Pensez-vous également que le rejet de l'autre puisse en réalité être une négation de soi
Publié le 06/05/2014
Extrait du document
Bou Aziz Rhim Discussion Pensez-vous également que le rejet de l'autre puisse en réalité être une négation de soi? Le Rêve mexicain ou la pensée interrompue est un essai écrit par « J.M.G Le Clézio » qui fut publié en 1988. Dans son oeuvre, l'auteur s'interroge sur l'extermination des cultures et des civilisations amérindiennes, et s'intéresse plus particulièrement à la disparition de la civilisation mexica provoquée par les conquistadors espagnols tel que Cortés, ou encore La Malinche, acteurs principaux dans la conquête du Mexique au XVIe siècle. L'auteur développe d'ailleurs dans cet essai, une critique acerbe de « cet » occident oppresseur tant par sa domination économique que culturelle, et imagine quel aurait été le rôle de ces sociétés indigènes, réduites au silence, dans notre monde actuel. Cette étude en profondeur menée par l'auteur se solde par un constat alarmiste qui vise à dénoncer les répercussions de ces politiques de conquêtes lesquelles ont eues un effet dévastateur pour l'avenir de l'humanité toute entière. Ce regard critique, porté sur notre rapport à l'autre à travers la découverte du nouveau monde, nous pousse à nous demander si en définitive le rejet de l'autre n'est pas en réalité qu'une négation de soi ? Afin de répondre à cette question nous verrons dans un premier temps en quoi le rejet de l'autre est une affirmation de soi avant d'analyser comment le rejet de l'autre conduit à une négation de soi. Le rejet de l'autre peut s'apparenter comme étant une affirmation de soi dans la mesure où il peut être motivé par le sentiment primitif de la survie. En effet, ce phénomène est vérifiable tant il s'applique aussi bien de manière macrosociologique, quand il a trait à des enjeux identitaires, ou encore de manière microsociologique quand il définit notre faculté au vivre ensemble. Aussi, l'affirmation de soi sur un plan mondial (macro) passe, ses dernières années, par un discours politico-manichéen qui vise à découper le monde en deux parties distinctes : celle d'un axe malveillant opposé à un axe bienveillant. On assiste alors, de part et d'autre, à une ébullition des idéologies nationales, une radicalisation religieuse, qui ont pour effets d'accentuer le sentiment d'appartenance dans le but d'affirmer la suprématie d'une idéologie face à une autre. A savoir, ces exemples s'illustrent sur un plan micro par des problématiques d'intégrations et d'exclusion sociale des minorités, toujours motivées par la volonté d'affirmer une identité, une culture, une manière de vivre, d'être et de pensée prédominante. En conséquences, cette volonté de standardisation des modes de pensées, dans l'espoir d'affirmer son droit à la différence, peut voir apparaître des phénomènes contreproductifs tels que « l'hégémonie culturelle » qui, à terme, ne traduirait en quelque sorte qu'un renoncement de soi. En effet, ce précèdent constat nous mène à nous demander, dans quelle mesure le rejet de l'autre peut conduire à une négation de soi et nous pousse à observer à quel point des comportements adoptés sous couvert du sens du bien commun (l'affirmation d'une culture, d'une appartenance) peuvent transformer et desservir à la fois la collectivité et l'individu. Au demeurant, ce n'est pas tant le droit de reconnaissance à la différence qui est remis en cause et encore moins l'envie de pérennité qui est contestable mais plutôt le processus intellectuel qui est employé afin d'aboutir à ce résultat. A force de stéréotypes, nourrissant les préjugés, et de débats autour de l'identité, des clivages se creusent. Aussi, La volonté individuelle de s'affirmer prend le pas sur le collectif, la communauté quant à elle, devient un groupe indépendant voir hermétique au sein la collectivité. L'action individuelle prime alors sur les valeurs universelles, ce qui empêche une affirmation de soi dans le respect d'autrui. En somme, nous pouvons convenir en premier lieu que le rejet de l'autre s'apparente à une affirmation de soi, quand il cherche notamment à imposer une théorie, dans le but de renforcer cette idée de rejet. En revanche, le rejet de l'autre peut conduire à une négation de soi s'il n'y a pas de valeurs universelles collectivement partagées, ce qui se traduit par une disparition d'humanité. Par conséquent, notre rapport à l'autre, si nécessaire à notre affirmation scelle l'avenir de notre humanité, et conditionne notre propre négation. Par définition, le respect de l'altérité est la reconnaissance « brute »de la différence de l'autre et donc de soi-même. L'autre est différent donc nous sommes aussi différents pour l'autre. Le respect de l'altérité ne suppose ni destruction ni jugement. L'affirmation peut détruire « l'autre », la « négation »peut détruire soi-même. Si paradoxal le vocabulaire puisse paraitre, le résultat est pourtant uniforme : le rejet
Liens utiles
- Par quels caractères précis pensez-vous qu'on puisse distinguer l'état de veille et l'état de rêve?
- IL N'Y A POINT D'ÂME SI FAIBLE, QU'ELLE NE PUISSE ÉTANT BIEN CONDUITE ACQUÉRIR UN POUVOIR ABSOLU SUR SES PASSIONS. » (DESCARTES) QU'EN PENSEZ-VOUS ?
- Pensez-vous qu'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou bien , au contraire, lui permettre d'échapper à la réalité ?
- Pensez vous que l'on puisse tout montrer à la télévision
- « En tant qu'artistes, nous n'avons peut-être pas besoin d'intervenir dans les affaires du siècle. Mais en tant qu'hommes,oui », écrit Albert Camus. Pensez-vous que ce propos puisse s'appliquer particulièrement aux écrivains ?