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Peut-on concilier croissance économique et développement durable ?

Publié le 27/02/2008

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Peut -on concilier croissance économique et développement durable ?

 

Introduction :

 

La mondialisation est censé réduire la pauvreté sur Terre. Pourtant des questions fondamentales comme comment se nourrir, s'éduquer, se soigner, se loger... ne sont pas comblées dans de nombreux pays pauvres. La logique libérale de notre système économique mondial ayant pour but d'accroître encore et toujours la productivité reposant sur la consommation toujours plus grande (que ce soit pour les ressources naturelles ou des biens d'équipements) entraîne une pollution de plus en plus importante. On ne cesse de dénoncer les impacts négatifs de la croissance économique : réchauffement de la planète, diminution de la biodiversité... Les conséquences de l'augmentation des richesses ne sont pas toujours bénéfiques, bien au contraire elles sont souvent néfastes et ont un coût élevé. On est alors en droit de s'interroger s'il est possible de diminuer à la fois pauvreté et inégalités tout en préservant les ressources naturelles afin de satisfaire durablement les besoins humains de l'ensemble de la planète ? Autrement dit est-il possible de concilier croissance économique et développement durable ?

Si l'augmentation de la productivité engendre la plupart du temps une détérioration de l'environnement et ne permet pas la réduction des inégalités (au contraire elle les accroît), la prise en compte des facteurs environnementaux dans le processus de production pourrait permettre une croissance économique favorable au développement durable.

 

  1. La croissance actuelle va à l'encontre du développement durable.

 

Jusqu'à récemment, la croissance économique, constamment, est allée à l'encontre du développement durable. En effet, celle-ci engendre une destruction des ressources naturelles et n'a permis le développement économique que de certains pays (puissances régionales émergentes ou « BRICM » : Brésil, Russie, Inde, Chine, Mexique) quand à réduire les inégalités encore moins puisqu'elle les augmentent, maximisant ainsi l'écart dans la hiérarchisation mondiale entre pays riches et développés et pays en voie de développement, créant ainsi une classe de « super riches ».

 

A. Le coût de la croissance économique se révèle lourd sur le plan environnementale

 

Tout d'abord, la hausse de la production conduit à l'augmentation de l'utilisation des ressources non-renouvelables (par définition qui ne sont donc pas ou difficilement renouvelables). C'est le cas par exemple de la déforestation en Amazonie, de la sur-pêche du thon rouge ou bien encore des énergies fossiles telles que le pétrole ou le gaz.

Ensuite, la croissance des PED se traduit par une forte augmentation de la consommation et de la pollution (document 5: exemple de la consommation d'électricité en Chine et au Brésil)

Enfin les externalités négatives, comme la pollution ne sont pas prises en compte par le système du marché. Ces externalités augmentent avec les quantités produites. Or les mécanismes de marché ne permettent en aucun cas une diminution des activités polluantes car les entreprises ne peuvent en supporter directement le coût.

 

B. Le développement n'a pas partout accompagné la croissance économique

 

On constate des inégalités importantes au niveau mondial. L'écart entre pays riches et pauvres ne cesse de croître. Les pays riches possèdent une grande avance technologique sur par rapport aux PED, d'autant plus qu'ils protègent leur propriété intellectuelle (brevet, concept du « brain dain »). Une part importante de la population n'a pas accès à l'eau potable, à des soins ou encore à l'éducation et souffre de malnutrition. Pourtant le niveau de vie élevé des PEDM n'empêche pas la pauvreté de certaines parties de la population (document 5: inégalités fortes aux Etats-Unis).

Par ailleurs, ces inégalités croissantes dans les PED entravent le développement durable. La croissance forte que connaissent certains PED (entre autre les BRICM) s'accompagne d'une exode rurale massive et d'une urbanisation non maîtrisée pénalisant le développement de long terme et créant des déséquilibres sociaux (pauvreté, violences) et des atteintes graves à l'environnement. Les inégalités sont très fortes dans ces pays (document 5) ce qui rend difficile la satisfaction des besoins fondamentaux des populations.

 

La croissance économique, basée sur une logique d'accroissement de la production, a permis au long du XIXème et Xxème siècle d'améliorer considérablement le niveau de vie des pays occidentaux. Mais cela s'est vue payé au prix fort par des atteintes graves à l'environnement. Au niveau mondial, les inégalités de richesse sont importantes et le deviennent encore plus face aux conséquences négatives de la croissance : ce sont les pays les plus pauvres qui seront le plus durement touchés par le changement climatique. Cela ne fait que souligner l'urgence qu'il y a de concilier croissance et développement durable.

 

  1. L'urgence du développemnt durable.

 

Aujourd'hui il est impossible d'intégrer la problématique environnementale à la croissance économique mais cela suppose une volonté politique forte.

 

A. Les moyens de la « croissance verte »

 

En premier lieu, le progrès technique permet de promouvoir une croissance économe en ressources naturelles. Par exemple, les énergies renouvelables (document 3) se développent et deviennent de plus en plus efficace. Cette « sobriété énergétique » entraîne une baisse des gaspillages et une diminution de la pollution notamment l'émission de gaz à effet de serre (document 6: exemple : le triage et recyclage des déchets).

Vient ensuite les moyens d'internaliser le coût des externalités (document 4). On peut pour cela recourir aux normes (obligation et interdiction), à la taxation (taxe carbone) ou bien encore le système de marché de droits à polluer (protocole de Kyoto en 1997).

Enfin la prise de conscience des consommateurs encourage les entreprises à intégrer des préoccupations environnementales dans leur processus de production.

 

B. La nécessaire volonté politique pour concilier croissance et développement durable.

 

Il faut pour cela une solide solidarité internationale. L'effort de protection de l'environnement porte essentiellement sur les pays riches, les PED ayant besoin de d'améliorer leur niveau de vie afin que leurs populations puissent satisfaire les besoins les plus essentiels, même si cela doit passer par une pollution plus importante (document 2). Cela suppose donc des transferts de technologie important pour permettre aux PED de se développer correctement sans trop porter atteinte à l'environnement (document 1). Ce système de solidarité international existe déjà dans certains domaines, par exemple celui de la santé avec les ONG comme Médecin Sans Frontière ou dans la lutte contre le SIDA. Il s'agit de considérer certains biens comme des « biens communs » qui n'appartiendraient véritablement à personne.

Pour ce faire, on a également besoin d'une politique volontariste au niveau européen comme au niveau mondial. C'est pourquoi l'Union Européenne met en application une politique de développement durable par le développement des énergies renouvelables (document 3), le développement du recyclage (document 6) et du respect des consignes du Protocole de Kyoto pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Au niveau mondial, il serait judicieux que tous les pays soient convaincus de l'urgence à promouvoir une croissance verte, même si cela à un coût à court terme. On peut néanmoins avoir espoir grâce à l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis car celui-ci à annoncé dans son programme qu'il souhaitait s'inscrire dans la démarche du Protocole de Kyoto, ce que son prédecesseur avait toujours refusé.

 

Conclusion :

 

Comme nous venons de le rappeler, la question de la compatibilité entre croissance économique et développement durable reste particulièrement sensible. Tout d’abord parce que la résolution des dérèglements environnementaux est empreinte d’une inertie considérable. En effet les changements climatiques actuels sont la répercutions des dommages causés à l’environnement pendant les Trente Glorieuses. En conséquence, même si nous étions capables de modifier radicalement et immédiatement notre mode de croissance, les effets ne s’en feraient sentir qu’à l’horizon 2050. D’autre part, l’échelle de cette problématique est planétaire, ce qui implique une réponse interétatique d’autant plus difficile à mettre en œuvre que les intérêts à court et moyen termes sont divergents et que les niveaux de développement atteints sont très hétérogènes. Pourtant, ce pessimisme peut-être en partie tempéré du fait qu’une prise de conscience croissante des opinions publiques est en marche. Cela tient au constat indéniable des dérèglements en cours dont nous sommes tous les témoins et à une communication de plus en plus efficace sur ces sujets, à l’image du succès rencontré par le film documentaire d’Al Gore en 2006 « une vérité qui dérange ».

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