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PLANCHE morale, ethique et spirituel 1er D

Publié le 11/03/2016

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morale
1VENERABLE MAITRE ET VOUS TOUS MES FF EN VOS DEGRES ET QUALITES La morale, l'éthique et le spirituel °°° Déclin de la morale et éthique judéo chrétienne Par le matraquage de la publicité la civilisation actuelle est de plus en plus tournée vers l'avoir, étouffant dans l'Homme ses maigres fondations spirituelles et lui faisant oublier son besoin fondamental: la réalisation de l'Etre. Angoissé, inquiet, malheureux, il sera victime d'un certain malaise existentiel. L'Homme, pour fuir son malaise s'était réfugié dans la religion, espérant qu'après cette vie il y en aurait une plus agréable et compensatrice de celle actuelle. Par la suite lorsque la pratique religieuse s'estompa, il le fit dans la science au début du 20ème siècle et dans le marxisme qui lui promettait des lendemains qui chantent. Parce que la désaffection religieuse, la disparition des valeurs républicaines ont laissés une place vide, l'Homme contemporain redoute la solitude intérieure qui le conduit aux questions essentielles. Il s'étourdit alors dans la foule et deviens l'esclave du bruit que l'on entend plus. Selon une expression à la mode, il veut s'éclater. Mais en réalité il a peur du silence. Et il ne sait pas que ce silence est une composante de l'expérience spirituelle pourvu que ce soit le silence de la méditation. Les hommes, religieux ou laïques, aiment se plaindre de ce qu'ils appellent le déclin de la morale. Durant le siècle passé, le monde est supposé être devenu progressivement plus immoral. Déclin que certains relient à la perte du sens de la religion, particulièrement celle dans sa forme orthodoxe ou traditionaliste. Beaucoup pensent qu'il n'y a plus de normes fixes du bien et du mal et d'autres estiment au contraire qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien. Même si c'est au détriment des autres. Notre culture relève des traditions classiques grecques et romaines, de la civilisation judéo-chrétienne mais également des traditions du paganisme germanique et d'Europe du Nord. De tout cela, c'est l'élément judéo-chrétien qui prédomine. C'est l'Ethique officielle à laquelle nous devons souscrire. Dans cette éthique, la moralité est conçue en termes de Loi. Une règle morale est imposée à l'Homme par Dieu et ceci est illustré par Moïse recevant les Tables de la Loi des Dix Commandements. Cela illustre l'idée que l'éthique est imposée à l'homme par une puissance qui lui est extérieure. Selon l'Ancien Testament l'Homme est une créature de Dieu, presque son esclave, et son seul Devoir est de lui obéir. Désobéir est un péché. Rappelons nous la Chute d'Adam et d'Eve pour avoir désobéi au commandement de Dieu. Ce mot Commandement est significatif qu'une loi ou une règle morale est une obligation, presque une contrainte pourrait on dire. Même dans le contexte de l'éthique chrétienne, il y a donc l'idée d'une chose obligatoire, imposée de l'extérieur à laquelle nous devons nous conformer. C'est notre héritage traditionnel. Nous pouvons résumer cette éthique en disant qu'elle consiste à ne pas faire ce que nous voudrions faire, et à faire ce que nous ne voulons pas faire. Il n'est pas étonnant qu'il n'y a plus de repères pour certains et qu'ils soient désorientés. Nous devons donc essayer de nous en tirer tant bien que mal. Mais comment ? Qu'est ce qui rend nos actes bons ou mauvais et avec quelle lumière peut on les éclairer. C'est ce qu'essaie de faire le bouddhisme sur lequel je donne quelques explications. Nous savons que la philosophie bouddhiste repose sur les Quatre Grandes Vérités, la quatrième formant ce que l'on appelle l'Octuple Sentier, c'est-à-dire la méthode pour arriver à la Perfection du Bouddha. (Vision parfaite, Emotion parfaite, Parole Parfaite, Action Parfaite, etc.) C'est de cette Action Parfaite dont je veux parler. L'attitude relative à l'éthique est ici entièrement différente de celle judéo chrétienne que je viens de décrire et ceci est vrai pour toute la tradition extrême orientale, bouddhisme, taoïsme ou confucianisme. Selon Bouddha, les actions sont habiles ou malhabiles, bonnes ou mauvaises, parfaites ou imparfaites, en fonction de l'état d'esprit dans lequel elles sont faites. Autrement dit le critère de l'éthique n'est pas théologique, mais psychologique. Les termes habiles ou malhabiles suggèrent que contrairement au bien et mal, la moralité est une question d'intelligence et donc seulement une question de bons sentiments. La vie morale devenant alors une question d'actions à partir de ce qu'il y a de meilleur en nous. Ainsi se comprend le terme Action Parfaite car nos actes doivent être librement choisis vers la compassion, l'amour et la générosité. Ceci peut paraître compliqué mais c'est très simple en réalité et nous permet de mieux comprendre ce qu'est une spiritualité extérieure à une religion. - la spiritualité Dostoïevski a écrit : Si Dieu existe, tout dépend de lui. Si Dieu n'existe pas, tout dépend de moi et je suis tenu d'affirmer mon indépendance. C'est le point de départ de l'existentialisme car tout est permis à l'homme qui est laissé à lui-même si Dieu n'existe pas. Dans ce cas il ne trouve pas d'excuses car si l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais lui donner une explication claire par référence à une nature humaine. L'homme sera condamné à être libre parce qu'une fois dans le monde, il est responsable de ce qu'il fait. Pendant longtemps, la spiritualité a été confondue avec la religion. Mais qu'est-ce que la spiritualité ? En voici une définition, la mienne, à chacun ensuite de la définir en fonction de ce qui lui correspond le mieux. Pour ma part, la spiritualité est une attitude, un état d'esprit, une ouverture sur les autres et sur le monde. Un état d'esprit qui ne repose pas sur des idées, des dogmes, mais qui tend vers la découverte de soi et des autres. C'est un état d'être qui ne peut être enfermé ni endoctriné. Comme la Vérité, la Spiritualité est insaisissable pour l'être humain. Aucune religion organisée autour d'un dogme, d'une hiérarchie qui en détiendrait le secret ne peut être, à mon avis, spirituelle dans le sens où je l'entends. Tout est spiritualité dans le monde: l'artiste qui perfectionne son art comme l'ouvrier qui s'accomplit dans son travail. La spiritualité c'est la connaissance de soi, mais aussi celle de vous et de moi qui tentons de donner un sens à nos vies. Ceci dit, il est évident que les religions ont été destinées à élever l'amour et la compassion à un niveau plus haut, mais il ne faut pas en conclure pour autant qu'une spiritualité non religieuse n'aurait pas de valeur. L'important c'est d'apprendre à vivre avec les autres, à tolérer les différences, à se mettre d'accord sur une éthique et une morale. Pourquoi le besoin de spiritualité est-il aussi important ? On constate que l'humain dans son évolution perpétuelle appréhende de nouveaux besoins de plus en plus complexes. Du besoin physiologique, nous atteignons un besoin immatériel qui est la réalisation de soi. C'est le besoin de transcendance, de dépassement de l'ego et de la matérialité vers l'élévation spirituelle, un besoin d'unité et d'amour. Dans cette logique le besoin de spiritualité est important dans le sens où il apparaît comme l'échelon le plus élevé des besoins humains. On le voit chez les personnes qui ont tout, argent, gloire, bonheur, mais qui ressentent un vide dans leur existence. L'Homme ne vit pas seulement de pain. Il a aussi besoin d'esprit. C'est ce qui fait sa grandeur et le différencie de l'animal. Pour le F :. M :. c'est sa raison d'existence. La Spiritualité consiste donc à reconnaître l'existence de quelque chose, autre que matérielle et appelée Esprit, et la supériorité de cet Esprit sur la matière. Nous pourrions aussi nous en tenir au monde matériel et à nos sens. C'est en effet une chose possible, car le monde de la matière peut se révéler agréable pour qui ne cherche pas une aventure intellectuelle mais seulement la satisfaction de ses désirs matériels. De toute cette matière l'Homme aspire à se libérer. Libération inviolable car intérieure et que lui donne la démarche initiatique. Par la tolérance il est à l'écoute de toutes les sensibilités, de tous les points de vue. Il se dépouille de ses préjugés et découvre sa vraie nature par le moyen de l'outil symbolique et du rite. C'est dans sa Loge et grâce à la Tradition et au Rite, que le maçon trouve la force de ne jamais devoir sacrifier sa liberté d'agir et de penser. C'est une libération que lui donne la quête de l'esprit. Mais quelquefois, cette soumission à la matière peut être positive, car par son étude on y trouve aussi de nombreuses données sur la structure de l'univers. Et ces données nous amènent justement à dépasser notre monde de la matière, car nous n'admirons le spectacle de l'Univers qu'en fonction de notre faible compréhension. C'est ce qu'a découvert la physique quantique. On comprend aujourd'hui grâce à l'étude des particules que la matière est loin d'être une fin en soi alors que l'esprit quant à lui est illimité, flexible et intuitif. Ainsi pouvons-nous dire que la science avance et prouvera peut-être un jour la réalité spirituelle de l'être humain, et ce n'est pas parce que la science n'a pas encore tous les outils nécessaires pour comprendre et prouver, que cela n'existe pas. L'humanité est perfectible, mais un long chemin commence toujours par un simple pas. Sa perfectibilité s'obtiendra lorsque l'Homme sera libre au sens maçonnique du terme. Mais libération n'est pas forcement pour tous, accession à la Spiritualité ou à la Connaissance mais besoin de transcendance. Où le Moi s'efface devant l'Etre. Pour accéder à cette liberté il faut en avoir envie et disposer en soi d'une qualité spirituelle. Et savoir qu'une telle démarche demande du temps et de l'effort, de l'espérance et de la persévérance. Chaque Société a sa conception de son évolution spirituelle et chaque age a la sienne. La notre est la quête de la Lumière. La route est longue et difficile, mais, ne trouve t-on pas de la joie dans la lutte, dans l'effort et la souffrance qu'elle exige plutôt que dans la victoire elle même, comme nous l'enseigne Gandhi ? Et ce n'est pas facile car il faut douter de tout, même du doute. Ce n'est plus un mot, une parole, un symbole, c'est une action, un vécu, un bonheur, car avec Sophocle, on peut dire que la sagesse est de beaucoup la première source de bonheur et la recherche de son perfectionnement mène à la sagesse. Cette recherche nous enseigne aussi à transmettre car la chaîne de l'humanité ne doit pas s'arrêter. Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre et seul l'engagement de tout son être, est primordial. Il faut toujours continuer car Confucius nous enseigne que celui qui ne progresse pas chaque jour, recule chaque jour. Comme Franc maçon nous devons transmettre la Tradition. La transmission du message maçonnique ne peut se faire que de Maître à Maître, c'est-à-dire de chercheur à découvreur. De même qu'un père ne peut exister que par le fils qu'il fait naître, un Maître ne devient vraiment Maître que par le disciple qu'il fait accéder à la maîtrise. Il lui faut alors se retirer Dans la Bible il est dit : Si le grain ne meurt, il reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits. Je citerais également une autre phrase : Va sur le chemin qui mène à Bouddha, et si tu le rencontre, tues le. - L'éthique, la morale Tout homme a droit au respect de ses semblables et réciproquement, car il ne peut être utilisé comme un moyen. Ce qui indique que l'action doit être pure de toute inclinaison négative. Ce qui nous oblige à donner une valeur sûre à la définition du bien et du mal car notre tentation la plus commune est de dire : Je fais ce que je veux. Mais pour nous maçons, ce sentiment du bien et du mal doit nous rendre indépendant de toute autorité extérieure. Pour juger du bien et du mal, nous n'avons que la capacité de notre raison. Mais la raison peut elle fonder une exigence morale et pouvons nous poser les problèmes moraux en terme d'obligations ? La morale correspond à un ensemble d'obligations qui s'imposent à nous. Nous devons exercer notre raison pour décider de ce que nous devons faire. Pour Kant, c'est une volonté qui se détermine par devoir et non par intérêt car dés l'instant où nos motivations sont intéressées, elles sont égoïstes. De ceci il en résulte que l'acte moral doit se situer sur la recherche d'un bien universel et non sur une satisfaction personnelle. C'est ne pas prendre en compte son propre intérêt, mais agir en fonction d'un plan universel. Ce dont nous avons besoin, c'est de comprendre où sont nos erreurs afin de changer notre point de vue. Ne pas juger, mais aider à comprendre. Ce sont nos croyances qui sont la cause de nos comportements et qui ainsi faussent notre jugement. Si nous voulons changer nos comportements, il faut changer nos croyances et celles-ci dépendent de nos connaissances. Cette connaissance qui forme la base de nos actions. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une connaissance réelle plutôt que d'une opinion erronée ou d'un savoir partiel. Ici se pose le problème du choix, car si je me détermine en fonction de ma propre raison, je ne peux pas considérer que cela devienne une loi universelle, car elle est en contradiction avec la vie sociale. Nous devons être conscients de nos choix et mettre en accord nos actes et nos paroles. Ainsi pouvons-nous dire qu'il y a de bons et mauvais choix, des décisions intelligentes ou stupides. A la limite nous pouvons admettre l'expression bien faire ou mal faire, si nous sommes conscients de leur contenu. Kant pose que nous devons un respect pur et simple à la Loi Morale. Il ne s'agit pas de savoir ce qui est bien ou mal, mais de faire ce que notre devoir exige. Une obligation morale se justifiant par elle-même et c'est tout. Ceci suppose la pureté des intentions de l'homme qui doit être dégagée de toute influence extérieure. Les qualités que nous avons ne valent que par l'usage qu'on en fait. Ce qui compte, c'est la pureté des intentions, car si on retire cette pureté des intentions, il n'est pas sûr que nous soyons devant une qualité morale. Cette idée développée par Kant possède une certaine rigueur et me semble très proche de la philosophie bouddhiste et de l'Action Parfaite vue précédemment. Mais elle est marquée par un dualisme qui tend à démontrer que la Loi Morale est un principe de raison, mais en même temps, une exigence formelle. Qu'il y ait dualité suppose que la moralité se représente comme une lutte avec un principe contraire. Vu sous cet angle, cela peut être un idéal impossible à l'homme. Peut être que ceux que l'on prend en exemple n'ont fait le bien que par intérêt. Cela est invérifiable car l'intention est invisible ni mesurable par ses effets. Mais ce qui sauve l'homme, c'est sa recherche d'un bonheur, c'est-à-dire à rendre sa vie la plus complète possible et la mieux remplie. C'est une attitude différente de celle du croyant pour qui la morale est dans la religion. Celle ci le conduisant à l'espérance d'un autre monde où les bons sont récompensés et les méchants, punis. Il reste qu'au fond de nous, l'être éthique est présent. C'est ce qui tend à un bien absolu, à un amour et un don de soi absolu. La raison ne s'intéressant qu'à ce qu'elle comprend bien, aux mobiles identifiables. L'éthique n'est pas qu'un calcul du bien et du mal, mais un effort pour s'améliorer, pour croître et pour changer. C'est la transformation de l'existence humaine, la conversion intérieure de la volonté ou pour reprendre une phrase du passé Grand Maître Michel Barat, une conversion du regard. - L'éthique de la Vertu Ce que l'on désignait autrefois sous l'appellation de Vertu, tel que l'honnêteté, le courage, la fidélité, la pudeur etc. est aujourd'hui interprétée sous un nom différent. Nous parlons de valeur. Or être attaché à des valeurs n'a pas le même sens que de cultiver des vertus. Cela nous engage. A une époque où l'éducation morale est indispensable, il se pourrait bien que seule la vertu puisse sauver le monde du chaos. Mais comment nous y prendre ? Faut-il revenir aux leçons des anciens, l'éthique peut-elle donner une définition claire à la question : Qu'est-ce que la vertu. Et qu'en est-il de la spiritualité ? Et de quelle Vertu s'agit-il ? Ou est ce une certaine Connaissance, et de quoi ? Les différentes vertus, nous les connaissons mais j'en cite qui sont plus parlantes pour un Franc Maçon. La sagesse, le courage, la foi, l'espérance, la charité. A ce stade nous comprenons alors que les mystères de la F.M:. ne sont pas la transmission d'une Vertu, mais celle d'une Connaissance. La vertu est indissociable de son contraire le vice et ne peuvent plus être séparés. De même que bien et mal ou bonheur, malheur. Dans la conscience de l'être humain, une vertu est une qualité qui fait l'objet d'une approbation morale et le vice un défaut faisant l'objet d'une réprobation. L'homme moderne a procédé à une évaluation morale dans lequel il est bien de posséder certaines qualités et il est mal d'avoir les défauts contraires. Par exemple honnêteté, malhonnêteté, justice, injustice, courage ou lâcheté. Pour la plupart d'entre nous cette opposition est loin d'être claire. Nous vivons dans une époque intellectuelle qui produit un brouillage des repères, lequel engendre une mutation du vocabulaire. Sous l'influence de prétendus psychologues, l'orgueil a été rebaptisé mégalomanie, la luxure est devenue l'obsession et même la femme de ménage s'est retrouvée technicienne de surface. De ce fait la compréhension directe de la vertu est écartée au profit d'un discours qui ne discerne que l'excès et reste incapable de se prononcer sur le registre des valeurs. Ce monde est habile à faire passer un vice pour une vertu. La société de consommation légitimise l'orgueil, le luxe, la vanité. L'agressivité et la combativité sont des vertus de manager, l'ambition est une vertu politique, l'avidité une vertu de consommateurs. Les héros de la télévision ou du cinéma sont souvent insolents, violents, vulgaires et on s'y est habitué. Sans penser le moins du monde que ce genre de conduite puisse faire du tort. Du coup, tout est moral parce que dans les m?urs. Notre société a légitimisé un accroissement de l'avoir, le plus de temps, plus de pouvoirs, plus d'argent, plus de prestige, plus de sexe, plus de possession. Du coup, tout accroissement est jugé bon et toute incitation vers la tempérance est mauvaise et donc tournée en dérision. Notre époque nous délivre un message d'incitation à la démesure sous la forme du toujours plus. De cela, le toujours plus est le bien, le toujours moins est le mal et la simplicité a perdu sa signification. Pas plus aujourd'hui qu'autrefois, la vertu n'est une application du conformisme. Celui qui se conformerait aux m?urs d'une société dépravée n'aurait que la possibilité de se donner bonne conscience. Dans ce cas, l'effort vers le bien serait pertinent, à condition d'ajouter que c'est une habitude de conduite. La vertu s'exerce, le seul mot de vertu ne rend pas vertueux. Ceux qui prétendent être des professeurs de vertu ne font que tromper leur monde. La vertu ne s'enseigne pas, on incite à sa pratique. Loin de ces contraintes matérielles, c'est dans la qualité du c?ur que se rencontrent les vertus et la qualité du c?ur n'est pas mesurable. Elle n'est pas faite non plus pour se montrer. Dans notre monde actuel, sans le sursaut de l'intelligence, la Vertu reste en sommeil si nous n'avons ni la force ni l'idée de l'appeler. C'est seulement quand la réflexion s'est mise en chemin que la dualité vertu et vice reprend un sens. La vertu n'est pas l'effet d'un conditionnement ou d'une idée. Elle n'est pas une pulsion ou un désir. Elle ne regarde pas les faits ni leur complexité mais l'Homme et ses dispositions. Ce n'est pas en référence aux passions que l'on décerne l'éloge où le blâme, mais bien aux vertus parce qu'elles comportent un choix réfléchi. C'est ce qui justifie que la vertu soit d'une disposition acquise. Nous pouvons alors comprendre Aristote qui différencie deux types de vertu : La vertu intellectuelle qui provient de l'instruction, de l'intelligence et de la sagesse, et la vertu morale qui est par exemple le courage. Pourquoi désigner ces vertus comme étant spécifiquement éthiques ? La raison n'est pas étrangère à cet ordre et elle peut créer une incitation en direction du bien. Nous dirions qu'elle suppose une juste mesure entre un excès et un défaut. À l'inverse du vice qui se rencontre dans l'excès et le défaut. C'est dans la juste mesure que se situe la perfection et c'est ce sens de la perfection qui délivre l'excellence. L'homme vertueux n'est pas celui qui a tué en lui toute émotion ou toute passion mais celui qui ne les éprouve que dans une juste mesure. En conséquence nous pourrions dire que la vertu est une disposition volontaire définie par la raison. C'est de soi-même que rayonne la vertu (Plutarque) Si la vertu peut s'enseigner, c'est plus par l'exemple que par les livres. (André Comte- Sponville) La vertu ne vient pas de l'esprit mais du c?ur (Krisnamurti) Citons ce que Spinoza appelle conatus, l'affirmation de l'être. De là il s'ensuit que la vertu ne saurait être recherchée pour une autre fin qu'elle-même. De la morale à l'éthique Un homme sous influence peut il être vertueux ? Pour répondre à cette question, prenons les citations de quelques philosophes dont nous pouvons dire rapidement que pour eux, l'homme a des Devoirs, avant d'avoir des droits. Il y a des choses qui dépendent de nous et d'autres qui n'en dépendent pas. Celles qui dépendent de nous sont nos jugements, nos désirs. Celles qui n'en dépendent pas sont notre corps, la richesse, le pouvoir. (Epictète) La morale n'est pas une doctrine qui nous enseigne comment être heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur. (Kant) Nous avons tendance à juger et condamner les autres, mais sommes nous aussi rapides à nous juger et à nous condamner ? Et sur quelle mesure un jugement moral peut il s'appuyer ? Que ce soit au niveau de la vertu, de l'éthique ou de la morale, comment peut on savoir qu'une chose est bonne ou mauvaise ? Il y a deux types de jugements, celui des faits et celui des valeurs. Leur différence est considérable car si le jugement des faits est le résultat d'une observation, celui des valeurs est plus complexe car c'est un jugement moral. Quand on juge moralement, on le fait avec un certain caractère d'absolu, on juge de haut ! Juger moralement n'est pas une observation, mais une évaluation. Nous comparons ce qui est avec ce qui devrait être. Et cela, quelque soit le système moral de référence. Ce jugement moral est quelque chose qui est propre à la nature humaine. Ce qui fait la grandeur de l'homme c'est qu'il dispose de son libre arbitre, qu'il peut choisir en fonction d'une évaluation entre le bien et le mal, donc d'avoir une morale. Mais nous plaçons très haut les exigences que nous mettons en l'Homme, c'est pourquoi nous le condamnons si facilement lorsqu'il n'est pas à la hauteur de nos espérances. - Conclusion Laissons de coté les jugements de valeur. Ce qui importe avant tout, c'est la compréhension des hommes tels qu'ils sont et non tels que nous voudrions qu'ils soient. La vie n'est pas un exercice de géométrie où la solution au problème serait déjà posée, avec une bonne et une mauvaise réponse. Cette représentation dualiste est fausse, car c'est notre action qui contribue à la réalisation de l'?uvre. Nous pouvons nous tromper et faire fausse route, mais notre but est de mettre en accord nos actes avec nos choix les plus élevés. L'homme idéal n'existe pas car il est fait avec ses incertitudes, ses faiblesses, ses ténèbres et sa lumière. Il n'est ni bon ni mauvais, il est ce qu'il est. Il est imparfait mais original par sa singularité. Celui qui condamne les hommes au nom de l'Homme Idéal, n'aime pas les êtres humains tels qu'ils sont parce qu'il ne les comprend pas. Mieux on comprend une personne et moins on peut la juger. L'amour de l'autre pour la construire fait d'avantage que la critique. C'est le doigt qui montre la faute et c'est l'intellect qui juge et qui reproche, mais c'est le c?ur qui comprend et éclaire. J'ai dit, Vénérable Maître Bernard DEPAUX °°°°°°°°

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