"Prière À Dieu" de Voltaire
Publié le 15/09/2006
Extrait du document
«
25) vise à souligner l'ampleur de ses souffrances.
Il invite sa captive à le regarder (« Voyez », v.
7), à prendre la mesure de sadouleur, espérant qu'elle saura s'émouvoir de son sort.
Mais comme Andromaque reste muette, comme son visage exprime sansdoute l'indifférence, voire le mépris, le dégoût, la colère contre celui qui est responsable de ses malheurs, Pyrrhus recourt à uneautre stratégie.
[B.
Une menace imminente]
Pyrrhus menace Andromaque d'exécuter son fils si elle ne se soumet pas à lui.
Il lui donne le pouvoir de le sauver en devenantreine (« À le sauver enfin c'est moi qui vous convie », v.
11) : ce faisant, il la rend potentiellement coupable de la mortd'Astyanax, comme le suggère l'insistance sur le pronom de la deuxième personne, redoublé et placé au centre du vers« Pourquoi me forcez-vous vous-même à vous trahir », v.
9).
Le sort des trois êtres est donc désormais irrémédiablement lié etles marques de la première, de la deuxième et de la troisième personne tissent un réseau serré dans chacun des vers « Faut-il quemes soupirs vous demandent sa vie? / Faut-il qu'en sa faveur j'embrasse vos genoux », v.
12-13).
Seul le« nous », dont rêve Pyrrhus, est rare, puisque l'on n'en trouve qu'une en occurrence dans le texte (« cessons de nous haïr », v.10).
La menace qui pèse sur Astyanax si Andromaque refuse les faveurs du roi est d'autant grande que l'exécution est imminente.En effet, la rime « trop longtemps » / « attends» (v.
25-26) signifie l'impatience de Pyrrhus qui souhaite mettre fin à « un and'ingratitude ».
Les nombreuses interrogatives de la tirade invitent Andromaque à prendre une décision dans l'instant, à donnerune réponse sans tergiverser.
[Conclusion partielle]Pyrrhus, déchiré par le conflit qui se joue en lui entre le devoir du vainqueur et l'amour, décide de mettre fin à cette situation.
Ilrecourt donc à différentes stratégies pour séduire sa captive.
[Conclusion]
Dans cette tirade, Pyrrhus met Andromaque face à un ultimatum: elle doit l'épouser ou perdre son fils, trahir son époux ou trahirson enfant.
Cet acte qui devrait conduire le public à détester Pyrrhus est rendu ambigu par l'amour sans espoir que porte le roi àsa captive.
Toutefois, on comprend que cette scène, située à la fin de l'acte III, programme la suite de la pièce la violence duchantage exercé par un roi tout puissant annonce la violence du dénouement de la tragédie..
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