portugaise, littérature.
Publié le 06/05/2013
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(1572, « Les Lusiades, ou les fils de Lusus », c'est-à-dire les Portugais).
C'est peut-être l'un des plus beaux écrits épiques de la Renaissance, éloge des héros portugais de l'ancien temps et, par extension, de la nation tout entière, petite mais toujours
indomptée.
La découverte de la route des Indes par Vasco de Gama lui fournit le thème de départ de son poème, qu'il enrichit de référence à la mythologie ancienne.
L'œuvre culmine dans la glorification éternelle de la conquête de la nature par
l'esprit humain.
Camoens était également un excellent poète lyrique (Poèmes, 1595) ; la subtilité de ses sonnets et de ses canzones est telle qu'elle fait de lui le rival de l'Italien Pétrarque (de XVe siècle) dans son statut de poète philosophe.
Dans une
langue des plus pures et des plus douces, Camoens traita de l'amour idéal et de l'absurdité de la destiné humaine, mais il écrivit également des pièces sur des thèmes classiques.
Camoens, par son talent, fit de l'ombre à de nombreux poètes de qualité, tant de son époque que des deux générations qui suivirent, parmi lesquels Diogo Bernardes et son frère Agostinho da Cruz, qui écrivirent tous les deux un ouvrage sur Dieu
révélé par la beauté idyllique de la campagne portugaise, ou encore Francisco Rodrigues Lobo, qui utilisa également des thèmes pastoraux.
Camoens inspira les écrivains portugais pendant des siècles.
Il soutint l'esprit national, à une époque de stagnation où seule la prospérité d'une grande colonie, le Brésil, parvenait à compenser l'exploitation du Portugal par la Castille et encouragea les
luttes menées par les Portugais pour regagner et maintenir leur indépendance.
Malgré cela, cette troisième période de la littérature portugaise produisit plusieurs écrivains remarquables.
Manuel de Faria e Sousa, poète, historien et critique littéraire,
écrivit un commentaire, Os Lusíadas (1639), une œuvre monumentale pleine d'amour et d'érudition.
Francisco Manuel de Melo avait les mêmes talents, ainsi qu'une grande expérience et une grande intelligence qui ne l'empêchèrent pas d'être
emprisonné ou exilé.
Ses meilleurs poèmes, ses lettres adressées à des amis et ses quatre Apólogos dialogais (1721), dialogues qui traitent de sujets ordinaires, sont le reflet de son esprit brillant.
Les autres représentants de l'expression baroque
étaient deux religieux : Antonio das Chagas, un soldat devenu moine, et le prêcheur jésuite mondialement connu António Vieira, dont les sermons, réunis dans 15 volumes, sont uniques par leur puissance imaginative, leur ingéniosité, leurs
prophéties audacieuses et leur patriotisme éclairé.
6 XVIII E SIÈCLE
Au XVIII e siècle, au nom du « bon goût », la régularité académique classique d'origine franco-italienne l'emporta sur l'exubérance baroque.
L'inspiration poétique ainsi réprimée trouva un refuge précaire au Brésil et, à sa place, la littérature didactique
apparut en abondance : le Verdadeiro método de estudar (1746, « Véritable méthode pour étudier ») de Luís António Verney, un traité antiscolastique et antijésuitique sur l'éducation, mena à des réformes tout à fait dans l'esprit du siècle des
Lumières.
Dans une veine plus légère, António José da Silva produisit des spectacles de marionnette burlesques, et Francisco Xavier de Oliveira, qui se réfugia en Angleterre, devint le premier essayiste portugais, avec ses Cartas familiares pleines de
verve (1741-1742, « Lettres à des amis »).
La période romantique commença avec les sonnets autobiographiques et philosophiques Rimas (1791-1799, « Rimes »), écrits par un bohémien téméraire, Manuel Maria Barbosa du Bocage, qui appliqua
son talent à la rédaction d'improvisations et d'obscénités.
7 XIX E SIÈCLE
La quatrième période, celle du réveil national, n'avait pas encore débuté.
Le nationalisme portugais émergea de l'idéologie révolutionnaire française et des invasions par Napoléon, de la péninsule Ibérique, au cours du premier quart du XIX e siècle.
De
jeunes intellectuels appartenant aux classes moyennes comme João Baptista de Almeida Garrett et Alexandre Herculano passèrent leurs années d'exil en France et en Angleterre où ils acquirent à la source les notions romantiques de liberté et de
nationalisme.
De retour au Portugal, Almeida Garrett entreprit la restauration du théâtre national, avec des pièces historiques comme Frère Luíz de Sousa (1844).
Il obtint un succès plus grand en tant que poète, en transposant ses amours en vers, en
romantisant l'infortune du génie dans un long poème sur Camoens, et en remaniant des ballades populaires portugaises.
Dans Voyages dans mon pays (1846), il créa un conte fantastique mêlant la romance à la satire et à l'autobiographie, sur le ton
rafraîchissant de la conversation.
Herculano, quant à lui, se fit une réputation d'historien du Portugal médiéval, mais il est également auteur de fictions, parmi lesquelles un roman sur les Wisigoths et les Maures, Eurico, o presbítero (1844, « Euric le
prêtre »), où il fait référence aux problèmes du célibat des prêtres.
Le romantisme portugais manquait d'intensité et était mélangé à des préceptes néoclassiques.
C'est ainsi que deux écrivains romantiques en vinrent à être considérés comme des modèles du pur style portugais : le poète aveugle António Feliciano de
Castilho et son disciple talentueux Camilo Castelo Branco, plus romantique dans sa façon de vivre que dans ses écrits.
Castelo Branco créa un ensemble de personnages, tirés de la campagne et des petites villes du nord du Portugal, mis en scène dans
des histoires ou des romans de genre comme Amor de perdiçáo (1862, « Amour de perdition ») et Contos do Minho (1875-1876, « Nouvelles du Minho »).
Castilho fut supplanté en 1865 par un groupe de brillants universitaires, au nom des « idées
modernes » : philosophie allemande, socialisme français, sciences et art réaliste.
Le plus talentueux (et le plus malheureux) du groupe des « idées modernes » était le poète des Açores Antero Tarquínio de Quental, qui écrivit des sonnets
philosophiques oscillant entre de grands espoirs pour les progrès de l'humanité et un découragement total (Os sonetos completos, 1886).
Parmi les autres membres du groupe se trouvait le premier historien portugais de la littérature, dans le sens
moderne du terme, Teófilo Braga, ainsi que le brillant économiste et historien de la culture, Joaquim Oliveira Martins, le poète social le plus en vue du nom de Guerra Junqueiro, et le meilleur écrivain de fiction réaliste, José Maria de Eça de Queirós.
Ce dernier se présentait comme un génie moqueur et un maître dans l'art subtil de la prose, comme en témoigne la Relique (1887).
Pendant le dernier quart du XIX e siècle, ces artistes éclipsèrent une foule de talents plus jeunes, entre autres les poètes symbolistes Camilo Pessanha, imprégné de culture chinoise (1922, Clepsidra), Eugénio de Castro, auteur de Oaristos (1890) et
António Nobre.
L'unique volume de ce dernier, Só (1892, « Seul »), souligna le retour au nationalisme sentimental de Almeida Garrett, et à sa vision romantique du « peuple », mais, contrairement à Almeida Garrett, Nobre s'opposait à tout
changement.
Parmi les traditionalistes, António Correia de Oliveira, le versificateur populaire de A minha terra (1915-1917, « Ma terre »), se détachait.
D'un niveau supérieur à tous les poètes depuis Almeida Garrett, Fernando Pessoa, écrivain
intensément nationaliste mais également anticlérical, ironique, sophistiqué et mystique, écrivit sous des noms variés pour exprimer de façon dramatique les personnalités conflictuelles qu'endossait son âme complexe.
Ses essais littéraires et ses
poèmes ne furent reconnus et largement diffusés qu'après sa mort.
Ode triunfal (1914, « Ode triomphale ») est un exemple représentatif de ses écrits.
Bien que Pessoa participât au mouvement futuriste, connu sous le nom de modernismo au
Portugal, il resta un personnage solitaire.
Contrairement à lui, la plupart des intellectuels se mirent à défendre les institutions démocratiques et à travailler, en vain, pour mettre en place des réformes contre les politiciens professionnels.
Les chefs de
file parmi ces intellectuels étaient Aquilino Ribeiro, un romancier, auteur de véritables contes campagnards comme l'espiègle Malhadinhas (1922, « Petits corrals »), le poète panthéiste Teixeira de Pascoaes, le poète historien patriotique Jaime
Cortesão et l'essayiste António Sérgio, un ennemi des mythes nationalistes.
Le poète et dramaturge Júlio Dantas se fit connaître grâce à son esprit et à son sens de l'atmosphère, particulièrement dans sa pièce la plus remarquée, A ceia dos cardeais
(1907, « Souper des cardinaux »).
8 LE XX E SIÈCLE
Une deuxième génération poursuivit la lutte pour la réforme après la chute de la République en 1926 : le poète Miguel Torga, auteur d'un ouvrage composé en prose et en vers, Diário (1941, « Journal »), un commentaire unique sur la vie
quotidienne, sur le Portugal, sur les Portugais et sur son propre esprit, la nouvelliste Irene Lisboa, observatrice talentueuse des vies pathétiques et obscures, Ferreira de Castro, rendu célèbre par son roman Forêt vierge (1930), traitant de l'existence.
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