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Pascal, Pensées, « Le Divertissement»

Publié le 06/01/2013

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Pascal, Pensées, « Le Divertissement«, 1670 LECTURE ANALYTIQUE Objectifs et Enjeux : Etudier une argumentation directe, dans un essai Aborder la notion de divertissement pascalien INTRODUCTION Face à la propagation au XVIIème siècle du mouvement libertin qui veut penser en dehors de la religion, Pascal va écrire Les Pensées ; dans cet essai constitué de fragments, car il n'a pas eu le temps de le finaliser, il va tenter d'amener le libertin, sûr de lui et de son athéisme, à douter et souhaiter que Dieu existe. Dans ce célèbre passage, il montre dans une démarche argumentative le malheur de la condition humaine que l'homme ne peut supporter que par le divertissement. Le divertissement est constitutif de la nature humaine Pascal donne une vision pessimiste de la nature humaine : elle est frappée par le malheur de sa propre condition c:omme le montre l'emploi récurrent de ce mot dans cette page d'essai (citez ces mots) Ainsi il évoque le « malheur naturel de la condition faible et mortelle et si misérable « de l'homme, à la ligne 12. (étude stylistique de cette expression) Contrairement à l'idée couramment répandue qui veut que les rois soient exempts de malheur, il indique que la royauté n'est pas la condition la plus heureuse. La phrase des lignes 15 et suivantes oppose, dans un mouvement concessif, cette opinion et la sienne « la royauté est le plus beau poste du monde ; et cependant [...] «. Par sa condition mortelle, le roi est lui aussi soumis au malheur : « il est malheureux tout roi qu'il est s'il y pense « (l.39) (citez les procédés d'écriture repérés en cours) Pascal justifie ainsi le divertissement : il empêche l'homme de penser à sa condition mortelle. Ces « agitations « (l.1) n'ont pas d'autres raisons, quoi qu'il ait pu penser auparavant. Il donne différents exemples de ces divertissements : elles correspondent à des activités ludiques (l.9, 25, 27 et 29), à des activités guerrières (la guerre est mentionnée aux lignes 2, 7, 27, 32 ; mais aussi la chasse l.25, 33), aux charges que l'on peut occuper (« les grands emplois «,l.27) et aussi à des activités sociales, comme la « conversation « (l.8, 27).(à chaque fois, citez) Pascal s'inscrit en faux contre l'idée selon laquelle ces activités apportent du bonheur Comme le montre l'anaphore de l'expression « ce n'est pas «, dans le cinquième paragraphe, suivi de « mais « (l.32) : le plaisir est plus dans les moyens mis en oeuvre que dans le résultat(citez-les +procédés stylistiques voir cours) : le divertissement empêche les hommes « de penser à leur condition « (l.23-24). La conséquence est donnée ligne 33 (« Raison pourquoi «) : l'activité est préférée au gain.(donnez des exemples) Les divertissements sont indissociables de la vie sociale  Pour les hommes « le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible « (L. 35-36), et si l'on veut punir quelqu'un, on le coupe de la société.(remarques à placer sur la prison) On recherche le commerce des autres hommes pour éviter de penser à soi.(donnez exemple ou explication voir cours) La royauté semble cimentée par ce principe : «  le roi est environné de gens qui ne pensent qu'à divertir le roi « (l.38) (ajoutez les remarques stylistiques) II.Fragments d'une pensée en construction Les Pensées de Pascal se présentent sous la forme d'une succession de fragments, ébauche d'une oeuvre inachevée. Cette argumentation contient quelques passages que Pascal envisageait certainement de travailler de nouveau. C'est le cas : des énumérations coupées, comme à la ligne 9 par un « etc «. (citez les deux cas) La présence d'une phrase elliptique, ligne 33, peut surprendre : « Raison pourquoi on aime mieux la chasse que la prise «. (voir cours) La thèse de Pascal se trouve mise entre parenthèses, de façon surprenante.(voir cours) Cette argumentation présente l'intérêt d'être fondée sur l'observation de l'auteur. Celui-ci s'implique dans ses propos, il parle en son propre nom (à la première personne, citez ; ajoutez les marques de jugement voir cours) et souligne par l'emploi des pronoms « nous « (l.13) et « on « (pronom indéfini équivalent du « nous «) qu'il partage la condition misérable des hommes. Mais il semble s'éloigner des hommes qu'il met en scène (voir cours) dans leur agitation (le singulier « je « s'oppose au pluriel « les hommes « citez). L'auteur nous montre le cheminement de sa pensée, dans les deux premiers paragraphes. Tous deux s'ouvrent avec une proposition circonstancielle de temps (« quand «) mais la deuxième insère auparavant un lien logique d'opposition « mais «, soulignant la transformation de sa pensée.(citez) Après avoir observé les hommes, il en tire une première conclusion : leur agitation est due à leur incapacité à rester chez eux : « le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre « (l.4-5). Il modifie sa pensée par la suite : cette agitation est une manière d'échapper au malheur de la condition humaine : « il y en a une bien effective qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle « (l.11-12). CONCLUSION La vie de l'homme est marquée par le malheur, dont le premier réside dans son existence même, faite de finitude. Le divertissement, l'amusement, n'est qu'un bonheur passager et illusoire, qui détourne l'homme de la pensée des maladies et de la mort. Le divertissement est recherché pour le moment d'égarement qu'il procure. Pascal présente également sa réflexion de manière directe en formulant thèse, arguments et exemples, ce qui permet de suivre sa pensée et son cheminement avec clarté. Ouverture possible sur les autre formes d'argumentation (conte philosophique, fable, lettres...) Ou ouverture possible sur Le thème du memento mori (« Souviens-toi que tu es mortel «) que l'on trouve au coeur de la pensée de Pascal : l'homme, à la pensée « de la mort et des maladies qui sont inévitables « est malheureux se trouve aussi en peinture dans le tableau de Van der Vinne « Vanité avec une couronne royale «. Ou ouverture sur un des autres textes du corpus de la séquence qui présente une autre (ou la même) conception du bonheur/malheur de l'homme.

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