Peut-on dire que le rôle de la culture est de rendre les hommes plus heureux ?

Néanmoins, le sujet ne parlant pas explicitement du "bonheur" mais du fait d'être heureux, il faudra là aussi prendre en compte les divers sens possibles du mot. En effet, si le mot heureux se rapproche du terme de bonheur, la culture ne nous donne t'elle pas plutôt accès à la jouissance dans la consommation plus qu'au bonheur conçu comme état de plénitude? Notons ici que le terme de bonheur, outre ce caractère de plénitude, désigne un état d'accomplissement de l'homme. Le bonheur est pour Aristote le Souverain Bien au sens où il est cet état où l'homme a accompli ses capacités propres, techniques et intellectuelles. Le plaisir est au contraire lié à l'accomplissement de capacités sensibles et ne constitue pas pour l'homme un achèvement de son être. Une autre ambiguïté est ici à noter. Que devons-nous entendre en effet par "plus heureux"?  L'adverbe tendrait à signifier qu'il y a ici un acte de croissance, ou l'on passerait par la culture d'un état heureux à un état plus heureux encore. Il s'agit donc ici d'être vigilant quant à la formulation du sujet qui n'est pas "pouvons-nous dire que le rôle de la culture est de rendre les hommes heureux". Si cet aspect de la question devra être pris en compte, il est important de noter que l'adverbe introduit une autre lecture possible: car, dans la mesure où le bonheur est un état stable et durable, n'est-il pas paradoxal d'imaginer qu'une fois que l'homme est heureux, il peut l'être plus encore?