Patrimoine mondial de l'Unesco.

Patrimoine mondial de l'Unesco. 1 PRÉSENTATION Patrimoine mondial de l'Unesco, ensemble de sites internationaux regroupés sous un label officiel dans le but de « protéger les biens naturels et culturels de valeur universelle exceptionnelle contre la menace d'un monde en évolution rapide «. 2 PRINCIPES DE LA CONVENTION DU PATRIMOINE MONDIAL La notion de patrimoine mondial élargit à l'ensemble de la planète une notion du droit romain qui définit le patrimonium comme un bien hérité, transmis de génération en génération. Cette « mondialisation « de la notion relève des principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en 1948. La notion de patrimoine mondial est officiellement reconnue par la Conférence générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) de Paris en 1972, et entre en vigueur en 1975. Cette dernière stipule que le patrimoine mondial de l'humanité doit être formé par « les monuments, ensembles et sites ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, et par les monuments naturels, formations géologiques, sites naturels ayant une valeur exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique «. 3 INSCRIPTION DES SITES SUR LA LISTE DU PATRIMOINE MONDIAL La demande d'inscription d'un site sur la Liste du patrimoine mondial doit provenir du pays lui-même. L'inscription des sites est décidée par le Comité du patrimoine mondial, un comité de l'Unesco composé des représentants des États signataires de la Convention (184 en octobre 2006). Trois organismes consultatifs -- le Conseil international des monuments et des sites (Icomos), le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Iccrom) et l'Union mondiale pour la nature (UICN) -- travaillent aux côtés du Comité du patrimoine mondial afin d'évaluer les propositions d'inscription à la liste. La composition des différentes listes de sites doit être représentative de la diversité culturelle et naturelle du monde, des religions aux paysages. Elle est aussi fonction de l'état des inventaires et de l'évolution des valeurs sur la culture et la nature. Au-delà de leur symbolique, les sites protégés ont une valeur marchande, puisqu'ils attirent de très nombreux visiteurs (au point de mettre parfois en péril leur valeur patrimoniale) et sont devenus des hauts lieux du système touristique international. Les premières listes de sites inscrits au patrimoine mondial sont établies en 1979 et, depuis, complétées chaque année. En juillet 2007, elles totalisaient 851 sites répartis entre 140 États : 660 biens culturels, 166 biens naturels et 25 biens mixtes. 4 CRITÈRES DE SÉLECTION DES SITES Le Comité du patrimoine mondial sélectionne les biens à inscrire sur la Liste du patrimoine mondial, définis comme nécessitant une intervention continue de conservation et de protection. Il les classe en deux catégories principales : biens culturels et biens naturels. L'appréciation de « la valeur universelle exceptionnelle « est déterminée pour les biens naturels par une série de quatre critères plus un jugement d'intégrité, et pour les biens culturels par une série de six critères plus un jugement d'authenticité. Ce dispositif, qui témoigne d'une volonté de formaliser le jugement de classement afin d'éviter tout « favoritisme « ou privilège injustifié, reste d'un maniement délicat. 4.1 Les biens naturels En vertu des Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine mondial, les sites naturels sont sélectionnés selon des critères précis. Selon les termes de l'Unesco, ils doivent : - être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la Terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d'éléments géomorphologiques ou physiographiques ayant une grande signification ; - être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ; - représenter des phénomènes naturels ou constituer des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles ; - contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation. 4.2 Les biens culturels Dans les Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine mondial, sont également explicités les critères de sélection des sites culturels. Ils doivent appartenir à l'une des catégories suivantes : - représenter un chef-d'oeuvre du génie créateur humain ; - témoigner d'un échange d'influences considérable sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ; - apporter un témoignage unique, ou du moins exceptionnel, sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ; - offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou de paysage illustrant une ou des périodes significatives de l'histoire humaine ; - constituer un exemple éminent d'établissement humain ou d'occupation du territoire qui soit traditionnel et représentatif d'une culture (ou de cultures), surtout quand il devient vulnérable sous l'effet de mutations irréversibles ; - être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle. Parmi les biens culturels figurent également le patrimoine industriel, à savoir les sites ayant joué un rôle significatif dans l'histoire du développement du système productif industriel. 4.3 Les biens mixtes Dans la mesure où il est parfois difficile de séparer un bien culturel de son environnement, la notion de sites mixtes a été définie. Elle concerne le patrimoine comportant une combinaison de valeurs naturelles et culturelles. Il en est par exemple ainsi des paysages culturels, zones où l'influence de l'action humaine a déterminé des modifications permanentes sur l'environnement. 5 NOUVEAUX ENJEUX 5.1 Le patrimoine mondial en péril Une Liste du patrimoine mondial en péril a été dressée pour sauvegarder les sites déclarés patrimoine mondial se trouvant menacés pour diverses raisons : - guerre ; - détérioration de l'environnement due en particulier au développement industriel ; - gestion inappropriée ; - tourisme inadapté qui, bien que drainant d'importantes ressources financières destinées à la conservation du bien, engendre des effets néfastes ; - pauvreté ou situation momentanée du pays se montrant dans l'incapacité de protéger ou de conserver de manière adéquate un site. Sur les 851 sites du Patrimoine mondial de l'Unesco inscrits en juillet 2007, 30 sites appartiennent à la Liste du patrimoine mondial en péril. 5.2 Le patrimoine oral et immatériel Depuis mai 2001, l'Unesco liste également les chefs-d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité, appelé parfois « patrimoine culturel vivant «. Cette nouvelle liste (rassemblant 90 chefs-d'oeuvre en 2005) constitue une importante reconnaissance d'un patrimoine ne s'exprimant ni dans des monuments ni dans des modifications de la réalité géographique et ne présentant pas de supports écrits, ou autres, permettant leur préservation. Il s'agit de pratiques, représentations et expressions, connaissances et savoir-faire que les communautés et les groupes et, dans certains cas, les individus, reconnaissent comme partie intégrante de leur patrimoine culturel.