Pinay, Un Français comme les autres (extrait).

Pinay, Un Français comme les autres (extrait). Appuyé par une majorité marquée à droite, Antoine Pinay devient président du Conseil le 6 mars 1952. Il cumule cette fonction avec le ministère des Finances, pour faire face à un ralentissement de la croissance économique et à une forte poussée de l'inflation. Libéral en économie, il entend appliquer une politique de stricte orthodoxie budgétaire, voire de déflation. Il présente ses choix politiques le 3 mai 1952. Discours d'Antoine Pinay, 3 mai 1952 [...] Les lois économiques n'acceptent pas d'être violées et les lois arithmétiques sont inflexibles. Mais alors, comment le pays peut-il sortir de l'impasse ? Quels remèdes ? Les remèdes ne sont ni de droite ni de gauche. Ils n'ont pas d'étiquette parlementaire. Ce sont des mesures techniques à prendre dans un climat de trêve politique. Avant tout, l'État doit tenir ses engagements essentiels. Parce que l'État est le gardien de la monnaie au même titre que de l'ordre public, le gouvernement, face au prix, a un devoir impérieux de vigilance. [...] Si tous les partis ne sont pas d'accord pour que l'État administre, ils sont tous d'accord pour que l'État gouverne. Je suis, en effet, attaché au libéralisme, mais à un libéralisme loyal qui, dans un climat de concurrence saine, doit rechercher sans cesse le progrès technique et la paix sociale, non pas au libéralisme aveugle de la jungle ou au libéralisme égoïste des coalitions d'intérêt. C'est dans le cadre d'une politique de stabilité des prix que doit s'affirmer la politique sociale du gouvernement. Quand les prix sont instables, la course entre les salaires et les prix est toujours gagnée par les prix. Les salariés le savent bien, eux qui sont toujours les victimes de cette défaite. Source : Pinay (Antoine), Un Français comme les autres, Paris, Belfond, 1984. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.