premiere guerre mondiale
Publié le 21/01/2017
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La 1ère Guerre Mondiale, une guerre d’anéantissement ? D’abord, un conflit opposant austro-hongrois et serbes puis en cinq jours, la Triple Alliance (Allemagne, Italie et Autriche-Hongrie), et la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Russie) la Grande Guerre initie, en 1914, l’époque contemporaine. Le déclenchement de ce conflit armé européen, puis mondial, entre des États dont le dessein est de détruire totalement et impérativement l’ennemi, par toutes les tactiques possibles, a pour origine une rivalité entre les pays européens, qui date de la fin du XIXe siècle, pour des raisons nationalistes – avec des minorités qui réclament leurs indépendances de la domination austro-hongroise, la « poudrière balkanique » –, coloniales – la course à la colonisation n’étant pas terminée – etc, de telle sorte que l’Europe se trouve, au début du XXe siècle, sous une atmosphère tendue. C’est donc l’attentat de Sarajevo, où sont tués l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie François Ferdinand et sa femme, le 28 juin 1914, l’étincelle dans cette « poudrière » qui fait éclater la guerre. D’envergure mondiale grâce aux colonies, cette guerre est animée par une volonté d’anéantir l’adversaire et se caractérise par une violence inédite et ne se termine que quatre années après, avec l’armistice du 11 novembre 1918.En quoi la Grande Guerre, conflit déshumanisé, est-elle marquée par une violence généralisée ?La Première Guerre mondiale permet un essor de l’armement au service de batailles, niant l’humanité des combattants, combattants qui ne sont pas les seuls soumis au joug de la guerre. Séparés du reste de la population, les combattants, des deux camps qui s’affrontent, voient à leur service un armement plus performant, qui permet une déstruction éfficiente de l’ennemi. Ces armes sont donc des mitraillettes, des obusiers, mais aussi des armes chimiques comme les gaz, qui sont utilisés pour la première fois en 1915. Les soldats ne pouvant point assurer la fabrication de ces armes, ce sont alors des femmes, à l’arrière, qui travaillent dans les usines, afin de subvenir aux besoins en armement de leurs combattants ; ces femmes sont appelées les « munitionettes ». Ayant ces armes à leur service, les soldats qui n’ont pour objectif que de détruire l’adversaire, utilisent ces armes faisant un grand carnage, d’où la naissance du terme « boucherie » qui vient parfaitement qualifier l’état des champs de batailles. Grâce à ce développement des armements, les batailles sont plus meurtrières. En effet, lors de la bataille de Verdun, de février à décembre 1916, les Allemands tirent un million d’obus. Cette bataille fait environ 250 000 morts chez les « boches » et 300 000 du côté des « poilus ». Sa perte humaine étant plus importante que celle de l’adversaire, la France estime néanmoins avoir gagné cette bataille, car elle fini avec 1500 mètres de terrain en plus... Les batailles de cette guerre sont donc, comme nous pouvons constater avec celle de Verdun, d’une violence atroce, mais sont également de longue durée. Cette « boucherie », faisant désormais partie du quotidien, contribue à une « brutalisation » des combattants qui veulent triompher à tout prix – « Les hommes n’ont pas été humains, ils n’ont pas voulus être humains. » (Pierre Drieu la Rochelle, la Comédie de Charleroi) – mais qui doivent aussi aussi se défendre – « J’ai frappé le premier. J’ai le sens de la réalité, moi le poète. J’ai agi. J’ai tué comme celui qui veut vivre » (Cendrars, La main coupée). Toutefois, cette déshumanisation ne s’illustre pas uniquement au niveau de la violence des combats, mais aussi dans vie dans les tranchées. En 1916, les soldats s’entrent dans des tranchées, excavation en longueur dans le sol, où les soldats vivent dans des conditions hideuses, dans le but de se cacher de l’ennemi. Dans ce lieu insalubre, les soldats vivent parmi des rats, des puces et des poux, qui viennent accentuer leur peine face au froid, à la faim, à soif... le tout sur de la boue jusqu’aux genoux. Les ravitaillements ne pouvant avoir lieu que durant la nuit, les soldats établissent des échanges marchands entre nourriture et vêtements; la vie dans les tranchées d’un soldat a été transcrite dans le journal d’un poilu intitulé Lettres de poilus. Nonobstant les conditions de vies difficiles, les combattants doivent aller au combat. Pour ce faire, ils vont très souvent boire de l’eau-de-vie dans laquelle ils ajoutent de l’éther ou d’autres drogues, afin de mieux supporter la hideur des combats. En 1917, les combattants ont déjà vécu trois années meurtrières et perdent progressivement leur volonté de combattre. Beaucoup refusent alors d’aller au combat et revivre un carnage, dont ils ne comprennent plus le but: c’est la naissance des mutineries. 27 000 exécutions de muteurs vont alors avoir lieu, les généraux voulant mettre fin à ses révoltes. De plus, quelques soldats se mutileront pour échapper au combat ; d’autres, vont aller jusqu’au suicide... La guerre fait au total, une hécatombe de 10 millions de morts et 20 millions de blessés qu’on appelle les « gueules cassées ». Beaucoup entre ces morts sont portés disparus, car l’on n'a jamais retrouvé leurs corps, ou non identifiés : c’est ce qu’incarne la tombe Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe (1920). Ce nonobstant, les soldats ne seront pas les seuls à souffrir de cette guerre qui semble infinie. Nombreux sont ceux qui ont tout laissé pour aller combattre au nom de la patrie. Croyant partir pour une guerre de courte durée, ils sont vus comme des héros, ils passent donc de « la fleur au fusil ». Néanmoins, le départ de ces hommes, pour la plupart actifs, va entraîner leurs pays d’origine dans une crise économique, dont les conséquences touchent surtout ceux restés à l’arrière, donc, principalement des femmes et des enfants, d’où la déclaration « si la guerre dure encore, nous périrons tous » dans une lettre rédigée le 23 novembre 1916 par la femme d’un prisonnier de guerre Allemand. De plus, à ces familles malheureuses sont envoyées des cartes postales sur lesquelles se trouvent leurs maris propres et bien habillés, or cela ne reflète en rien l’état dans lequel se trouvent les combattants, nous parlerons de « bourrage de crâne », afin que ceux restés à arrière ne désespèrent pas. Toutefois, quelques civils subissent des violences, comme l’illustre le ‘’génocide’’ arménien. Pendant la guerre, dans l’Empire Ottoman, allié de la Triple Entente, va éclater une guerre civile qui oppose les Turcs musulmans aux chrétiens arméniens, qui sont accusés de collaborer avec l’ennemi russe. Mouvement des Jeunes-Turcs, qui ont pour objectif de créer une « nation turque racialement homogène », saisit alors ces accusations et organisent des boycotts des commerces tenu des Arméniens. Les Turcs sont ensuite animés par une volonté d’extermination du peuple arménien. Ils vont alors emmener un très grand nombre d’Arméniens dans le désert de Mésopotamie où ils mourront de soif : cette extermination fait environ 1,2 million de victimes. La Turquie reconnaît les massacres qui ont eu lieu, mais nie le fait qu’il s’agisse d’un génocide. La Première Guerre mondiale connaît un grand développement des armes, qui sont à l’origine d’une violence inédite. Cette dernière caractérise une guerre dont les combattants vivent dans des conditions de vie affreuses dans les tranchées. Certains ne supportent pas la lourdeur morale et physique de la guerre et abandonneront les armes. Les civils, restés à l’arrière, souffrent également les conséquences de la guerre, en particulier les Arméniens, qui seront victimes d’un génocide. La Grande Guerre est donc une guerre qui a déshumanisé ses soldats de par leur vécu dans un environnement insalubre et macabre qui leur a souvent mené à la mort, et est marquée par une violence généralisée, car son bilan de morts est lourd, incluant non seulement des combattants, mais aussi des civils. Cette violence absurde de la guerre conduit des hommes à mettre en question les valeurs morales et éthiques, de l’époque, qui n’ont conduit qu’à une guerre de violence de masse : c’est la naissance du Surréalisme, mouvement culturel caractérisé par « l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale » (Breton).
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