissable.

Cependant un discourt direct coupe un récit au passé, il ne faut donc pas changer de type de discourt trop souvent, sinon ce dernier peut devenir lassant. Il faut donc l’utiliser avec parcimonie pour faire vivre des moments particulièrement importants pour le récit(scène de dispute, débat…)

 

Contrairement au discourt direct le discourt indirect ne retranscrit pas fidèlement les paroles de quelqu’un. Dans ce type de récit, le narrateur intègre les paroles à son récit. La phrase d’origine est reformulée, souvent raccourcie et plus ou moins modifiés. De plus, les éléments spécifiques de l’oral (hésitation, interjections…) disparaissent en même temps que les points d’exclamations, d’interrogations et de suspension. Par ces moyens le narrateur peut résumer les propos d’une personne pour en donner uniquement ce qu’il juge l’essentiel… En effet le narrateur peut, en même temps que de retranscrire plus ou moins fidèlement les propos d’une autre personne, exprimer son avis en utilisant pour ce faire les verbes et expression appropriés. Exemple : « Il prétend n’avoir rien vu ». Ici l’utilisation du verbe « prétendre » sous-entend que le narrateur ne croit pas le locuteur. Ainsi au discourt indirect, celui qui raconte peut transformer des propos en utilisant toutes sortes de doubles sens, de sous entendus et en supprimant une parties de la phrase, tournant ainsi en ridicule le locuteur originel au profit du narrateur. Le lecteur tend donc à adhérer à l’idéologie de ce dernier.

Les deux types de discourt ont donc leur avantages pour gagner l’adhésion du lecteur : le premier par un réalisme poussé et une vérité poignante et émouvante, et la deuxième par une fausse invitation de réflexion libre qui conduit inéluctablement à l a naissance de sentiments qui feront gagner au narrateur l’adhésion du lecteur.

Une haute morale voudrait que le discourt direct prime sur le discourt indirect (moins franc), mais en littérature sel le résultat compte, peu importe la manière d’y arriver !

 

Le discourt direct libre semble trouver sa place a mi-chemin entre ces deux types de discourt : Avec la ponctuation, mais sans la lourdeur du verbe introducteur et sans les propositions  subordonnés introduite par « qui » ou « si », le discourt indirect libre cumule les avantages des deux formes de discourt : la légèreté et l’expressivité du discourt direct et l’emploi des temps et des pronoms du discourt indirect, évitant ainsi de couper le court du récit.

Ceci étant dit, un texte uniquement au discourt indirect libre ne serait pas tout à fait vivant et perdrait donc de l’intérêt.

Au final, pour un bon récit et pour obtenir l’adhésion du lecteur, seule une ingénieuse combinaison de ces trois styles permet d’apporter la vivacité, le réalisme, les sentiments et l’intérêt nécessaire à toute bonne histoire…

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