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Polynésie française

Publié le 22/02/2012

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1 PRÉSENTATION Polynésie française, collectivité d’outre-mer et pays d’outre-mer (POM) appartenant à la France d’outre-mer, situé dans l’océan Pacifique Sud. 2 GÉOGRAPHIE La Polynésie française est composée de 130 îles, îlots et atolls d’origine volcanique ou corallienne et regroupés en cinq archipels : l’archipel de la Société (constitué des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent), l’archipel des Tuamotu, les îles Gambier, les îles Australes et les îles Marquises (l’île Clipperton, atoll désert au sud de la côte mexicaine, en fait également partie). La Polynésie française s’étend sur une superficie maritime de près de 5 millions de km² (soit la taille de l’Europe). Le climat de la Polynésie française est de type tropical, océanique, chaud et humide. 3 POPULATION La population de la Polynésie française est composée à 83 p. 100 de Polynésiens, à 12 p. 100 d’Européens et à 5 p. 100 d’Asiatiques. Tahiti, située dans l’archipel de la Société, est l’île « phare » de la Polynésie française, puisqu’elle regroupe plus des deux tiers de la population du territoire. Les principaux centres urbains de l’île sont la commune de Faaa et la capitale Papeete. Objet de nombreux fantasmes, la Polynésie a longtemps été une terre d’accueil pour les « Blancs », appelés « Popa », désireux d’évasion. Ainsi le peintre Paul Gauguin, le chanteur Jacques Brel, l’explorateur Paul-Émile Victor ou l’acteur Marlon Brando se sont installés sur ces îles. 4 INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE Depuis 1984, la Polynésie française a connu différents statuts visant à renforcer son autonomie interne. Parmi les collectivités d’outre-mer, elle bénéficie d’une très large autonomie qui se manifeste notamment depuis 2004 dans sa nouvelle appellation de « pays d’outre-mer » (POM). La Polynésie française se gouverne librement par ses représentants élus. Ses principales institutions sont : le président de la Polynésie, élu par l’assemblée de la Polynésie et dirigeant l’action gouvernementale et l’administration ; le gouvernement, composé de ministres nommés par le président ; l’assemblée, composée de 57 membres élus pour cinq ans au suffrage universel direct. L’assemblée de la Polynésie vote non seulement le budget, mais peut aussi adopter des « lois du pays » en matière de droit civil, de droit du travail et de fiscalité. Ces lois sont contrôlées par le Conseil d’État. Dans la mesure où la Polynésie française est une collectivité d’outre-mer française, sa défense et le maintien de l’ordre sur son territoire (prérogatives « régaliennes » de l’État français) sont gérés par les forces françaises. Longtemps dominée (depuis 1991) par le Tahoeraa Huiraatira — parti favorable au maintien de la Polynésie française au sein de la République française — et son leader Gaston Flosse, la vie politique de la Polynésie française est marquée par une instabilité chronique à partir de 2004. En juin 2004, Oscar Temaru, leader du parti indépendantiste Tavini Huiraatira, est élu à la présidence de la collectivité d’outre-mer, mais il est renversé dès le mois d’octobre suivant par une motion de censure. Gaston Flosse retrouve le pouvoir dans la confusion, avant qu’Oscar Temaru ne soit réélu à la tête de la Polynésie en mars 2005. En décembre 2006, un proche de Gaston Flosse, Gaston Tong Sang, est élu à la présidence polynésienne après le renversement d’Oscar Temaru par une nouvelle motion de censure. Le nouveau gouvernement est censuré à son tour en septembre 2007, par des élus de son propre parti, et Oscar Temaru est réélu président de la Polynésie française pour la troisième fois en trois ans. 5 ÉCONOMIE L’agriculture occupe une place non négligeable dans l’économie de la Polynésie française. Outre les cultures vivrières, composées de taro, de manioc (4 300 t en 2005) et de patates douces, la Polynésie produit de la vanille et du coprah, ainsi que des fruits tropicaux. Toutefois, ces cultures souffrent de la concurrence internationale et de l’éloignement des centres de consommation. Par ailleurs, la culture de la vanille a considérablement pâti de l’apparition et du développement de la vanille synthétique. La pêche (production de 15 105 t en 2005) occupe une place croissante dans l’économie locale, en particulier depuis que la Polynésie française mène une politique active pour attirer notamment les chalutiers japonais, et évolue peu à peu d’une situation artisanale à un développement semi-industriel. Néanmoins, les retombées de la pêche restent pour l’instant limitées. La construction et la maintenance navales ne constituent pas encore des secteurs moteurs de l’industrie polynésienne. Celle-ci demeure encore pour l’essentiel limitée à la transformation des produits agricoles, avec en particulier des brasseries. Une part importante des ressources polynésiennes provient toutefois de la mer avec les perles noires de Tahiti, renommées et exportées dans le monde entier. De 1960 à 1996, l’économie polynésienne a bénéficié des retombées économiques du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP) de Mururoa et Fangataufa où la France a mené ses campagnes d’essais nucléaires. L’image de la Polynésie a été ternie par ces essais, mais leur arrêt définitif en 1996, après une dernière campagne fort contestée dans le monde, a engendré sur le territoire une nouvelle source d’inquiétude. Certes, la France s’est engagée à verser une indemnité destinée à compenser cet arrêt, mais pendant dix ans seulement. Entre-temps, le défi auquel doit faire face le territoire consiste en un redéploiement complet de ses activités économiques. Le principal axe de développement réside désormais dans l’activité touristique, en forte croissance et qui représente 20 p. 100 du PIB au milieu des années 2000. 6 HISTOIRE 6.1 Les origines du peuplement La Polynésie n’est peuplée que tardivement en raison de son éloignement des principaux foyers de peuplement en Océanie. Les îles de l’archipel de la Société sont les premières îles polynésiennes occupées par les migrations en provenance de l’ouest de l’Océanie ; elles deviennent par la suite le point de départ de l’occupation progressive des autres archipels polynésiens. 6.2 La découverte de Tahiti Fernand de Magellan est, en 1521, le premier navigateur européen à « découvrir » quelques îles qui font aujourd’hui partie de la Polynésie française. Mais c’est à l’Anglais Samuel Wallis que reste attaché le souvenir de la découverte de Tahiti, en 1767. L’année suivante, Louis Antoine de Bougainville baptise cette île « la Nouvelle Cythère » en souvenir des fortes impressions laissées sur l’équipage par les habitantes des lieux. James Cook y fait également escale à deux reprises, en 1769 et en 1774. En 1797, la London Missionary Society (LMS), d’inspiration calviniste, envoie sur place dix-huit fervents prosélytes. Cette présence, après bien des péripéties, est finalement couronnée de succès en 1815 lorsque l’un des rois de Tahiti, Pomare II, se convertit au christianisme. L’influence politique de la LMS s’accroît alors si puissamment qu’elle se taille un véritable royaume temporel qui exclut d’emblée toute autre obédience religieuse, et plus précisément celle de l’Église catholique romaine. 6.3 La présence française La présence française résulte paradoxalement de cet ostracisme. C’est effectivement en cherchant réparation pour les humiliations subies par son clergé, interdit de séjour, que les représentants français décident en représailles d’imposer un protectorat sur Tahiti et sur Moorea. L’amiral Dupetit Thouars force alors la main à la monarchie tahitienne, en profitant de l’inertie des Anglais, et ce, en dépit des protestations de leur consul Pritchard. Les Français élargissent par la suite leur domaine, tant institutionnellement (passage du statut de protectorat à celui de colonie en 1877) que géographiquement : aux Marquises et à Tahiti, déjà sous contrôle français, s’ajoutent les dernières îles de l’archipel de la Société (1897) et les îles Australes (1900). Cette patiente consolidation de la présence française masque en fait la profonde léthargie économique dans laquelle sombrent ces archipels polynésiens, même si l’on doit relever, ici ou là, le développement vite contrarié de la culture du coton, avec l’aide d’une main-d’œuvre chinoise importée, de la vanille ou du café. Seule l’exploitation du coprah dans de gigantesques cocoteraies offre alors au territoire un semblant de dynamisme. Elle permet néanmoins l’émergence d’une petite bourgeoisie, qui finit par occuper une place clé dans la société tahitienne. La Seconde Guerre mondiale sort réellement la Polynésie française de son assoupissement colonial : ralliés dès 1940 à la France Libre, ceux que l’on appelle alors les Établissements français d’Océanie (EFO) mettent à la disposition des Alliés tant leurs ressources humaines, avec la création d’un bataillon du Pacifique, que leur situation géographique. Les Américains, profitant de sa position stratégique, aménagent alors un aérodrome dans l’île de Bora-Bora. Du traumatisme laissé par les années de guerre émerge la conscience d’une identité polynésienne incarnée par un leader charismatique, Pouvanaa a Oopa, qui joue un rôle de premier ordre entre 1947 et 1977, mobilisant une importante minorité sur des positions indépendantistes exprimées dès 1958. En 1960, l’ouverture de l’aéroport international de Faaa (Tahiti) permet un désenclavement progressif du territoire. Cet événement précède de quelques années la décision de transférer la base d’expérimentation nucléaire du Sahara en Polynésie française. Pour les besoins du Centre d’expérimentation nucléaire (CEP), les atolls inhabités et relativement isolés de Mururoa et Fangataufa sont réquisitionnés pour les essais qui se poursuivent au rythme de quatre à cinq par an, dans l’atmosphère jusqu’en 1975, puis souterrains. En 1996, après une ultime série d’essais, le gouvernement français met définitivement fin aux expérimentations. 6.4 Une autonomie croissante À la suite de la pression croissante exercée par le parti indépendantiste, un nouveau statut est accordé en 1984 au territoire, qui bénéficie d’une plus large autonomie interne. Cette autonomie se renforce avec l’adoption de plusieurs statuts successifs. En juillet 2003, conformément à la loi de programme pour l’outre-mer, la Polynésie française devient une collectivité d’outre-mer dotée d’un régime législatif de « spécialité législative et d’autonomie ». En 2004, la collectivité d’outre-mer devient le premier « pays d’outre-mer au sein de la République ». À partir de 1991, le territoire est présidé par Gaston Flosse, leader du Tahoeraa Huiraatira, parti favorable au maintien de la Polynésie française au sein de la République. Après l’arrivée au pouvoir historique, à l’issue des élections de mai 2004, du Tavini Huiraatira, parti indépendantiste dirigé par Oscar Temaru, la Polynésie française entre dans une période de crise politique et institutionnelle au terme de laquelle Oscar Temaru est finalement élu à la présidence de la collectivité d’outre-mer, en mars 2005. Mais, bénéficiant d’une majorité étroite, il ne résiste pas à la troisième motion de censure déposée depuis son arrivée au pouvoir. Un proche de Gaston Flosse, Gaston Tong Sang, maire de Bora Bora depuis 1989, lui succède à la présidence polynésienne en décembre 2006. Censuré à son tour, par des élus de son propre parti en septembre 2007, il cède la place à Oscar Temaru qui revient au pouvoir une troisième fois depuis 2004. Superficie terrestre : 4 167 km2 ; superficie maritime : 5 030 000 km² ; population (2008) : 283 019 habitants.

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