Platon, L'anneau de Gygès
Publié le 16/10/2013
Extrait du document


«
sans en être châtié — et le pire — subir l'injustice sans être capable de s'en venger.
Le
comportement juste étant au milieu entre ces deux points, on l'aurait en affection non pas b comme un bien,
mais comme ce qu'on n'estime que par manque d'énergie pour commettre l'injustice.
Car celui qui est capable
de la commettre et qui est vraiment un homme n'irait jamais conclure une convention avec quiconque pour ne
pas commettre ni subir d'injustice.
Sinon, c'est qu'il serait fou.
Voilà donc la nature de la justice, Socrate, voilà
son espèce, et voilà d'où elle est née, à ce qu'ils disent.
Or, que ceux qui pratiquent la justice la pratiquent de mauvais gré, par incapacité à commettre l'injustice, nous
pourrions le percevoir le mieux si par la pensée nous réalisions ce qui suit : c nous donnerions à chacun des
deux, à l'homme juste comme à l'injuste, licence de faire tout ce qu'il peut vouloir, puis nous les suivrions,
pour observer où son désir poussera chacun d'eux.
Et alors "nous pourrions prendre l'homme juste sur le fait,
en train d'aller dans la même direction que l'homme injuste, poussé par son envie d'avoir plus que les autres :
c'est là ce que chaque nature est née pour poursuivre comme un bien, alors que par la loi elle est menée, de
force, à estimer ce qui est égal.
La licence dont je parle serait réalisée au plus haut point, si ces deux hommes
recevaient un pouvoir tel que celui que, dit-on, reçut jadis l'ancêtre de Gygès d le Lydien.
On dit en effet qu'il
était berger, aux gages de celui qui alors dirigeait la Lydie ; et qu'après qu'une forte pluie se fut abattue,
causant un glissement de terrain, un endroit de la terre se déchira et que s'ouvrit une béance dans le lieu où il
faisait paître.
La voyant, il s'émerveilla, et y descendit ; et il y aurait vu, parmi d'autres merveilles que rapporte
l'histoire, un cheval de bronze évidé, percé d'ouvertures.
S'y penchant, il aurait vu que s'y trouvait un cadavre,
apparemment plus grand que n'aurait été un homme, et qui ne portait rien, si ce n'est, à la main, une bague en
or.
Il s'en serait emparé, et serait ressorti.
Or, comme avait lieu le rassemblement habituel aux bergers, destiné
à rapporter chaque mois au roi l'état des troupeaux, lui aussi y serait venu, portant la bague en question.
S'étant assis avec les autres, il aurait tourné par hasard le chaton de la bague vers lui-même, vers l'intérieur de
sa main, et dès lors serait devenu invisible pour ceux qui siégeaient à côté de lui, et qui dialoguaient à son
sujet comme s'il avait été parti.
Il s'en serait émerveillé, et manipulant la bague en sens inverse, aurait tourné le.
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