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principes a priori de la sensibilité.

Publié le 22/10/2012

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principes a priori de la sensibilité. C'est donc cette science qui doit former la première partie de la théorie transcendantale des éléments, par opposition à celle qui contient les principes de la pensée pure et qui se nommera logique transcendantale. Dans l'esthétique transcendantale, nous commencerons par isoler la sensibilité, en faisant abstraction de tout ce que l'entendement y ajoute et y pense par ses concepts, de telle sorte qu'il ne reste rien que l'intuition empirique; nous écarterons ensuite tout ce qui appartient à la sensation, afin de n'avoir plus que l'intuition pure et la simple forme des phénomènes, seule chose que la sensibilité puisse fournir a priori. Il résultera de cette recherche qu'il y a deux formes pures de l'intuition sensible, comme principes de la connaissance a priori, savoir l'espace et le temps. Nous allons les examiner. NOTE DE KANT (1) Les Allemands sont les seuls qui se soient servis jusqu'ici du mot esthétique pour désigner de que les autres appellent la critique du goût. Cette dénomination se fonde sur une espérance (malheureusement) déçue, celle qu'avait conçue l'excellent analyste Baumgarten, de soumettre le jugement critique du beau à des principes rationnels, et d'en élever les règles à la hauteur d'une science. Mais c'est là une vaine entreprise. En effet, ces règles ou critères sont empiriques dans leurs principales sources, et par conséquent ne sauraient jamais servir de lois a priori propres à régler le goût dans ses jugements, c'est bien plutôt le goût qui est la véritable pierre de touche de l'exactitude des règles. Il faut donc, ou bien abandonner de nouveau cette dénomination et la réserver pour cette partie-ci de la philosophie qui est une véritable science (par où l'on se rapprocherait du langage et de la pensée des anciens, dans leur célèbre division de la connaissance en atadvrdc xat volivi) 1, ou bien l'employer en commun avec la philosophie spéculative, et entendre le mot esthétique tantôt dans un sens transcendantal, et tantôt dans un sens psychologique. (Raison pure, I, p. 61-63.) 1. « Objets de la sensation et objets de la pensée «. L'espace est la forme a priori du sens externe, c'est-à-dire une intuition pure. 18. L'espace. 1. L'espace n'est pas un concept empirique, dérivé d'expériences extérieures. En effet, pour que je puisse rapporter certaines sensations à quelque chose d'extérieur à moi (c'est-à-dire à quelque chose placé dans un autre lieu de l'espace que celui où je me trouve) et, de même, pour que je puisse me représenter les choses comme en dehors et à côté les unes des autres, et par conséquent, comme n'étant pas seulement différentes, mais placées en des lieux différents, il faut que la représentation de l'espace soit déjà posée comme fondement. Cette représentation ne peut donc être tirée par l'expérience des rapports des phénomènes extérieurs : mais cette expérience extérieure n'est elle-même possible qu'au moyen de cette représentation. 2. L'espace est une représentation nécessaire, a priori, qui sert de fondement à toutes les intuitions externes. Il est impossible de se représenter jamais qu'il n'y ait pas d'espace, quoiqu'on puisse bien concevoir qu'il n'y ait pas d'objets en lui; il est donc considéré comme la condition de la possibilité des phénomènes, et non pas comme une détermination qui en dépende. Il est une représentation a priori servant nécessairement de fondement aux phénomènes extérieurs 1. 3. L'espace n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, un concept universel de rapports des choses en général, mais une intuition pure. En effet, d'abord on ne peut se représenter qu'un seul espace, et, quand on parle de plusieurs espaces, on .n'entend par là que les parties d'un seul et même espace. Ces parties ne sauraient non plus être antérieures à cet espace unique qui comprend tout, comme si elles en étaient les éléments (et qu'elles puissent le constituer par leur assemblage); elles ne sont au contraire pensées qu'en lui. Il est essentiellement un; le divers que nous y reconnaissons et par conséquent le concept universel d'espace en général ne reposent finalement que sur des limitations. Il suit de là que, par rapport à lui, une intuition a 1. Cf. l'expression courante « avoir lieu «. priori (non empirique) sert de fondement à tous les concepts que nous en formons. C'est ainsi que tous les principes géométriques, comme celui-ci, par exemple, que dans un triangle la somme de deux côtés est plus grande que le troisième, ne sortent pas des concepts généraux de ligne et de triangle, mais de l'intuition, et d'une intuition a priori, avec une certitude apodictique. 4. L'espace est représenté comme une grandeur infinie donnée. Il faut sans doute regarder tout concept comme une représentation contenue dans une multitude infinie de représentations diverses possibles (comme leur caractère commun), et qui par suite les subsume; mais nul concept ne peut comme tel être considéré (au sens précis des mots) comme contenant en soi une multitude infinie de représentations. Or, c'est pourtant ainsi que nous pensons l'espace (car toutes les parties de l'espace coexistent à l'infini). La représentation originaire de l'espace est donc une intuition a priori, et non pas un concept1. (Raison pure, I, p. 64-66.) A. L'espace ne représente aucune propriété des choses en soi, soit qu'on les considère en elles-mêmes, soit qu'on les considère dans leurs rapports entre elles. En d'autres termes, il ne représente aucune détermination des choses qui soit inhérente aux objets mêmes, et qui subsiste abstraction faite de toutes les conditions subjectives de l'intuition. En effet, il n'y a pas de déterminations, soit absolues, soit relatives, qui puissent être intuitivement perçues antérieurement à l'existence des choses auxquelles elles appartiennent, et par conséquent a priori. B. L'espace n'est autre chose que la forme de tous les phénomènes des sens extérieurs, c'est-à-dire la seule condition subjective de la sensibilité sous laquelle soit possible pour nous une intuition extérieure. Or, comme la réceptivité en vertu de laquelle le sujet peut être affecté par des objets précède nécessairement toutes les intuitions de ces objets, on comprend aisément comment la forme de tous les phénomènes peut être donnée dans l'esprit antérieurement à toutes les perceptions réelles, par conséquent a priori, et comment, étant une intuition pure où tous les objets doivent être déterminés, elle peut contenir 1. Kant montre, dans le paragraphe suivant, que sa conception fait seule « comprendre la possibilité de la géométrie comme science synthétique a priori « (p. 67). Puis il en tire quelques conséquences (texte cité).

« 45 L'espace L'espace est la forme a priori du sens externe, c'est-à-dire une intuition pure.

18.

L'espace.

1.

L'espace n'est pas un concept empirique, dérivé d'expé­ riences extérieures.

En effet, pour que je puisse rapporter certaines sensations à quelque chose d'extérieur à moi (c'est-à-dire à quel­ que chose placé dans un autre lieu de 1 'espace que celui où je me trouve) et, de même, pour que je puisse me représenter les choses comme en dehors et à côté les unes des autres, et par conséquent, comme n'étant pas seulement différentes, mais placées en des lieux différents, il faut que la représentation de l'espace soit déjà posée comme fondement.

Cette représentation ne peut donc être tirée par l'expérience des rapports des phénomènes exté­ rieurs : mais cette expérience extérieure n'est elle-même possible qu'au moyen de cette représentation.

2.

L'espace est une représentation nécessaire, a priori, qui sert de fondement à toutes les intuitions externes.

Il est impossible de se représenter jamais qu'il n'y ait pas d'espace, quoiqu'on puisse bien concevoir qu'il n'y ait pas d'objets en lui; il est donc considéré comme la condition de la possibilité des phénomènes, et non pas comme une détermination qui en dépende.

Il est une représentation a priori servant nécessairement de fondement aux phénomènes extérieurs 1 • 3.

L'espace n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, un concept universel de rapports des choses en général, mais une intuition pure.

En effet, d'abord on ne peut se représenter qu'un seul espace, et, quand on parle de plusieurs espaces, on .n'entend par là que les parties d'un seul et même espace.

Ces parties ne sauraient non plus être antérieures à cet espace unique qui comprend tout, comme si elles en étaient les éléments (et qu'elles puissent le constituer par leur assemblage); elles ne sont au contraire pensées qu'en lui.

li est essentiellement un; le divers que nous y reconnaissons et par conséquent le concept universel d'espace en général ne reposent finalement que sur des limitations.

Il suit de là que, par rapport à lui, une intuition a 1.

Cf.

l'expression courante « avoir lieu ».. »

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