philosophie politique - philosophie.
Publié le 08/05/2013
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5. 1 Thomas Hobbes
Autonomisée par rapport à la morale, la sphère du politique se voit confrontée, dès le XVIe siècle, à des perspectives radicalement nouvelles, puisqu’il faut expliquer l’apparition et la pérennisation du pouvoir, sa légitimité même, autrement qu’en
faisant intervenir un principe transcendant.
Ainsi, Thomas Hobbes expose, dans Léviathan , la fiction d’un contrat social selon lequel, afin d’échapper à la tyrannie des passions individuelles, chacun renonce à sa liberté, à ses droits naturels, pour
souscrire à un pacte social, de sorte que le pouvoir despotique d’un seul résulte paradoxalement de l’acquiescement de tous.
Pour Thomas Hobbes en effet, l’homme est un « loup pour l’homme » à l’état de nature, c’est-à-dire avant l’existence sociale
au sein du groupe politique.
5. 2 Philosophie des Lumières
Contre cette vision d’un État-Léviathan concentrant tous les pouvoirs, qui constitue en fait une justification de l’absolutisme, Montesquieu développe la thèse de la séparation des pouvoirs, tandis que John Locke, puis Jean-Jacques Rousseau, bien que
dans une perspective différente, soutiennent que la souveraineté réside dans le peuple, dont les gouvernants, eux aussi liés par les termes du contrat, ne sont que les mandataires.
Le salut de l’homme est donc immanent, inhérent au monde : seule la
bonne organisation politique peut garantir la liberté naturelle de l’homme.
Ces idées ont une influence déterminante sur la formulation de la Déclaration d’indépendance américaine de 1776 et, lors de la Révolution française, dans la rédaction de la Constitution républicaine de 1793, qui consacre le modèle d’un régime
démocratique ayant pour premier objectif la garantie des droits de l’homme et la libre expression du citoyen.
5. 3 John Stuart Mill
L’alternative aux théories du contrat social est proposée à partir de la fin du XVIII e siècle par le libéralisme.
Selon ce courant, ce n’est pas par le biais d’une extension du pouvoir que peut se réaliser l’ordre politique, mais bien plutôt par la garantie des
droits fondamentaux accordée à chacun, et par la primauté donnée à l’intérêt individuel, conformément aux thèses de l’utilitarisme développées par John Stuart Mill.
Dans un tel système, où politique et économique sont étroitement liés, c’est la
limitation du rôle de l’État, l’affirmation de la liberté individuelle et, finalement, la promotion du marché comme lieu où se réalise l’allocation optimale des ressources qui définissent les contours d’un ordre politique refusant le primat du collectif.
6 MARXISME ET TOTALITARISME
6. 1 Karl Marx
Parallèlement à l’expansion des théories libérales, le XIXe siècle voit la naissance du socialisme et l’apparition d’une réponse au triomphe de l’individualisme à travers la pensée de Karl Marx.
Le marxisme cherche à combiner analyse factuelle et
solutions politiques à travers une étude approfondie du système économique.
L’hypothèse de base propre à l’histoire de toute société repose sur la lutte des classes et sur un phénomène d’exploitation de la classe laborieuse.
Dans cette optique,
l’échec du capitalisme est inéluctable, au terme d’une série de crises récurrentes.
La dissolution des classes sociales permet d’envisager l’avènement d’un nouvel ordre politique, le communisme, aboutissement d’un processus graduel de dissolution de
l’État.
Ainsi, l’incapacité des régimes politiques libéraux à garantir à l’ensemble de la population l’exercice de droits réels favorise, parallèlement au socialisme, une intense réflexion sur les moyens d’assurer le bien-être de la communauté par des solutions
collectives.
Cette pensée inspire un certain nombre d’expériences politiques menées au XXe siècle.
6. 2 Régimes totalitaires
La révolution russe de 1917 tente de créer une société socialiste, fondée sur la propriété collective des moyens de production, la disparition, au moins formelle, des classes sociales, et sur l’objectif de réaliser le communisme en Union soviétique,
prélude à l’internationalisation de la révolution.
Paradoxalement, le régime soviétique, loin de travailler à la disparition de l’État, favorise son expansion et crée les conditions d’une pratique totalitaire du pouvoir, interdisant la manifestation de toute
opposition politique au nom d’un projet commun, la construction du socialisme.
Le fascisme en Italie et le national-socialisme en Allemagne, tous deux apparus dans des pays meurtris par les conséquences de la Première Guerre mondiale, manifestent également, pour des raisons différentes, un souci de subordonner l’individu à
la collectivité, dans une vision totalisante soumettant la société tout entière à un projet commun, d’essence nationaliste et fondamentalement raciste, en Allemagne du moins.
6. 3 Critiques du totalitarisme
Hannah Arendt entreprend une vaste réflexion sur les implications historiques et philosophiques du phénomène totalitaire, qu’elle analyse comme une conséquence de la dissolution des classes sociales et de la dépolitisation du monde moderne.
Dans
la même optique, Karl Popper dénonce les implications totalitaires de la théorie politique historiciste, qu’il considère dangereuse pour la démocratie.
Cette position consiste à soutenir qu’il existe des lois générales du développement historique.
Ceci
aurait pour conséquence l’idée que les événements sont inéluctables et prédictibles.
Il procède à la critique de cette théorie à travers l’examen des réflexions menées par Platon, Hegel et Karl Marx.
7 NOUVELLES INTERROGATIONS
7. 1 Problématiques contemporaines
Avec pour ambition de présenter une alternative à l’individualisme démocratique, les systèmes politiques totalitaires, porteurs d’exclusions, apparaissent a posteriori comme des utopies meurtrières, incapables d’apporter des réponses satisfaisantes.
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