polonaise, littérature.
Publié le 06/05/2013
Extrait du document
«
poèmes lyriques en latin qui lui valent le surnom d'« Horace chrétien ».
La poésie lyrique est d'ailleurs en plein essor, unissant le maniérisme de l'Astrée aux saillies d'une franche sensualité, notamment chez Szymon Zimorowic, auteur d'idylles
érotiques, et Jan Andrzej Morsztyn, génie de la forme poétique, qui compose deux recueils de vers, Canicule (Kanikuła albo psia gwiazda, 1647) et le Luth (Lutnia, 1661).
Le XVII e et la première moitié du XVIII e siècle sont aussi marqués par la production de comédies, comme celles qui furent écrites par Stanis ław Herakliusz Lubomirski.
De nombreuses satires font aussi leur apparition, qui critiquent vivement les
mœurs et la vie politique de l'époque.
À la tête de ces écrivains, on trouve Krzysztof et łukasz Opali ński.
5 LE SIÈCLE DES LUMIÈRES
Avec le règne de Stanislas II Auguste Poniatowski (1764-1795), le pays émerge de sa torpeur et de son isolement pour s'ouvrir aux nouveaux courants intellectuels venus de l'Europe.
L'influence française devient prépondérante, apportant avec le
rationalisme des Lumières l'esthétique du classicisme.
L'époque, à l'instar de l'Europe occidentale, est marquée par l'explosion de journaux et de revues, puissants vecteurs de la propagation des idées nouvelles et de la lutte contre l'obscurantisme et
les préjugés.
Au cours de cette période (v.
1764-1795), la littérature polonaise promulgue les réformes sociales et politiques.
Parmi les écrivains qui abordent les problèmes liés à l'éducation, on trouve Hugo Ko łłà taj et Stanis ław Staszic.
Fables,
satires et comédies de mœurs connaissent un grand succès et ont les faveurs de presque tous les grands écrivains de l'époque.
En 1765, le roi fonde à Varsovie un théâtre permanent, ce qui entraîne la formation de troupes polonaises et la création
d'un vaste répertoire.
Bohomolec compose des comédies sur le modèle français et Zab łocki écrit des pièces évoquant les mœurs de l'époque, Le petit-maître fait sa cour (Fircyk w zalotach, 1781) et Sarmatisme (1785).
Les autres dramaturges de
cette époque s'appellent Julian Ursyn Niemcewicz, auteur d'une comédie politique, le Retour du député (Powrót pos ła, 1790), et Wojciech Bogus ławski, connu pour être le créateur d'un opéra-comique, Cracoviens et Montagnards (Cud mniemany, czyli
Krakowiacy i górale, 1794).
Une veine satirique explose sous la plume de Tomasz Kajetan W gierski, Adam Naruszewicz et Ignacy Krasicki.
Naruszewicz et Krasicki livrent des fables, où l'on retrouve l'influence des modèles classiques et français.
Krasicki, homme de lettres aux
talents variés, compose deux poèmes burlesques, où il dénonce les démons de la société, la Souriade (Myszeida, 1775) et Monachomachie ou la Guerre des moines (Monachomachia czyli wojna mnichów, 1778).
Il est également l'auteur du premier
roman polonais, les Aventures de Nicolas Do świadczy ński (1776), qui trouve son inspiration dans les écrits de Swift et de Rousseau, ainsi que d'un autre roman fondateur du genre en Pologne, Monsieur le sous-écuyer de bouche Pan Podstoli (1778),
qu'il utilise afin de promulguer son programme de réforme sociale.
Des thèmes qui mettent à l'honneur les sentiments et la nature apparaissent alors dans des chants, odes et idylles composés par des écrivains tels que Franciszek Dyonizy Kniaznin et
Franciszek Karpi ński.
Les Lumières polonaises sont ainsi marquées par le renouvellement de la poésie, la naissance du théâtre et du roman, la diffusion de la pensée politique et la création d'une langue sobre et précise.
6 LE ROMANTISME
Le romantisme est sans nul doute le phénomène le plus intéressant de la littérature polonaise et sa richesse et sa singularité apportent une composante spécifique à l'histoire de ce mouvement en Europe.
Il s'agit d'un phénomène qui dépasse
largement le cadre d'une esthétique littéraire et qui prend une intensité qui en fait une étape capitale de la cristallisation de l'inconscient collectif polonais.
Il s'agit d'un profond remodelage de la conscience nationale, d'une tentative de repenser son
histoire.
Les débuts de cette nouvelle esthétique sont liés en Pologne à l'influence des écrivains allemands et, par la suite, des poètes anglais, en particulier lord Byron.
Le romantisme polonais atteint son apogée entre 1831 et 1864.
Le plus grand
poète romantique à se tailler une renommée durable dans la littérature mondiale est Adam Mickiewicz.
Parmi ses différentes œuvres, plusieurs jouent un rôle décisif dans le triomphe définitif de ce nouveau courant en Pologne.
Citons notamment
Ballades et Romances (Balada i romance, 1822), d'inspiration populaire, les Sonnets de Crimée (Sonety krymskie, 1826), exaltant une nature sauvage et exotique et les Aïeux (Dziady, 1823-1832) dont les motifs, puisés dans le folklore lituanien, sont
recomposés, sur fond de l'histoire récente, dans une vision prophétique du destin national.
Mickiewicz publie en outre un poème épique Messire Thadée (Pan Tadeusz, 1834), une œuvre poétique d'une grande qualité artistique.
Juliusz S łowacki
compose des chefs-d'œuvre de poésie lyrique, où l'on retrouve l'influence de Shakespeare et de Calderón, tels que l'impressionnant poème mystico-historique Król-duch (le Roi esprit, 1847) et le poème digressif Beniowski (1841).
Il est également
l'auteur de drames symboliques où l'histoire se mêle à la légende : Mazepa (1840), Maria Stuart (1830), Kordian (1834).
Le troisième grand poète romantique polonais, Zygmunt Krasi ński, gagne quant à lui ses lettres de noblesse avec son drame
poétique, la Comédie non divine, qui aborde les problèmes de la révolution sociale, et Irydion (1836), qui se déroule pendant la haute Antiquité.
Mickiewicz, S łowacki et Krasi ński composent en exil, conséquence de l'échec de l'insurrection de 1830.
Cette particularité de l'histoire de la Pologne imprime au romantisme polonais un élément spécifique : le lien, plus étroit et plus affirmé qu'ailleurs, entre la littérature et le contexte précis de l'histoire contemporaine, celle d'un peuple captif, charge la
poésie d'exprimer la résistance à l'oppression.
Les autres poètes romantiques marquants de l'époque sont Bohdan Zaleski, auteur de l' Esprit de la steppe (1841), Seweryn Goszczy ński, qui compose le Château de Kaniów (1828), œuvre qui traite de la rébellion paysanne, et Malczewski, créateur du
conte en vers Maria (1825).
Cyprian Kamil Norwid, le dernier des poètes romantiques et le premier symboliste en Pologne, laisse, entre autres, un cycle lyrique, Vade-Mecum (1865-1866), ouvrage avant-gardiste à plus d'un titre, tant par son contenu
philosophique que par sa hardiesse formelle.
La période romantique contribue en Pologne à l'émergence de plusieurs genres littéraires nouveaux ou restés mineurs au cours des périodes précédentes.
Wincenty Pol et Henryk Rzewuski se spécialisent dans le conte, en prose ou en vers, illustré par
W ładys ław Syrokomla, et reproduisent la vie et la mentalité de la petite noblesse polonaise.
Le roman historique trouve en Józef Ignacy Kraszewski un auteur d'une prolixité inhabituelle, à qui l'on doit entre autres Conte ancien (Stara ba śń, 1876), la
Comtesse Cosel (Hrabina Kosel, 1874), Brühl (1875), les nouvelles romantiques Ulana et Resurrecturi. Aleksander Fredro publie des textes qui dénotent un esprit plus classique, telles ses comédies Vœux de jeunes filles (Śluby panienskie, 1833), la
Vengeance (Zemsta, 1834), Pan Jowialski (1832).
7 LE POSITIVISME POLONAIS
La seconde moitié du XIX e siècle est marquée par l'émergence d'une nouvelle école littéraire dite « positiviste ».
La littérature de cette période est essentiellement composée d'œuvres en prose caractérisées par un réalisme critique, qui a pour thème
principal les problèmes sociaux et patriotiques de l'époque.
C'est vers la fin du XIX e siècle qu'un courant naturaliste apparaît.
Boles ław Prus (pseudonyme d'Aleksander G łowacki) excelle dans la nouvelle et le roman, parmi lesquels on trouve l'Avant-
Poste (Placówka, 1886), la Poupée (Lalka, 1890), les Émancipées (1893) et Pharaon (1897).
Un autre auteur, Eliza Orzeszkowa, contribue elle aussi à l'essor romanesque et on lui doit par exemple Meir Ezofowicz (1878) ou encore Sur le Niemen (Nad
Niemnem, 1898), vaste fresque qui décrit la vie de la noblesse polonaise, petite et grande, vivant l'événement traumatique que fut l'échec de l'insurrection de 1863.
Dans ce climat peu propice à la poésie, on rencontre cependant deux poètes de
qualité : Adam Asnyk (1838-1897) et Maria Konopnicka (1842-1910) qui touchent le public par une poésie exaltant le courage, la volonté et l'instruction, pour le premier, et par un engagement passionné contre l'injustice sociale, illustré par.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La littérature polonaise
- Littérature polonaise
- Madame Bovary et la littérature sentimentale
- l'histoire de la littérature
- En quoi la littérature et le cinéma participent-ils à la construction de la mémoire de la Shoah ? (exemple du journal d'Hélène Berr)