projet DEA: « LIBERTÉ INDIVIDUELLE : CRITÈRE DE LÉGITIMITÉ DU POUVOIR POLITIQUE DANS LA PHILOSOPHIE DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU »
Publié le 19/12/2023
Extrait du document
«
UNIVERSITÉ FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY
(ABIDJAN)
UFR DES SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIÉTÉ
DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
Option : Politique et Morale
ANNÉE ACADÉMIQUE 2017-2018
« LIBERTÉ INDIVIDUELLE : CRITÈRE DE LÉGITIMITÉ DU POUVOIR
POLITIQUE DANS LA PHILOSOPHIE DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU »
PROJET DE THÈSE UNIQUE DE DOCTORAT
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE : LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE COMME LA NATURE DE
L’HOMME ET UNE VALEUR POLITIQUE
CHAPITRE I : LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE: NATURE DE L’HOMME
I.
LIBERTE ET EGALITE NATURELLES COMME ESSENCE DE L’HOMME
II.
LA FIGURE SOCIO NATURELLE DE LA LIBERTE
CHAPITRE II : LA LIBERTE POLITIQUE : BUT DU CONTRAT SOCIAL
I.
LE CONTRAT SOCIAL : ORIGINE DE LA SOCIETE POLITIQUE
II.
LE CONTRAT SOCIAL : SAUVEGARDE ET PROMOTION DE LA LIBERTE
DEUXIÈME PARTIE : DE L’INSTITUTION DU POUVOIR POLITIQUE
CHAPITRE III : DE LA THEOCRATIE A LA LAÏCISATION DU POUVOIR
I.
LA THEOCRATIE : THEORIE DU DROIT DIVIN DES ROIS
II.
LA LAÏCISATION DU POUVOIR POLITIQUE
CHAPITRE IV: LA LEGITIMITE DU POUVOIR POLITIQUE
I.
LES CRITERES DE LEGITIMITE DU POUVOIR SELON WEBER
II.
LES CONDITIONS DE LEGITIMITE DU POUVOIR POLITIQUE SELON ROUSSEAU
1.
LIBERTE : SOURCE DE LEGITIMATION ET FINALITE DU POUVOIR POLITIQUE
2.
LA VOLONTE GENERALE : SOCLE DU POUVOIR POLITIQUE
3.
LA LOI : SEULE AUTORITE LEGITIME
2
TROISIÈME PARTIE : ROUSSEAU ET LA QUESTION DE LA BONNE
GOUVERNANCE
CHAPITRE V : LIBERTE, POUVOIR POLITIQUE ET VIOLENCE
I.
LA LIBERTE CONTRE L’ANARCHISME
II.
LE POUVOIR POLITIQUE CONTRE LES REGIMES DE DICTATURE
CHAPITRE VI : DE LA CONCILIATION DE LA LIBERTE ET DU POUVOIR
POLITIQUE
I.
L’ETAT DE DROIT : GARANT DE LA LIBERTE
1.
LA REPUBLIQUE : MODELE D’ETAT DE DROIT
2.
LA SEPARATION DES POUVOIRS : PRINCIPE DE STABILITE DE L’ETAT
II.
LE DROIT DE RESISTANCE A LA TYRANNIE
CHAPITRE VII : DE LA NECESSITE D’UNE ETHIQUE POLITIQUE
I.
UNE ETHIQUE DE LA RESPONSABILITE DU POUVOIR POLITIQUE ET DE LA LIBERTE
II.
LA BONNE GOUVERNANCE : FACTEUR DE DEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
3
« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers.
Tel se croit le maître des
autres, qui ne laisse pas d’être esclave plus qu’eux.
»1
« Il n’y a point de prospérité à espérer tant que le dernier ennemi de la liberté
respirera.
»2
« Le Seigneur aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.
Il
les rachète à l’oppression, à la violence ; leur sang est d’un grand prix à ses
yeux.
»3
1
ROUSSEAU (Jean- Jacques), Du Contrat social, (Paris, GF- Flammarion, 2001), p.
46.
2
SAINT- JUST (Louis Antoine Léon De), « Rapport à l’Assemblée Nationale : la République et le
suffrage universel au nom du Comité du Salut Public », (Paris, 19 Vendémiaire an II, 20 oct.
1793).
3
Ps 71 : 12- 14.
4
INTRODUCTION GENERALE
I.
THEME
Le thème de notre recherche
légitimation
du
pouvoir
politique
s’intitule : « Liberté individuelle : critère de
dans
la
philosophie
de
Jean-Jacques
ROUSSEAU.
» Un tel sujet met en relief le rapport entre la liberté et le pouvoir politique.
En ce rapport se joue, comme en son fondement, le lien entre la légitimité du pouvoir
politique et la garantie de la liberté.
« La légitimité est la pierre philosophale qui
transforme en or pur le plomb- vil du pouvoir de fait.
»4 La légitimité est le principe
justificatif du pouvoir politique.
Elle évoque le fondement du pouvoir politique et la
justification de l’obéissance qui lui est due.
Freund reconnaît dans la légitimité du pouvoir
politique la nécessité du consentement, et humanise le pouvoir politique par la confiance
qu’elle crée entre les gouvernants et les gouvernés.
Le pouvoir politique dont la visée est
collective et rédemptrice, se définit comme « une activité sociale qui se propose
d’assumer par la force, généralement fondée sur le droit, la sécurité extérieure et la
concorde intérieure d’une unique politique particulière en garantissant l’ordre au milieu
de luttes qui naissent de la diversité et de la divergence des opinions et des intérêts.
»5 Le
pouvoir politique est la faculté dont jouissent une ou plusieurs personnes de faire les lois
et d’user le cas échéant de la contrainte- qui ne vise que l’utilité commune- pour les faire
respecter.
De cette obéissance aux lois, les gouvernants eux-mêmes ne sont pas exclus.
Ce
qui règle l’exercice du pouvoir politique, et prévient de l’absolutisme de certains chefs
d’Etat qui s’arrogent tout au détriment du peuple.
Dans la perspective sociopolitique ouverte par les Temps modernes (XVIIIe
siècle), les concepts de liberté et de pouvoir politique se chargent d’une signification
4
RIVERO (Jean), Pouvoirs, (Paris, Dalloz, 1988), p.
5.
5
FREUDN (Julien), Qu’est- ce que la politique ?, (Paris, Seuil, 1978), p.
177.
5
révolutionnaire.
Pendant cette période est apparue l’idée fondamentale que la liberté
individuelle et l’exercice du pouvoir politique par tous sont une et même chose.
A première vue, la liberté et le pouvoir politique semblent être des notions
incompatibles que l’on peut opposer dans une facile antithèse.
Leurs exigences
respectives paraissent contradictoires.
La contradiction réside sans doute dans leur mode
d’appréhension et d’application.
Mais à l’examen, l’on découvre que la liberté et le
pouvoir politique sont appelés à être complémentaires, si l’on préconise un
développement humain durable.
Le pouvoir politique a son fondement légitime dans le
contrat social et sa source dans le peuple, et non dans une quelconque autorité.
C’est
l’affirmation de la laïcisation (sécularisation) du pouvoir qui descend du ciel sur la terre.
La liberté du peuple constitue la source de légitimation et la finalité du pouvoir politique.
Ainsi, la liberté et le pouvoir politique entrent dans une relation essentielle pour ce qui est
vrai de la quête du bonheur de l’homme.
La raison d’être de l’institution du pouvoir politique, c’est de garantir la sécurité et
la liberté des citoyens pourvu que ceux-ci s’engagent à respecter les lois consenties
comme seules autorités légitimes.
Partant, des droits et des devoirs sont reconnus aussi
bien à l’Etat qu’aux citoyens qui doivent les assumer en pleine responsabilité.
La liberté
doit tendre à ne pas nuire aux lois qui la protègent en oeuvrant pour le développement de
l’Etat.
La liberté politique est « le pouvoir de faire tout ce que les lois permettent.
»6 A la
suite de Montesquieu, Rousseau renchérit: « l’obéissance à la loi que l’on s’est prescrite
est liberté.
»7 Rousseau défend l’idée que l’homme est de manière fondamentale un être
libre.
La liberté politique doit viser à garantir la liberté individuelle.
En ce sens, aucune
forme d’esclavage ou d’oppression ne peut être légitimée.
La seule condition pour jouir
pleinement de sa liberté, c’est de respecter la loi.
La liberté consiste dans le respect des
hommes et de la loi.
Ainsi la conciliation rationnelle de la liberté et de la loi, s’avère
6
MONTESQUIEU, De l’esprit des lois, (Paris, Garnier- Flammarion, 1992), p.
292.
7
ROUSSEAU (Jean- Jacques), Du Contrat social, (Paris, GF- Flammarion, 2001), p.
61.
6
nécessaire pour le progrès de l’humanité.
Cependant, les citoyens ne sont pas toujours à
l’abri des dérives dictatoriales du pouvoir politique.
II.
JUSTIFICATION DU THEME
A l’instar de Rousseau, les théoriciens de la politique peuvent revendiquer une
compétence pour l'analyse des problèmes concernant les dérives du pouvoir politique et
les violences exercées sur la liberté.
La question doctrinale centrale n'est plus la question
classique de savoir qui doit commander ou gouverner, mais la question déontologique de
savoir à quelles conditions le pouvoir politique est légitime à gouverner.
Autrement dit, la
légitimité du pouvoir, chez Rousseau s’oriente vers la notion de la validité prescriptive de
la loi « qui produit et conserve le bonheur de la communauté politique ou les constituants
de celui-ci »8.
Le bonheur en ce lieu est ce qui constitue la toile de fond qui donne sens à
la doctrine morale d'Aristote.
Aussi, existe-il chez Rousseau cette similitude entre le
bonheur et la liberté, qui sont des droits fondamentaux de l’homme.
La liberté est un droit
qui fonde le bonheur.
La perte du bonheur dans le pur état de nature amène Rousseau à
rechercher pour l’homme une société juste et légitime établie sur le contrat social, au sein
de laquelle l’homme peut vivre libre et heureux en toute sécurité.
La société politique est
établie dans la liberté, par et pour le peuple.
La soumission à la loi qui régit la société
politique n’est pas synonyme d’esclavage mais plutôt l’affirmation de notre liberté.
Rousseau pense que la question de la légitimité du pouvoir politique est nécessaire parce
qu’elle concerne essentiellement l’homme.
Toute question essentielle de l’homme appelle
une nouvelle manière de penser l’homme et son environnement.
La pensée de Rousseau,
bien qu’inscrite dans les débats philosophiques de son siècle, est à plus d’un titre
profondément originale.
Il veut résoudre cette insupportable contradiction : « l’homme est
né libre, et partout il est dans les fers.
»9 Telle est la situation paradoxale dans laquelle
8
LACHIA (Jean), Ethique à Nicomaque.
La justice.
Aristote, (Paris, Ellipses/ Marketing ,....
»
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