Que pensez-vous de ce jugement d'Olivet sur les « Caractères » (1730) : « Tant qu'on a cru voir dans ce livre les portraits des hommes vivants, on l'a dévoré pour se nourrir du triste plaisir que donne la satire personnelle. Mais à mesure que ces gens-là ont disparu, il a cessé de plaire par la matière. »
Publié le 19/02/2011
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Il est évident qu'on attend de vous de réfuter le jugement d'Olive après l'avoir, cependant, expliqué. Le plan peut donc s'organiser ainsi: I. Il est exact que le succès de curiosité a été immense: — On établit des clefs : tout le monde sait que Cydias est Fontenelle, ou Emile, Condé en personne. — On découvre dans ce livre un tableau vivant, souvent féroce, des moeurs et des usages du temps : financiers, fermiers généraux, vénalité de la justice sottise de la bourgeoisie, etc.Il est en partie exact que La Bruyère n'a composé ni un ouvrage de philosophie, comme la Rochefoucauld, — ni de psychologie profonde. III. Cependant, le livre plaît toujours : — Parce qu'il a été un des premiers à avoir une portée sociale. Parce que l'homme de La Bruyère est de tous les temps. Les moralistes ne vieillissent pas. — Par son art, ce que d'Olivet ne conteste d'ailleurs pas, puisqu'il précise « par la matière «. Ici, définir l'art de La Bruyère, où la « pointe « précieuse devient ironie profonde : le réalisme, et la vie ; la variété ; le goût des effets de surprise ; la richesse du style.
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- Voltaire écrit dans « Le Siècle de Louis XIV », à propos des « Caractères »: « Le livre baissa dans l'esprit des hommes quand une génération entière, attaquée dans l'ouvrage, fut passée. Cependant, comme il y a des choses de tous les temps et de tous les lieux, il est à croire qu'il ne sera jamais oublié ». Étudiez ce jugement.
- Un nouveau livre de poche va voir le jour. Dans la série « classique », annonce l'éditeur, « chaque volume sera enrichi d'une trentaine de pages de commentaires : biographie de l'auteur, naissance de l'œuvre, sa place dans l'histoire de la littérature, les jugements qu'elle a suscités... » Prendrez-vous connaissance de tous ces compléments? Pensez-vous qu'ils puissent vous permettre de mieux comprendre l'œuvre et d'en tirer un plaisir accru ou estimez-vous qu'ils risquent de faire écra
- « Quand l'écrivain à sa table, dit Claude Roy dans son livre Défense de la Littérature, regarde par la fenêtre le couvreur qui répare un toit et le vitrier qui remet un carreau, ces métiers des hommes dont on sait exactement à quoi ils servent, il se dit : « Écrivain, pour quoi faire?» Car nous avons besoin pour vivre, comme le rappelait prudhommesquement Sully Prudhomme dans un poème célèbre, de tous les corps de métier, sauf du métier de ces drôles de corps, les parleurs, les artiste
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