PEUT-ON SOUTENIR QUE LA VERITE CHANGE AVEC LE TEMPS ?
Publié le 25/03/2011
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Peut-on soutenir que la vérité change avec le temps ?
Saint Thomas définit la vérité comme étant « une adéquation de la chose et de l'esprit ». On a coutume de dire que la vérité concerne l'ordre du discours, elle consiste en fait en l'adéquation entre celui-ci et le réel. La vérité est l'expresion par la parole de ce qui est dans le sens de l'être humain. Pour s'accorder avec la morale, on défend la véracité comme la vertu de celui qui dit la vérité, donc, celui-ci même qui ne ment pas dans l'absolu. Le menteur, dont la seule entreprise est de tromper, dit intentionnellement le faux. Or la vérité étant une base des fondements humains, et en considérant la vertu de véracité, on ne peut donc pas se baser sur un mensonge et a forciori sur le menteur. Chaque ayant pour dessein la connaissance pourrait considérer la vérité comme un Idéal et parfois une chymère. D'ailleurs toutes les sciences, dans leur domaines respectifs et exclusifs, recherchent la vérité. De plus la vérité étant l'instigatrice d'une vertu elle est donc une valeur et ne peut pas appartenir aux choses. On pourrait aussi supposer qu'il existe plusieurs vérités étant donné qu'il existe plusieurs domaines d'existence de la réflexion. Le fait que la vérité change avec le temps peut nous entrainer vers une réflexion sur le réel sujet du temps. Tout change tout le temps et toujours, pourrait-on naïvement avancer. Dans un monde soumis au lois d'une relativité certaine, le changement et le fardeau de toute chose, il l'emporte de la naissance, l'accompagne à la croissance puis observe sa mort. Pourquoi en demeurerait-il autrement au sujet de la vérité ? L 'une des caractéristiques phares de la nature est le fait que rien ne puisse subsister sans changement. Enfin, pour trouver une vérité, encore faudrait-il trouver quelqu'un qui connaisse la vérité. Ne pourrait-on pas supposer que la vérité seule et unique n'existe pas ? Le simple fait de dire : « Avant, je croyais que ... » nous prouve que la vérité ne persiste pas en son état. Et la simple tournure intérrogative : « Qui a raison ? » nous montre bien que l'assurance de l'existence de la vérité est un mensonge en soi. Ainsi, comment concilier la relativité et les faits nouveaux dans le temps avec la recherche de la vérité ? Sommes nous uniquement soumis à des vérités provisoires ? Ou bien devrait-on établir une distinction entre une vérité absolue et les vérités provisoires ?
Le monde est en perpétuelle évolution. Il ne cesse de se transformer et soumet les choses dans ses transformations. Ainsi si l'on affirme : « Il pleut » alors qu'il pleut effectivement. L'affirmation ennoncée est donc une vérité car il s'agit d'une interprétation de la raison d'une vision extérieure que l'on traduit par le langage. Cependant dès lors qu'il ne pleut plus, l'affirmation précédente ne tient plus elle perd son statut de vérité, et si elle est retransmise dans le présent elle devient un mensonge donc n'existe pas. Ainsi le fait que la vérité soit en quelque sorte éphémère ne décribiliserait-il pas cette notion en elle même ? Cette « perte de confiance » en la vérité a d'ailleurs entrainé très rapidement un comportement de retrait vis à vis de la vérité de la part des Hommes. Ce sentiment de retrait entraîne la notion de septicisme. Le septicisme est le fait de douter du fait que l'Homme puisse un jour accéder à la vérité. Le sceptique en arrive même à remettre en question l'existence d'une vérité stable, seule vérité qui pourrait à toutes fins mettre en accord les esprits humains. En avançant le fait que d'une région du monde à l'autre les façons de penser et de raisonner changent, il est vrai qu'il ait compliqué de trouver un accord sur une vérité unique et universelle.
L'autre aspect du problème serait de trouver une vérité durable qui pourrait se perpétuer au travers des âges et créer la cohésion des hommes. En effet, envisager que l'on se base tous les jours et à chaque instants sur quelquechose d'éphémère et quelque peu effrayant. Imaginons simplement que l'ont eu finit par adopter, il y a bien des siècles, que la Terre était plate et qu'elle flottait dans le vide ; Aurait-on pu aujourd'hui établir les théories de physiques dont on pense qu'elles gouvernent le monde et l'espace de notre temps ? Certainement pas. On ne serait donc pas condamner à vivre avec des vérités provisoires et totalemnt inutiles dès leur temps contemporain écoulé. Disons alors que la vérité même durable n'est que spécifique et qu'elle ne voit le jour que par un consensus d'expériences scientifiques. L'idée pourrait être que la vérité n'existe que par rapport aux Hommes et uniquement pour les Hommes. On pourrait presque penser au relativisme, ce qui laisserait croire que les croyances, les vérités spécifiques et les vision humaines de la vérité n'ont en réalité aucune références. « L'Homme est la mesure de toute chose » disait Protagoras, donc la vérité serait modulable uniquement en fonction de l'esprit des Hommes et donc une vérité au delà de l'esprit humain ne serait donc pas envisageable.
Il est inévitable qu'une distinction s'impose entre les vérités absolues et provisoires. Les vérités absolues sont démontrées par les lois scientifiques qui régissent notre temps. Elles sont maléables autant que les lois scientifiques le sont. Cependant les vérités provisoires, elles, ne sont vérifiables que par une simple constatation de faits et une analyse commune de la raison de chaque individu. Il se pourrait qu'il y ait autant de vérités provisoires que d'uindividu sur la planète. De plus la distinction entre ces deux vérités peut se faire par leur durée. Une vérité absolue aura toujours sa part de vrai quand une vérité provisoire pourra s'éteindre complètement. Ceci vient du fait que k'une est démontrée et donc formelle, quand l'autre ne l'est pas.
On peut donc, sans crainte, constater que les vérités ne sont pas immuables. Elles ont leurs limites dans l'espace temps. Ce constat ne porte toutefois pas préjudices à leur nature soit à leur véracité. Dans l'expension du sens de vérité, on pourrait en établir qui ne change pas, ce sont les croyances. Cependant, n'étant qu'une interprétation idéologique et non concrète d'une réalité elle aussi abstraite, il est difficile de les établirs en tant que réelles vérités. Certaines vérités sont relatives et ne sont donc pas absolues, d'autres le sont. Tout simplement car l'absolu « est » et la vérité relative, elle, « devient ». Il est donc difficile de soutenir le fait que la vérité relative ne change pas avec le temps. Seul la vérité de l'Être en son essence même pourrait ne pas changer.
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