Preface Anthologie Fables De La Fontaine

Amis lecteurs,

Si je vous parle de La Fontaine, à quoi pensez-vous ? À un robinet ? À un parc paisible ? Non, vous pensez bien évidemment  Fables,  Morales,  Animaux. Tout cela n’est point faux, et à vrai dire, tout a fait vrai. La Fontaine, notre cher fabuliste du XVIIe siècle a laissé derrière lui un grand nombre d’ouvrages. Dans cette anthologie, vous trouverez des fables que vous découvrirez sans doute pour la première fois. Celles-ci sont bien loin de celles que vous appreniez tel un mouton à l’école primaire, comme le loup et l’agneau, et que vous chantiez devant la classe, comme la cigale et la fourmi. Non, trêve de plaisanterie, arrêtons nous de nous cachez derrière des animaux, et disons les choses comme elles sont, avec de la peau, des ongles, des cheveux. Trêve de personnifications, parlons de l’homme, de la race humaine. Je parie que ces fables, dont les personnages pourraient être votre père, votre boulangère, votre médecin ou autre, vous passionneront bien plus que celle traitants de chat, de poule ou d’insecte.

Les fables, présentes un peu plus loin, ont pour thème essentiel la bêtise humaine.  En la regardant de plus prêt, on se rend compte que l’homme n’est qu’un animal raté puisque dans le mot « bêtise «, il y a le mot « bête «. Donc quoi de mieux pour la fontaine que de dénoncer les défauts de notre société a travers de vrais visages ? Plus la peine de se cacher derrière des animaux, il s’est moqué de nous bien des fois derrière leur poils et leur griffes, nous le savons tous.  Disons les choses comme elles le sont, et laissons les défauts et la bêtise des humains, aux humains. 

Cette anthologie de fables vous fera découvrir des sujets que chaque être humains traite ou traitera dans sa vie, comme l’amitié, qui peut se révéler belle et magique ou au contraire peut entrainer de nombreux problèmes. La mort est aussi un theme important à la vie, même si elle est son opposé, c’est pourquoi nous verrons la mort qui arrive à un moment voulu, la mort désirée, opposition totale à la mort qui arrive trop tôt, que l’on aurait aimé éviter afin de ne rien regretter.

Comme dit Alessandro Manzoni, dans Le comte de Carmagnola,  «  Un des plus grands bonheurs de cette vie, c'est l'amitié ; et l'un des bonheurs de l'amitié, c'est d'avoir à qui confier un secret. « S’est-il inspiré de La Fontaine pour écrire cela ? Car en effet, la première fable qui suit traite d’un secret, qu’un jour un homme confia à sa femme. Qui dit secret, dit silence.  A vous aussi on a du en faire des confidences, que l’on garde plus au moins pour nous. Car quoi de mieux que de dévoiler aux autres des sujets confidentiel ? On a tous fait confiance a une personne, qui finalement n’a pas su tenir sa langue. De la même manière que la femme de la fable, qui répéta le secret fraichement confié à une de ces amies. L’amie en fit de même,  Et ainsi de suite, jusqu’au jour ou la vérité, au début secrète, ne le fut plus, et en plus, déformée.  Les humains ont cette fâcheuse tendance à ne rien pouvoir garder pour eux, vous ne pourrez qu’être d’accord. La communication est indispensable à la vie, et rien de tel que jouer les commères de temps à autre pour se distraire. Il faudrait simplement faire attention a ne pas déformer les choses, ce que La fontaine fait ressortir dans une de ces fables. Cependant, fort heureusement,  l’amitié a aussi d’autres vertus. N’avez-vous jamais eu peur pour votre meilleur ami ? N’avez-vous donc jamais eu de mauvais pressentiment concernant une personne que vous adorez ? L’amitié peut parfois être tellement forte et tellement intense, que comme une mère est reliée à son enfant, vous pouvez l’être à votre ami(e), et ainsi ressentir lorsque le danger s’approche de votre protegé(e). Cette fusion amicale est retranscrite à travers une fable de notre fabuliste. L’amitié est essentielle aux humains, c’est un des thèmes importants des relations humaines, elle est indispensable au bon fonctionnement d’une vie. C’est donc pourquoi je vous invite à lire les deux premières fables qui suivent, qui a mon gout, sont révélatrices de nos expériences, propres à chacun. Malheureux est l’Homme qui n’a pas d’oreilles qui puissent l’écouter. Si tel est votre cas, j’espère que vous trouverez du réconfort à travers cette lecture. 

L’amitié maintient en vie de nombreuses personnes, mais la mort emporte toujours les êtres vivants un jour ou l’autre. On peut dire qu’une mort est belle lorsqu’elle arrive au moment où l’on si attend, ainsi qu’au moment où on l’a bien trop attendue.

En effet, la seul maladie dont on ne guéri pas, c’est la mort. On avance chacun, petit à petit dans la vie, mais plus on avance, plus on se rapproche de l’inévitable : Le décès.  Arrêtons, la mort ne doit pas toujours être associée à un drame. Bien des fois, cela est une délivrance pour plusieurs d’entre nous, les mortels. J’aborde ici le sujet difficile du suicide. On dit que le bonheur des uns fait le (grand) malheur des autres. C’est ce que notre fabuliste a fait ressortir dans l’une de ses fables. La fortune (et que ce mot soit pris dans les deux sens !) est toujours très aléatoire au cours d’une vie. Un jour, on peut être pauvre, et dépité, totalement anéanti par la vie et par les épreuves qu’elle nous fait encourir. Mais le lendemain, on peut trouver ce que l’on recherche, évitant alors de mettre un terme à la vie. C’est sans doute cela que l’on peut appeler la chance. Lorsqu’une chose arrive au moment  ou l’on s’y attend le moins. Nous accueillons donc cette chance, cette délivrance, à bras ouvert, sans trop imaginer quelle répercussion cela puisse avoir sur autrui. Derrière cette joie qui remplie nos cœurs, se cache peut être une douleur insurmontable d’un autre coté. Quand on perd sa raison de vivre, il ne reste plus rien, la mort devient alors la seule solution au malheur. C’est ce que fait ressortir La Fontaine dans une de ses fables, que je vous invite grandement à lire, mais par pitié, ne mettez pas fin à votre vie par la suite, car il me reste beaucoup de choses à vous faire découvrir. 

Amis lecteurs, parlons franchement. Vous avez sans doute, comme beaucoup d’autres personnes, vécu un moment, que vous auriez aimé eternel. Aujourd’hui, cela ne reste qu’un souvenir pour vous, que vous tachez de garder au plus profond de votre cœur. Vous donneriez sans doute tout pour revivre ce moment, vous tuerez pères et mères, vous donneriez votre vie si cela était possible. Il se trouve que cela l’est. On reconnait le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va. Et si le meilleur moyen de rester heureux était de partir en même temps que le bonheur ? Vous m’aurez surement comprise, mourir pendant un moment merveilleux est la façon la plus sure pour que votre dernier souvenirs de votre vie soit le meilleur. Peu importe si l’on perd tout, du moment qu’on est heureux de le faire. C’est d’ailleurs la sensation que La Fontaine nous offre dans l’une de ses fables. Ce fabuliste met magnifiquement bien en valeur que le pire peut arriver, qu’importe, tant que le souvenir qui le précède est magnifique.

Pourquoi avoir choisi de vous faire lire ces fables, vous risqueriez de vous tuer par tant de véracité ! Par pitié, n’agissez point, point déjà, j’ai encore mainte chose à vous faire découvrir, comme un aspect bien moins plaisant de la mort, mais ceci dit tout aussi vrai : la mort qui arrive trop tôt.

Malheureusement, chers lecteurs, vous n’êtes pas sans savoir que la mort reste ce que le plus de personne redoutent, sans pour autant être thanatophobe. Il faudrait pourtant parfois l’être un peu plus, car bien souvent, la mort ne prévient pas. Elle arrive, c’est bien tout ce que l’on sait. Pour éviter la mort, il faut commencer par être méfiant de ce qui nous entoure, faire attention à tout, et surtout, ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, ce que La Fontaine représente magnifiquement bien dans une de ses fables. Perdu dans ses pensées, dans ses ambitions, dans ses idées futures, plongé dans sa proche richesse, l’esprit encombré de projets plus fous les uns que les autres, encombré d’envies plus luxueuses les unes que les autres, l’homme oublie de faire attention, et malheureusement pour lui, la mort arriva bien avant qu’il n’eu le temps de touché à ce pêché. Pas de chance, lui qui aurait aimé jouir de tous ces plaisirs auquel il n’avait point pu auparavant.

Néanmoins, se protéger de l’extérieur n’est pas bon non plus. Un père qui aimait trop son enfant, le protégea toute sa jeune vie. En effet, une voyante avait prédit le pire. Le père pensa donc bon d’empêcher l’enfant de sortir. Dans ce cocon familial, il sera surement à l’abri, devait il se dire. Ce ne fut pas ce qui se passa, car cette protection abusive l’entraina tout droit vers l’autre monde. Selon La Fontaine, la vie est écrite d’avance, et l’on ne peut pas déjouer les tours du destin. Ce qui doit arriver, arrivera, en temps voulu et on ne peut pas modifier ce qui est écrit.

Enfin, il y a ces gens qui aiment la vie, plus que tout au monde. Il est pour eux jamais l’heure de partir, réclament du sursis, réclament un peu plus de temps afin de jouir un peu plus longtemps du bonheur d’être en vie. La mort représente leur principale ennemie et font tout pour l’éviter. Quoi de plus normal ? Lorsque l’on est heureux de vivre, satisfait de ce que l’on représente, fier de ce que l’on dégage, pourquoi mourir ? La vie est trop courte et plus le temps avance, plus le temps change et évolue, voici donc autant de raisons pour vivre quelques instants, quelques jours, quelques années de plus, afin de découvrir les nouvelles merveilles du monde. Mais malheureusement, comme La Fontaine l’a bien exprimé, lorsque la mort frappe à votre porte, nul ne sert d’insister et de réclamer un peu plus de vie. La faucheuse vient pour faire son devoir, elle seule juge de quand est votre heure. Et lorsque l’heure est arrivée, pas le choix, c’est comme cela, ça ne pourra pas être autrement.  C’est pourquoi il est bon de se préparer à ce jour ou tout s’arrêtera pour vous. Vous n’aurez plus le temps de le faire quand elle sera face à vous et qu’elle vous dira d’une voix satisfaite « C’est aujourd’hui que tu rentres dans mon royaume. « Vos plaintes, elle n’en aura que faire. Accomplissez tant que c’est encore possible tout ce que vous souhaitez faire, ne remettez pas au lendemain ce que vous pouvez faire aujourd’hui, qui sait si le jour d’après vous laissera faire ce qui était prévu. La mort n’est pas prévisible, et quand elle arrive, mieux vaut être préparé. C’est surement ce qui reste le plus après la lecture de la dernière fable de cette anthologie.

C’est ici que nos chemins vont maintenant se séparer. Vous aurez surement compris, chers lecteurs, qu’animaux ou non, La Fontaine aborde toujours des sujets essentiels, qui sont tout aussi vérace lorsqu’ils sont exprimés à travers une personne humaine. J’espère avoir réussi à vous informer, ainsi qu’a vous présenter élogieusement les quelques fables qui suivent, m’ayant elles même marquées. Mon point de vue, surement original vous a, je le souhaite donné envie de lire ces textes. 

En vous souhaitant une bonne route, ainsi qu’un bon voyage dans la bêtise humaine,