Présidence Javier Milei
Publié le 29/01/2024
Extrait du document
«
Dimanche 19 novembre, l’économiste libertarien Javier Milei a été propulsé à latête de
l’Argentine avec un score de près de 56%.
De notre côté de l’Atlantique, ce succès intrigue et
interpelle : nouveau-né dans la politique à la personnalité caricaturale, à la limite du
grotesque, il remet en cause tous les codes des personnalités politiques traditionnels
Affichant une « tignasse » à la Wolverine associé à une veste en cuir usé, n’hésitant pas à user
d’un vocabulaire grossier et à appeler à la violence, il veut incarner, pour les foules, l’antihéros qui sortira l’Argentine de la crise et la hissera au niveau des grandes puissances.
La présidence de Milei s’annonce comme une véritable entreprise de démolition : du budget
de l’état, aux impôts et à l’autorité scientifique, rien ne semble pouvoir échapper à sa
tronçonneuse dont il a fait son symbole pendant sa campagne.
En effet, Javier Milei, en tant
qu’ultralibéral, prône une société où règne l’économie de marché et l’entreprise privé.
Il
plaide pour l’abolition de l’état dont il est, paradoxalement, le représentant.
En bon populiste, il n’assoie pas sa légitimité sur le crédit que lui confèrerait un programme
bien construit mais, au contraire, sur le discrédit qu’il jette sur toutes les institutions et la
démocratie.
Il a aussi offert aux électeur∙rice∙s désemparé∙e∙s et enlisé∙e∙s dans la pauvreté, un
reflet, qui semblait salvateur, à leur propre colère
La crise inflationniste que connait l’Argentine lui a donc offert une occasion en or afin
d’appliquer sa politique.
Sous couvert d’austérité et arguant d’un mal nécessaire pour réduire
l’inflation et l’endettement « chronique » de l’Argentine, il détricote peu à peu l’état
providence et réduit drastiquement les dépenses de l’état.
En outre, il a décidé de dévaluer le
Pesos de 50% afin d’éviter l’hyperinflation.
Cette thérapie de choc risque de paupériser une
population dont 40% vit d’ores et déjà sous le seuil de pauvreté.
Ce sont donc des décisions
qui pourraient d’autant plus enliser l’Argentine dans la crise : le pouvoir d’achat des
Argentin∙e∙s diminuant, ils ne pourront plus consommer.
Il érige la liberté individuelle en valeur....
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