préciosité - littérature.
Publié le 28/04/2013
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intérieure qui annonce la psychologie.
Parmi les principales œuvres précieuses figurent donc : des romans idéalistes dont le roman pastoral (l’Astrée) et le roman d’aventure ( Artamène ou le Grand Cyrus, 1649-1653, et Clélie de Madeleine de
Scudéry) ; des lettres : (les Lettres de Madame de Sévigné, celles de Jean Louis Guez de Balzac, ou Lettre de la carpe au brochet, 1643, de Vincent Voiture ; des métamorphoses ( la Métamorphose de Julie en diamant du duc de Montausier à Julie
d’Angennes, fille de Madame de Rambouillet) ; des portraits ; des éloges ; de la poésie galante : les épigrammes, blasons et madrigaux ; de la poésie ingénieuse : les rondeaux, énigmes, bouts rimés ou gloses, etc.
Les principaux précieux, outre ceux ci-dessus cités, sont Mesdames du Plessis-Guénégaud, Fouquet, du Plessis-Bellière, Jean Chapelain, Claude Malleville (1597-1647), François Tristan, dit Tristan l’Hermite (1601-1655), Georges de Scudéry (1598-
1667), Antoine Godeau (1605-1672), Isaac de Benserade (1613-1691), Gilles Ménage, l’abbé Charles Cottin (1604-1681), Jean-François Sarrasin (v.
1614-1654), Antoine Girard, sieur de Saint-Amant.
8 TÉMOIGNAGES ET PARODIES
Il existe plusieurs témoignages, souvent parodiques, de ce qu’a effectivement pu être la préciosité en son époque.
L’abbé de Pure (1620-1660), lui-même précieux, a décrit dans son ouvrage en partie satirique la Prétieuse, ou le Mystère des ruelles
(1656-1658) ce qu’il appelle cette « secte nouvelle, la plus aimable qui fut jamais » (parce que composée d’un « amas de belles personnes »).
Il se joue dans ce « livre-conversation » d’un cercle « exubérant », vraisemblablement inspiré du salon de
Madame de la Suze, mais s’attache aussi et surtout à décrire des personnalités nobles et estimables qui le composent.
Une « Carte de la préciosité » (qui note les coquetteries d’usage), un « Dictionnaire des ruelles » (« pour servir à l’intelligence des
traits d’esprits, tons de voix, mouvements d’yeux et autres aimables grâces de la prétieuse ») s’ajoutent à cet ouvrage qui relate également les conversations précieuses dont les maîtres mots sont « le vif, le prompt, l’ardent » ainsi que certaines
revendications « féministes » (droit au mariage à l’essai, au divorce, par exemple).
Antoine Baudeau sieur de Somaize est quant à lui notamment l’auteur d’une comédie satirique, les Véritables Précieuses (1660), et du Grand Dictionnaire des
précieuses ou la Clef de la langue des ruelles (1660) dans lequel il note quelques expressions précieuses ainsi que leurs traductions ( Asseoir (s’).
- Seyez-vous, s’il vous plaît : Contentez, s’il vous plaît, l'envie que ce siège a de vous embrasser).
Le
plus célèbre des ouvrages, particulièrement parodique, est les Précieuses ridicules de Molière. Cependant, tandis que Molière et Somaize tournent en ridicule surtout les traits de langage et se moquent des extravagances des précieuses, l’abbé de Pure
donne une vision plus détaillée des préoccupations intellectuelles des salons.
9 CRITIQUE ET POSTÉRITÉ
À cause de son affectation, la préciosité fait l’objet de critiques et de moqueries diverses de la part des contemporains.
Par exemple, les précieux sont le plus souvent accusés par leurs contemporains de corrompre la langue et d’être trop maniérés.
Si
le courant précieux lui-même disparaît avec la fin du salon de Mademoiselle de Scudéry, vers 1660, il influence considérablement la littérature de son siècle, notamment en ce qui concerne l’étude psychologique et le lexique amoureux.
Contrairement
aux préciosités italienne et espagnole qui sont le signe du déclin du classicisme dans ces pays, la préciosité française est initiatrice du classicisme français qui lui doit beaucoup d’un point de vue stylistique et linguistique, mais qui s’en est distingué en
préférant aux genres courts et légers la tragédie ou le roman.
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